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Le mal d'un siècle !
C'était cela le problème. Le grand souci de cette époque. Il y avait toujours des brigades, des commissions d'enquêtes, des départements d'investigation. Tout le monde se mêlait de ce qui ne le regardait pas. Et avec simplement une liste d'ingrédients alchimiques il était simplissime de retracer un criminel. Pour peu que l'apothicaire tienne un livre de compte et de vente en bon ordre, et c'en était fait de l'acheteur.
Septimus avait du redoubler de patience et attendre la bonne opportunité. Elle s'était présentée quand ce pauvre Cassius s'était mis à souffrir d'une rage de dents. Bien sur il était désireux d'apaiser au mieux les souffrances de son compagnon de toujours... mais aussi de sauter sur l'occasion pour couvrir quelques achats des moins... orthodoxes.
De l'armoise, cela va de soit. Fraîche si c'est possible. Puis une trentaine de fèves sopophorique, bien séchées. Si j'aperçois une once de moisissure entre les rides de la peau sur une seule fève, l'apothicaire risque de m'entendre.A vrai dire... il était perdu, perdu dans le cours du temps. Cela faisait des lustres qu'il n'était pas venu ici au Chemin de Travers, et encore plus de temps depuis la dernières fois qu'il avait fichu les pieds dans la boutique d'un alchimiste.
Avec qui allait-il devoir faire affaire ? Le vieil Ambrose était mort, de cela il était presque sûr. Fletcher avait toujours été un propre à rien, et sa boutique devait avoir fermé depuis...
Une paire de crochets de couleuvre... enfin deux. Une demie-livre de racine d'asphodèle. Avec un peu de terre encore dessus, c'est un gage de fraicheur. Pour le liant du mucus de veracrasse, et pour le catalyseur du fluide cervicale de paresseux. La poudre de lilas commun, il m'en reste encore quelque part à Blyswick'Hall.
Le tout en double. Pour Cassius, et pour... enfin, pour ma petite farce.Il aimait bien l'étroitesse du Chemin de Traverse, avec ces hautes maisons à pignons penchées vers lui. Elles laissaient passer juste ce qu'il fallait de soleil. Les façades biscornues aux angles bizarres le faisaient sourire.
La modernité des maisons de Moldu le révulsait. Ce style architectural épuré, tout droit, futuriste...
Depuis maintenant quelques années il craignait profondément de voir Blyswick se modifier pour se soumettre à ces immondices de normes avant-gardistes. Dire que la semaine dernière un agent immobilier avait eu le front de sonner à sa porte, pour savoir si le... ''bien immobilier'' était à vendre. Ach !
Ho, bien sûr Septimus n'avait même pas pris la peine d'ouvrir, mais le gras Moldu avait brailler tout de même, dérangeant Cassius dans son sommeil. Septimus aurait sacrifié bien volontier une année du temps qu'il lui restait à vivre pour pouvoir lui décocher un Incendio en visant la tête, sans risquer de devoir subir de conséquence.
Oui, tout ça lui faisait peur...
Au moment ou il passait juste à côté de la petite ruelle de l'Allée des Embrumes, une main jaillie comme un ressort de l'ombre et s'agrippa à sa manche. Surpris, il ne put réagir instantanément.
- Nestor, Nestor Nott, c'est toi ?La voix qui venait de l'interpellait l'avait aussitôt dégouté. Elle lui évoquait quelques sombres rats sans-abri qui devait pourrir là dans l'humidité de la rue... elle laissait deviner des dents pourries, déchaussées.
- Bas les pattes, sombre canaille...Mais elle vient de dire mon nom, cette sombre canaille. C'est mauvais. Je ne peux pas me permettre de me laisser associé à des gens qui traineraient pas ici. Fussent-ils de ma famille.- Ôte céant tes doigts ou je me ferais une joie de tes briser, Ach ! . Par la canne d'Herpo, oui, je le ferais.Sans laisser le temps au misérable sorcier de répondre, il l'avait poussé de toutes ses forces dans l'Allée avant de reprendre la route, d'un pas rapide, trop rapide.
Calme-toi, Septimus.Il s'imposa de prendre une minute pour lisser sa manche, pour replacer avec soin les dentelles blanches qui en dépassaient en couvrant les naissances de ses mains. Il avait toujours eu conscience de l'existence des vermines, même dans le monde des Sorciers. Pourquoi s'offusquer quand la dite vermine remontait au dessus du plancher pour faire une excursion dans le monde des hommes ?
Cette minute de recentrage lui permis de voir qu'il se trouvait juste en dessous d'une enseigne qui affectait la forme d'une balance à potions. Le hasard faisait bien les choses. Une dernière fois avant d'entrer, il passa un coup de mouchoir sur ses boutons de tunique en argent, rectifia sa fraise de dentelles immaculées.
Comme le masque de la Comédie sur le fronton de certains théâtre, le sourire sur ses lèvres aurait réchauffé le coeur de n'importe qui quand il passa la porte de la boutique en claquant des pieds, pour bien se faire remarquer du boutiquier.