Benjamine d'une fratrie de trois sorciers fiers et doués, j'ai grandi dans l'ombre de mon nom sans toutefois me priver d'en user pour imposer ma grandeur évidente. Un privilège à double-tranchant que j'ai su su exploiter et qui m'a tout autant fait défaut. Mes exigences envers moi-même se sont endurcies en grandissant, et le prestige de ce nom ne m'a plus suffi. Aujourd'hui, je veux exister pour ce que je suis et ce que je fais.

La blondeur significative de mon rang de pureté est mon atout séduction depuis toujours. Je sais user de mes minauderies pour charmer ses interlocuteurs, et à Poudlard j'attrapais déjà mes victimes en m'esclaffant malicieusement, en toute innocence. Si j'ai bien compris une chose, c'est qu'en charmant on arrive toujours à ses fins. C'est ainsi que je passe ma scolarité. A ricaner avec ma clique de copines, à faire chanter quelques prétendants ravis d'enquiquiner mes rivales à ma place, sans oublier d'étudier pour rendre mes parents fiers et perpétrer ma réputation dorée.

Aux yeux de la plupart de mes professeurs, j'étais blanche comme neige, mais il me semble que McGonagall n'a jamais été sensible ou totalement dupe face à mon minois angélique... Studieuse, j'avais une préférence pour les matières impliquant ma plume plus que ma baguette, ce qui enchantait mes parents qui attendaient davantage une rigueur intellectuelle à de l'esbroufe sans valeur.

Côté famille, j'ai des relations assez conflictuelles dans la mesure où je me compare en permanence à mes aînés (et plus largement à mes pairs). Le regard condescendant de mon grand frère m'irrite autant que les exploits de ma soeur qui me devance immanquablement dans tous les domaines. Pourtant, je reste proche d'Alienor et ferais tout pour elle. Nous nous chamaillons mais ne manquons pas de nous soutenir coûte que coûte. Nous nous comprenons mieux que personne et savons que s'appeler Greengrass est un privilège autant qu'une tare. Face à nos parents, nous nous couvrons et faisons front quand cela se révèle nécessaire. Quant à Jasper, je le considère plus souvent comme un rabat joie qui ne sait pas prendre au sérieux mes désirs pourtant tout à fait justifiés. Il me voit comme une petite gamine immature ? Soit. Alors c'est un frustré qui ne place pas la barre assez haute ! Voilà tout ! Entre nous, je le respecte quand même... juste un peu. C'est mon frère après tout, et la famille c'est important. Je m'octroie le droit de cracher sur lui, mais si un inconnu a le malheur de m'imiter je déplacerais des montagnes pour le réduire à néant. Je suis comme ça, à m'emporter pour un oui ou pour un non quand on salit ce que j'affectionne. Sachez-le !

Vous l'aurez compris, derrière mon opportunisme et mes caprices, je suis sensible, passionnée, exigeante, et cache de nombreuses failles liées à l'estime que j'ai de moi-même. Quand je me consacre à une chose, je le fais sérieusement et ça peut vite virer à l'obsession tant j'ai de choses à prouver à mes aînés et, avant tout, à moi-même. Cette rage de vaincre fait de moi une compétitrice hors-pair. Est-ce que je vaux autre chose qu'une simple "fille de" ? C'est précisément pour cette question que je me suis lancé le défi de rentrer dans la rédaction de la Gazette du sorcier, pour apporter ma vision du monde à un journal trop poussiéreux et, au passage, prouver que je suis "Grace" avant d'être une Greengrass, et que cette Grace sait réfléchir.

Cela dit, si on parle de réflexion il y a une question qui pose ses limites... Ma position sur les moldus ? De la méfiance et une forme de dégoût, sans pour autant virer dans l'extrême "tu es impur et je vais te saigner jusqu'à la mort". J'ai des préjugés sur ce que je ne connais pas, et les moldus me sont totalement étrangers. A mon sens, ceux qui ne pratiquent pas la magie ne connaissent pas "la vie" et ne peuvent pas l'apprécier à sa juste valeur. Ils sont en quelques sortes "amputés". Il en découle une forme de mépris et de désinvolture à leur égard, mais tant qu'ils restent dans leur coin leur sort m'est bien égal. Quant aux nés-moldus, je ne m'en suis jamais approchée de trop près. Plus que par conviction ou discrimination, c'est avant tout pour des critères sociaux et un prestige de rang à préserver que je m'en suis tenue éloignée. C'est simplement la conséquence de mon éducation, que voulez-vous...

Et si on parle d'amour ? Entre deux tempêtes passionnées, je peux me révéler extrêmement douce dans l'intimité. De même, je me battrai sans relâche pour ceux que j'aime, et pour les garder auprès de moi. Si on pousse le vice plus loin, on peut assimiler ça à une forme de possessivité. J'ai peur de perdre ce à quoi je tiens et ferai tout pour que ça n'arrive jamais. Absolument TOUT.