En cette fin de journée, le jeune Malefoy revenait de l'infirmerie. Il était passé récupérer la dernière fiole pour son traitement contre le mal de tête, suite aux dégât causés par une certaine Gryffondor quelques jours plus tôt. En réalité, il n'en avait pas nécessairement besoin, mais ça le mettait dans un état particulièrement cotonneux et agréable juste avant de dormir. Pour madame Pomfresh, c'était juste une mesure de précaution. Et c'était tant mieux. On ne blaguait pas avec la santé d'un Malefoy! Les représailles d'un Lucius pouvaient être terribles, surtout pour l'école...

Il rentrait donc en sifflotant, le contenant dans sa main, prêt à regagner les escaliers mouvants pour rejoindre les cachots, mais une tête rousse tristement familière l'interpella en chemin.

- Weasley... grinça-t-il entre ses dents.

Il l'avait entraperçu au banquet de début d'année, et depuis il n'avait cessé de le toiser pour lui faire sentir tout son mépris. D'après son père, Arthur Weasley était un passionné de l'artisanat moldu si bien qu'il en avait fait son métier au Ministère. Une tare au monde magique ce bonhomme là! C'était donc tout naturel que Drago se mette à haïr sa progéniture. Dans les deux cas, tel père, tel fils. Voilà tout. Et puis, l'occasion était trop belle...

Le rouquin n'était pas entouré de ses deux acolytes pour une fois. Ca en faisait une proie toute désignée. Que faisait-il au troisième étage? Y'avait pas 36000 solutions. Soit il allait, lui aussi, à l'infirmerie, soit il comptait lécher les bottes de Flitwick, ou bien... peut-être partait-il à la recherche de la mystérieuse chose qui était cachée à cet étage? Cette même chose dont Dumbledore les avait formellement défendus d'en investiguer les dangers? Non, pas sans Potter et la sang-de-bourbe. Impossible. Si Malefoy se cachait bien d'être un gros peureux, il savait que Weasley n'en menait pas large non plus. Sans ses amis, il ne valait rien. Et avec eux, il n'était ni plus ni moins qu'un toutou en laisse. C'était aussi simple que ça.

Lorsqu'il arriva à sa hauteur, il lui barra ostensiblement le passage.

- Tu crois aller où comme ça, Weasmoche? ricana-t-il en esquissant un sourire narquois.

Il avait envie de jouer un peu.

Ce fut seulement à la remarque du boiteux que le petit blond nota sa blessure. Effectivement, ça ne le regardait pas, mais au moins il savait qu'il se dirigeait à l'infirmerie, et qu'il était dans une sale posture. Il était donc en position de faiblesse, en plus! Exquis...

Puis Ronald Weasley se permit de lui faire une réflexion sur ses acolytes et leur tenue peu ragoûtante. Bon. En soi, le rouquin n'avait pas totalement tort. Crabbe et Goyle n'étaient pas exactement les plus distingués du monde sorcier mais eux, au moins, ils ne faisaient pas honte à leur nom.

- Tu te crois drôle, Weasley?! s'exclama-t-il en retroussant ses narines.

Il comptait bien remettre ce petit impertinent à sa place.

- On verra bien si tu ris toujours autant après ça. Petrificus Totalus!! lança-t-il après avoir dégainé sa baguette.

HRPG:

→ 1. Madame Pomfresh débarque et interrompt les deux élèves, faisant échouer la tentative du Serpentard.

→ 2. Ron esquive le sort d'une manière ou d'une autre.

→ 3. Un énorme fracas surprend les deux garçons et empêche Drago de terminer correctement son incantation. Peut-être que c'est lié à la mystérieuse chose que Dumbledore cache à ses élèves au troisième étage...

→ 4. Ron est touché et immobilisé momentanément. Drago tourne autour de lui et se moque ouvertement jusqu'à ce que le charme, logiquement peu puissant donc peu durable venant d'un première-année, se rompe.

Ben bien-sûr! Fallait que Pomfresh ramène sa fraise! L'infirmière l'avait surpris, faisant échouer sa tentative d'intimidation au passage. Ca l'avançait bien.

Elle s'interrogea alors sur son comportement et ne manqua pas de sermonner le duo. Ronald entreprit de lui répondre pour pointer son camarade du doigt. Comme d'habitude. Incapable de se défendre tout seul, celui-là. Une vraie calamité.

- C'est lui qui a commencé. Il ne voulait pas me laisser passer pour aller à l'infirmerie. J'ai mal au pied et c'est à ce moment-là que Malefoy à vu rouge. Je ne sais pas comment je m'en serais sorti si vous n'aviez pas été là. Mais laissez tomber, il n'en vaut vraiment pas la peine.

Pouah! Le petit blond le fusillait du regard.

- Vous connaissez pas toute l'histoire. C'est lui qui m'a provoqué, siffla-t-il entre mépris et rictus moqueur.

La nurse soupira, visiblement lasse de ces altercations routinières à Poudlard. Elle se fichait pas mal de qui avait commencé puisque c'était impossible de le savoir réellement. Ce qui l'intéressait, c'était de mettre fin à ces enfantillages.

- Si vous avez besoin de soins monsieur Weasley vous savez parfaitement où me trouver. En attendant, interdit de zoner dans ce couloir vous deux. Allez, oust! ordonna-t-elle avant de regagner son lieu de travail.

A croire qu'elle ne voulait pas perdre son temps avec une querelle enfantine, pensant certainement que son intervention suffirait à calmer l'ardeur des deux petits garçons. Concernant Malefoy, elle se mettait complètement le doigt dans l'oeil.

La victime avait déjà commencé à emboîter le pas de la figure d'autorité, mais Drago le héla de nouveau, plus discrètement cette fois.

- Psssst! Pas si vite, Weasmoche, on n'a PAS fini.

Il agrippa fermement le bras de son adversaire et l'embarqua dans la salle la plus proche avant qu'il n'ait le temps de protester. C'était la salle de classe du professeur Flitwick. Vide. Il se frottait les mains.

- Tu veux pas montrer ce que t'as dans le ventre avant de pleurnicher dans les jupes de la vieille? le provoqua-t-il.

Puis il dégaina sa baguette, mais le rouquin s'était déjà saisi de la sienne probablement sous le coup de la nervosité. Peut-être même qu'il la gardait sous le coude depuis tout à l'heure, juste au cas où...

Le petit fourbe!! Sa cape s'était enflammée sous le coup de son sortilège, et il commençait à avoir très chaud. Et c'était lui le méchant?! Il allait carrément s'immoler par le feu sans intervention!

Malefoy poussait de petits cris affolés sans prendre en compte la remarque de son adversaire. Puis il réalisa que tout sort de bas niveau pouvait être annulé tant qu'on en avait les capacités.

- Finite! formula-t-il à l'intention de la flammèche menaçante qui gagnait du terrain.

Le charme se dissipa instantanément.

- Alors là, dit-il fulminant de rage, tu crois que je vais te laisser aller à l'infirmerie après ça, Weasley?! Oh mais ne t'en fais pas! Tu vas y aller mais avec une excellente raison!! Petrificus totalus!

Voilà qui le ferait rire un peu.

1. Ron évite le sort d'une manière ou d'une autre.
2. Ron est touché, figé comme une statue. Drago tournoie autour de lui et se moque copieusement.
3. Peeves interrompt le duel.
4. Drago se rend compte qu'une flammèche persiste dans un pan de sa robe, ce qui le déconcentre avant de pouvoir atteindre sa cible.

Avant même de pouvoir réussir son sort, Peeves avait miraculeusement débarqué avec des seaux de limaces pour lui en jeter un en pleine figure. Ben voyons! Ron était plié en quatre tant il riait, mais l'esprit frappeur s'en sentit offusqué.

- Oh! Après le lâche, l'arrogant! Le petit Weasley en veut aussi on dirait? Prends-ça mon tout mignonnn!

Alors il balança son deuxième seau dans sa direction, ce qui fit rire le blondinet à son tour tandis qu'il se dépêtrait toujours de la substance collante persistante sur sa cape. Toutes ces bestioles le dégoutaient profondément, mais ce n'était pas le moment de montrer sa faiblesse. Qu'importe, il avait d'autres vêtements plus classieux toute manière, et puis le rouquin n'avait pas fière allure non plus du coup...

Peeves, manifestement très content de lui, sortit en beauté en effectuant un tourbillon ravageur entre les deux garçons avant de s'envoler à l'autre bout du couloir, traînant derrière lui un rire aigu irritant, à la fois démoniaque et ridicule.

Les deux première-année étaient sales et visqueux, mais l'affront n'était pas encore terminé. Ron allait bien répliquer quelque chose après ce sort raté, non?

- Ca doit pas te changer des masses de tes vêtements habituels, dit-il en le toisant de haut en bas. T'as eu de la chance cette fois, Weasley, siffla-t-il ensuite entre ses dents en le persécutant du regard, mais Peeves débarquera pas à chaque fois pour te sauver. La prochaine, je te raterai pas...