Re: Banquet du 1er Septembre 1991 - Mer 25 Oct - 18:34
J'entrais dans la grande salle pour une sixième rentrée. Celle-ci était toujours aussi inutilement merveilleuse. Qui se préoccupait d'un ciel étoilé, quelques bougies étincelantes ou de riches tableaux précieux ? Qui se laissait happer par toute cette subjectivité ? La superficialité avec laquelle la vie tentait de nous emprisonner ? Aucune personne saine d'esprit, mais encore fallait-il l'être. Nous étions bien peu dans ce cas à Poudlard. Tous avaient une vision embrumée par les fioritures qu'on leur proposait. Cette année serait certainement aussi minable que les précédentes, la faute à ceux que l'on nommait mes camarades.
M'asseyant à ma table, j'ignorais les discours et discussions qui m'entouraient en tentant d'oublier mon été. Ce serait assurément le dernier que je passerais chez mes parents. Leur présence me ramenait bien trop à ma condition d'humaine. Je me rappelais ce que c'était d'avoir un corps et les souffrance que cela engendrait. Les violences et marques qui en découlaient, les bleus qui parsemaient ma peau. Ce n'était rien, je ne m'y attardais pas, mais ce simple désagrément me hantait. Il me prenait le temps que j'aurais pu consacrer à une activité plus lucrative. C'était tout.
Le silence. Autour de moi, ils s'étaient tous tus. Avaient-ils compris que leurs mots étaient vains et leurs paroles stupides ? J'en doutais. Je l'espérais. Je m’illusionnais.
Devant nous, sur le mythique tabouret était assis le nom-moins mythique Harry Potter. Celui qui avait réussi l'exploit de ne pas mourir. Admirable, nul autre n'y était parvenu ; pour preuve, nous étions tous des fantômes. Le culte qu'on lui vouait me répugnait. Qu'avait-il donc fait de remarquable ? En quoi méritait-il cette place de privilégié ? En quel acte conscient s'était-il démarqué ? Félicitations Gryffondor, accueillez cette légende factice, vénérez ce dieu de pacotille. Soumettez-vous devant cette figure mensongère.
L'année commençait si bien, inaugurée par une légende abusive accompagnée d'une fanfare de ridicule.
Re: Banquet du 1er Septembre 1991 - Jeu 16 Nov - 17:56
Charlie Rochester
RP LIBRE
Banquet du 1 septembre 1991
Le premier septembre 1991, vers dix heures trente, Charlie se tenait debout dans la gare King's Cross, entourée de ses deux parents qui contemplaient d'un air sans précédant le billet de train qu'elle serrait entre ses doigts.
- Charlie, chérie, écoute, je crois qu'il s'agit vraiment d'un canular… risqua son père. Enfin, c'est insensé, regarde… Voie 9 3/4…?
La jeune fille leva la tête vers son père qui semblait déjà paniquer. Un sourire se dessina sur son visage. Son père avait peut être eu du mal à accepter l'existence de sorciers cachés partout dans le pays et même dans le monde, mais ce qui avait été le plus difficile pour lui avait été de se résoudre à laisser sa fille partir dans une école inconnue où elle ne reviendrait seulement pendant les vacances.
- C’est là, papa, déclara Charlie avec un sourire.
Elle pointa son doigt sur la parcelle de mur entre le numéro 10 et le numéro 9.
- C'est ce que le professeur McGonagall nous a dit à la maison, il faut passer par là.
Elle laissa échapper un léger rire au souvenir du hurlement de son père devant sa future professeur de métamorphose surgissant de la cheminée.
La mère de Charlie posa une main sur l'épaule de son mari, et acquiesça d'un signe de tête compatissant.
La petite sorcière glissa son billet dans la poche arrière de son jean, et ferma ses mains sur le chariot qui portait sa lourde valise. Elle prit une grande inspiration, et se mit à courir droit vers la barrière.
Un train rouge luisant accueillait les élèves. La mâchoire de Charlie tomba légèrement. Il était magnifique. Un instant plus tard, ses parents surgirent derrière elle, l'air tout étonnés d'avoir pu traversé un mur. Elle se tourna vers eux, la gorge serrée mais les yeux brillants d'excitation. Le moment était venu de dire au revoir.
La mère de la jeune fille s'agenouilla devant elle, et reboutonna son manteau. Elle hocha la tête.
- Ça va aller chérie ? Tu n'es pas obligée tu sais, tu peux toujours aller au collège à côté de la maison si tu veux… - Oui, renchérit son père, en posant ses mains sur ses épaules. Il est bien ce collège !
Charlie esquissa un sourire.
- Ne vous inquiétez pas. Tout ira bien. Je veux aller à Poudlard.
Elle serra fort ses parents contre elle, et se dépêcha de monter dans le train avant de regretter son choix.
Les compartiments étaient déjà pleins d'élèves en uniforme ou encore habillés comme des moldus. Elle en repéra où il y avait un seul garçon, l'air un peu perdu, comme elle. Elle entra en baissant les yeux, et évita soigneusement de le regarder, de peur de devoir ouvrir la bouche. Le trajet se passa assez rapidement. En fait, Charlie s'était assoupie pendant une bonne partie du voyage. En descendant du Poudlard Express, elle suivit religieusement les autres premières années guidés par la voix bourru d'un homme plutôt grand, pour ne pas dire immense, et pris place sur une barque avec trois autres sorciers.
Le château apparut soudain. Il se dressait fièrement sur le flan de la colline, éclairé par le soleil couchant. Charlie était émerveillée. Bien sûr, elle avait vu une ou deux photos de l'école dans les nouveaux livres qu'elle avait dû acheter, mais le voir en vrai lui coupait le souffle.
Elle descendit de l'embarcation et suivit le peloton d'élèves à travers les grandes portes du château. Une sorcière à l'air sévère les y attendaient. Elle la reconnu immédiatement : c'était celle qui était venu chez elle expliquer à sa famille que Charlie était une sorcière.
- Bienvenue à Poudlard ! Dans quelques instants vous prendrez place aux côtés des élèves plus âgés mais avant vous allez être répartis dans les différentes Maisons : Gryffondor, Poufsouffle, Serdaigle et Serpentard. Pendant votre séjour à l'école vos succès feront gagner des points à votre maison...toute infraction au règlement lui en fera perdre... A la fin de l'année la Maison qui aura récolté le plus de points gagnera la Coupe des Maisons. A présent, la cérémonie va bientôt commencer.
Les portes de la Grande Salle s'ouvrirent alors en grinçant et la nuée d'élèves s'engouffra à l'intérieur. Un vieux chapeau rapiécé trônait sur un tabouret. Charlie fronça les sourcils sans comprendre. Soudain, il s'anima, et entonna une chanson, qui présentait les différentes maisons ainsi que l'origine du chapeau – ou plutôt du Choixpeau. Un tonnerre d'applaudissement retentit à la fin. Le Professeur McGonagall indiqua aux élèves de se mettre en rang, et elle commença à les appeler un par un.
- Charlie Rochester !
La jeune sorcière sentit comme une pierre au fond de son estomac. Elle s'avança alors lentement, et prit place sur le tabouret. Elle sentit le chapeau lui tomber sur les yeux.
- Hmm… Je vois de la bonté, de la timidité, et une volonté de réussir… Où vais-je te mettre..? elle entendit une voix dans sa tête. Je vois du courage, des valeurs certaines… Gryffondor t'accueillerait peut-être... Je vois aussi de l'intelligence et de la réflexion, tu aurais aussi ta place à Serdaigle… Mais je vois surtout de la loyauté, de la sincérité et de la patience… Oui… Je crois bien je vais te mettre là… POUFSOUFFLE !
Charlie sauta du tabouret, et couru se réfugier sous les acclamations des jaunes et noirs, à leurs côtés.
16/11/2017
Invité
Re: Banquet du 1er Septembre 1991 - Mer 29 Nov - 9:01
Le grand bainavec les élèves et professeurs de Poudlard
Le grand bain
Voguent, voguent les petits bateaux, tournent, tournent les jolies têtes. Grande bâtisse que voilà, le château de Poudlard se révèle dans le ciel sombre. Des lumières flamboyantes vacillent derrière les vitraux tandis que des formes semblent se mouvoir dans le château. La cérémonie avait débuté depuis peu, et bientôt les premières années monteraient les escaliers vers la grande salle. Les portes alors s'ouvriraient sur une salle en plein remue-ménage et un Dumbledore au visage pâle.
Tessa contempla ce spectacle, ébahie par l'abondance de bougie flottant au dessus de sa tête. Dans son jeune cerveau, ses neurones s'agitaient en tous sens; quel pouvait être ce charme ? Intriguée, elle laissa ses pensées divaguer quelques instants avant de reporter son attention sur le centre de la salle. Le Choixpeau avait commencé sa chanson et tous s’étaient tournés vers le professeur McGonagall qui tenait du bout des doigts un vieux parchemin. Sans plus attendre, une fois le chant terminé, elle commença à appeler un par un les jeunes étudiants.
La petite brune sentit l’impatience et l’angoisse grimper dans son ventre. Elle n’avait jamais vraiment imaginé dans quelle maison elle irait. Gryffondor paraissait la plus active de la cérémonie, tandis que les Serpentards criaient de tous leurs poumons lorsqu’un nouveau représentant de leur maison arrivait dans leurs rangs. Poufsouffle et Serdaigle, quant à elles, accueillaient humblement leurs petits nouveaux avant de les inviter à s’asseoir à côté d’eux. Mais Tessa n’eut pas le temps d’en voir plus car les consonances de son nom de famille lui parvinrent étrangement à ses oreilles. C’etait Son tour... Elle marcha alors gauchement vers l’estrade et s’assit sur le tabouret.
- Tu as peur, n’est-ce pas ? Ne t’en fais pas, nous sommes tous passés par là. Mmmh, dans quelle maison vais-je bien pouvoir te placer... Tu as de grandes capacités intellectuelles mais ce n’est pas là ton meilleur atout. Je crois qu’il vaut mieux... POUFSOUFFLE !
Tessa sentit son cœur manquer une marche. Elle ignorait si Poufsouffle lui convenait mais, l'adrénaline continuait d’affluer dans son corps, et sans qu’elle s’en rende compte, elle se retrouva dans les bras d’étrangers. Un peu sous le choc, elle essaya de reprendre contenance en se persuadant qu’il était trop tôt pour craindre le pire. Contre toute attente, elle esquissa même un sourire à un Poufsouffle de deuxième année assis en face d’elle. Tout allait bien se passer...
Invité
Re: Banquet du 1er Septembre 1991 - Ven 29 Déc - 22:26
Le jour du grand départ, le réveil avait été des plus brutaux pour Joshua. Marvin avait ouvert la porte de sa chambre en criant « DEBOUT » et en tapant sur le dos d’une casserole, tandis que sa belle grand-mère avait ouvert le volet de sa chambre en grand. Le garçon s’était replié sous ses couvertures pour éviter que ses yeux ne brûlent sous les rayons du soleil, comme dans les films de Vampires.
- Debooouuuut~ lança Jody de sa voix sirupeuse. Tes parents t’ont préparés ton petit-déjeuner avant ton dépaaart~
Joshua était déjà habillé. Il n’avait presque pas dormi tellement il était excité. Sa valise était faite et Splinter, son rat, se trouvait déjà en cage. Encore plus étrange, un livre scolaire de Métamorphose était ouvert sur sa table de chevet.
Jody et Marvin se lancèrent un regard étonné avant de hausser les épaules et de prendre la direction de la cuisine.
Après y avoir pris son petit-déjeuner et avoir salué ses parents, Joshua se fit accompagner par Marvin jusqu’à la gare de King’s Cross.
Le vieux trimballait la grosse valise derrière lui en poussant des grognements. Et comme si ça ne suffisait pas, la cage de Splinter tenait en équilibre sur le dessus et manquait à plusieurs reprises de tomber à la renverse.
- J’espère sincèrement que tu ne ramèneras pas plus d’objets à ton retour. Je n’aimerais pas devoir porter une valise faisant le double du poids de ta grand-mère ! s’exclama-t-il en traversant le hall sous l’œil étonné des passants.
Ce jour-ci, Marvin avait mis ses vêtements à l’envers. Les coutures de son t-shirt étaient visible et l’étiquette de son pantalon également.
- T’inquiète pas papy, de toute façon j’apprendrais bien un sortilège à Poudlard qui me permettra de faire léviter ma valise en toute tranquillité.
- Ne prononce pas ce nom en public, par le caleçon de Merlin ! Combien de fois t’ai-je déjà dit que nous sommes en terrain hostile ?
Marvin jeta un œil accusateur à une moldue qui passait par là avec son yorkshire et qui pouffait en voyant sa tenue.
- Tu vois ? Les gens se moquent de nous, ils ne savent pas qui nous sommes. Joshua leva les yeux au plafond et pouffa de rire à son tour. Marvin fit comme s’il n’avait rien entendu. Il ne comprenait toujours pas.
- Nous voilà arrivés ! cria-t-il en faisant face à un mur. La voie 9 ¾ se trouve devant nous Josh’ !
Le regard du petit s’émerveilla et il entraina son grand-père qui poussa un ultime grognement en croyant percuter le mur de plein fouet. VOOF’ !
- Vérole de moine ! Je m’y ferais jamais à ce mur, j’ai toujours l’impression que je vais y laisser mon dentier.
Les deux garçons étaient arrivés sur le quai et faisaient face à un train énorme, comme Joshua n’en avait jamais vu. Son grand-père se mit à sourire et des larmes lui montèrent aux yeux.
- Moi aussi j’ai dû prendre le Poudlard Express quand j’étais gamin. Ça remonte à longtemps mais dans mes souvenirs, c’est comme si je l’avais pris hier.
Joshua était parti en courant en direction d’une porte et sautillait devant.
- Papy, papy ! Vite, ma valise et mon rat ! J’ai trouvé une place près de la fenêtre !
Marvin lança un tas de jurons quand il vit qu’il parlait dans le vide. Son petit-fils était tellement excité à l’idée de se rendre à Poudlard qu’il avait couru comme une fusée à l’autre bout du quai. Comme le quai était rempli de sorcier, le grand-père sorti sa baguette de la poche de son pantalon (qu’il mit un certain temps à chercher car il était à l’envers) puis fit léviter la valise jusqu’à Joshua. Le contrôleur du train l’aida à la hisser à l’intérieur du monstre de fer, tandis que le garçon prenait place près de la fenêtre.
Après leurs adieux, quelques jurons et une perte de dentier sur le quai, le train s’éloigna en direction de Poudlard.
[…]
Le voyage en barque sur le lac noir avait été à la fois merveilleux et désagréable. Joshua s’était senti malade sur le trajet et heureusement que Hagrid, un gros monsieur barbu, avait soutenu le jeune garçon jusqu’à l’arrivée devant les grilles du château qui lui, était splendide.
[…]
Joshua avait suivi une dame qui inspirait le respect jusque dans la Grande Salle, la cantine des élèves. Il se trouvait derrière le cortège des premières années et tentait de se cacher plus ou moins derrière une fille aux cheveux épais, car les regards braqués sur eux étaient plutôt insistants. La fille en question n'avait pas vraiment apprécié qu'il se serve de ses cheveux "comme d'un paravent"...
McGonagall s'était placé sur l'estrade d'où se trouvaient les professeurs qui enseignaient les différentes matières à Poudlard. Tous se tenaient à une très longue table qui leur faisait face, et comme les autres, elle était vide de mets. Apparemment, certains des professeurs étaient directeurs des différentes maisons. Joshua scruta leur visage un à un et fut intimidé par la mine froide d'un homme aux cheveux noirs, longs et gras. Il détourna vite les yeux pour se concentrer de nouveau sur McGonagall.
Cette dernière appelait les élèves un à un pour qu'ils viennent s'asseoir sous un drôle de choixpeau magique, doté de la faculté de parler. Lorsque son nom résonna à travers les murs de la Grande Salle, Joshua s'avança dans sa direction d'un pas hésitant et enfonça le couvre-chef sur sa tête. Celui-ci lui tomba sur les yeux.
- Ah ! s'exclama le chapeau comme s'il venait de se réveiller de sa torpeur. Je vois là un garçon vif d'esprit et avide d'apprendre, mais je ne te vois pas aller à Serdaigle. Ta force et ton courage n'ont d'égal que ta loyauté, je t'envoie donc à Gryffondor !
Sous un tonnerre d'applaudissement provenant de la table des rouges et or, Joshua se précipita à sa place. Il avait hâte de goûter au repas et de se faire de nouveaux amis.
Invité
Re: Banquet du 1er Septembre 1991 - Sam 13 Jan - 22:14
AAH la répartition ! Un des meilleurs moments de l'année et ce pour deux raisons : le banquet (faut admettre qu'on se pète le bide pendant ce banquet !) et les nouvelles cibles ! C'est là que je repère les gens que je n'avais pas remarqué des autres années, et que je pourrais éventuellement séduire ou utiliser à mon avantage.
Les nouveaux passent. Nom de Dieu, on était si petit que ça ? C'est choquant de voir à quel point on a évolué. Je vois les nouveaux qui passent par le Choixpeau... McGonagall appelle un élève (Drago Malefoy), qui est réparti directement à Serpentard. Ce foutu Choixpeau n'a même pas dû avoir le temps de réfléchir, je suis sûr !
Et... Harry Potter. Un nom célèbre, s'il en est. Le gosse qui à défait le Seigneur des Ténèbres intègre donc Poudlard cette année... Intéressant. Je suis curieux de savoir où il va aller. Le Choixpeau semble indécis mais finalement...
- Gryffondor !
Les Lions sont déchaînés, dit donc. C'est compréhensible, en même temps. Bon, la répartition se termine quand ? J'ai faim moi !
Après la fin, je m'apprête à manger mais le Directeur tient à faire une annonce... Bah, j'attendrais...
Invité
Re: Banquet du 1er Septembre 1991 - Mer 24 Jan - 22:59
Ça n'a pas de sens.
- Ça n'a pas de sens...
Il l'avait dit à haute voix, comme en écho de sa pensée.
Le jeune homme avait vaguement conscience que son voisin de droite lui parlait, tandis que celui de gauche, plus déterminé à accrocher son attention, donnait du coude sur son épaule. Une facétieuse bougie volante, bien au dessus de sa tête. lui largua dans les cheveux quelques gouttes de cires chaudes, sans plus de succès que ses deux voisins de Serdaigle. Il se frotta l'arrête du nez, contrarié. Ce geste était devenu une manie depuis sa plus tendre enfance. Ne pas porter la main à son nez lui demandait un vrai effort de volonté la plupart du temps. Sourcils froncés, museau fripé, il clignait des yeux en balayant la table recouverte de plats. Everard souffla du nez, titillé de plus en plus par ce qu'il avait sous les yeux. La grande table de sa maison devait bien faire dans les vingt mètres de long. Elle s'étalait là, comme un gros animal paresseux, avec sur le dos...
Je ne sais pas pourquoi cela ne m'a pas sauté aux yeux plus tôt. Ça ne me ressemble pas du tout. C'était là, devant moi, gros comme une meule de foin.
Il allait attirer l'attention de son voisin d'en face en lui donnant un petit coup de pieds sur sa cheville quand il se rendit compte que le bougre s'adonnait corps et âme à l'admiration discrète de sa voisine de droite. Cette fois-ci il alla jusqu'à claquer de la langue pour marquer sa désapprobation.
Suis-je le seul sain d'esprit ce soir, ici ?
Il regarda autour de lui pour prendre à témoins les gens, ses lèvres s'animant sans qu'aucun mot n'en sortent. Sans s'en rendre compte il avait la parfaite expression d'indignation qu'aurait pu arborer un sorcier beaucoup plus vieux que lui en rouspétant contre tout et rien.
Les cuisses écartées, une bande de lapins aux pruneaux le narguaient en totale impunité. Un peu plus loin, une bande de grosses pintades bordés de légumes au beurre établissait son hégémonie sur toute une portion de la table. Des cochons la gueules distendues par une énorme pomme, il en avait compté trois sur la table des Serdaigle. Si chaque table en comportait le même nombre...
Et pourquoi diable se ne serait pas le cas ? S'en serait une belle, aussi, de voir des nombres de plats différents selon les tablées. C'est en négligeant ce genre de détails que de se produit le premier pas vers la désorganisation.
... ça faisait douze cochons grillés au lait et au miel pour la Grande Salle. Les croûtes parfaitement cuites des routes lui dissimuler dans leurs entrailles les secrets de leur fabrication. Mais il n'était pas dupe. Il avait appris en voyant sa mère cuisiner qu'il fallait quantité de légumes, de viandes et de sauce pour remplir ces maudites tourtes. Et ça... et bien ça, c'était seulement pour les mets les plus nobles !
Il n'osait même pas essayer de dénombrer les plats débordant de saucisses, les saladiers de pommes de terres dégoulinantes de beurres, les plâtrées de purée de navet. Tout les mètres, par groupe de trois, se tenaient des pichets de lait, de jus de citrouille et d'eau. Ils étaient posés de telle manière que chaque élèves doivent tout juste tendre le bras pour s'en saisir. Son recensement alimentaire fut interrompu par une petite dinde ( une vivante, celle-ci) de première année qui s'exclamait à tout va qu'une telle quantité de nourriture devait avoir été crée par magie.
Il se retint de justesse d'attirer l'attention en poussant un petit cri de prostation outrée. Liberté de penser, obligation de se contenir. Il secoue la tête.
Justement non. C'est la seconde exception à la Loi de Gamp sur la métamorphose. De la nourriture ne peut absolument pas être suscitée par la magie. L'intégrité nulle de certains corps crées avec le sortilège d'Apparition rend cela tout simplement impossible. Et c'est pire. Ça rend les choses pires. Ces monçeaux de nourriture sont bien réels. Ils proviennent de gibiers, d'enclos à ferme, de potagers. Il a fallu la force de travail combinée de je ne sais combien d'Elfes aux cuisines, et...
Il avait voulu à ce moment se forcer à penser à autre chose en se gargarisant de lait, mais ça n'avait été d'aucun secours.
... et la moitié va finir gaspillée. Il est impossible que nous mangions tout cela.
S'il avait eu le temps, il aurait pu parfaitement leur démontrer, à tous, la folie présente dans tout ce tas de nourriture. C'est le temps qui lui manquait. Une plume, un encrier, un morçeau de parchemin et avec quelques lignes de calculs des plus simples, il les aurait convaincu. C'est le tem...
Non. Tu sais que non. C'est leurs attentions que je n'ai pas. Ce n'est pas une question de temps. Je n'ai pas leurs oreilles, tout simplement. Mais un tel gaspillage... c'est criminel. Complètement fou.
C'était une évidence. Il le savait pas bien qu'il n'était pas doué pour attirer l'attention. Qui pis est, ce soir il ne pouvait absolument pas espérer pouvoir rivaliser avec les petites collines de cottes de porcs aux trois poivres. C'était peine perdue.
Tac tac tac, clic clac clic ! Les fourchettes et les couteaux parfaient au combat, les mâchoires se mettaient en branle.
De pur dépit, il prit une seconde portion de soupe aux poireaux.
Invité
Re: Banquet du 1er Septembre 1991 - Mer 21 Fév - 11:20
Banquet du 1er Septembre 1991
Le temps passe, changement constant, mais je reste exactement la même.
Je n'arrive pas à croire que ça fait déjà deux ans que je suis entrée au Collège de Sorcellerie. Je me souviens parfaitement de ce que j'ai ressenti la première fois. L’immensité du ciel magique, la foule réunie autour de moi, le regard de mes frères qui espérait mon arrivée à Poufsouffle... Certes, ils se doutaient que je ne pourrais pas être parmi eux, mais parfois, le cœur prend le dessus sur la raison. Oh, bien sûr, ils disent que j'aurais pu être un atout pour gagner la coupe, et je me contente de hocher la tête en souriant, mais je sais que ce n'est pas ça. Je me demande donc où chaque élève voudrait aller, pourrait aller, ira. Quelles pressions subit-il, lesquelles s'imagine-t-il. Et le sentiment d'injustice que j'éprouve à chaque fois que je pense au Choixpeau me reprend davantage. Depuis quand une chose, même pas une personne, pouvait prendre une telle décision ? Il faudrait un jury, plusieurs avis avant de bouleverser la vie d'un être. Au final, je n'ai pas fait les recherches qui m'intéressaient, concentrée sur mon parcours scolaire.
Les nouveaux se présentent un par un à l'appelle de leur nom. Parmi eux, un certain Potter. Je manque de tomber du banc de surprise. Évidemment, j'aurais du y penser... Les événements qui conduisirent à l'errance du Seigneur des Ténèbres – à vrai dire, je vois mal comment un nom peut être néfaste, mais je n'écarte pas cette éventualité – dans les limbes s'étaient produites il y a presque onze ans. La légende était donc à Poudlard. Enfin bon... D'un point de vue purement logique, il n'a rien fait. C'est sa mère la véritable héroïne. Une Née-Moldue. Une bouffée de haine, fugace, me prend. Comment ose-t-il récolter la victoire qui revient à Lily Potter ? Mais justement, il n'a rien fait pour cela non plus. Je retombe aussitôt dans un semblant de paix intérieure.
Nous gagnons quelques nouveaux membres auxquels je souhaite la bienvenue. J'aurais bien aimé leur proposer une aide s'ils en avaient besoin (dans les limites du règlement), mais pour une troisième année, je crains d'en faire un peu trop. Ils verraient notre préfet, ou des étudiants plus âgés. Moi, je ne voulais que retourner à ma lecture. Un livre très intéressant sur les Amanita Muscaria et autres champignons vénéneux de cette famille m'attend déjà sur ma table de chevet.
Les quelques mots de notre directeur, un brin fous, ne m'atteignent pas plus que ça. Je me demande juste s'il n'a comme objectif que de nous interpeller, s'il y a un fond de vérité, ou si j'ai manqué un morceau de cette énigmes. Le pire, c'est pour les premières années. Moi, j'ai déjà connu ça. Si je n'en avait rien compris, que mes yeux avaient pris une forme ronde l'espace de quelques secondes, j'avais su me ressaisir. Je glisse à l’intention d'un des nouveaux : « Tu crois qu'il y a une énigme derrière ça ? Ne t'inquiète pas, tous les professeurs ne sont pas comme ça. » En mon for intérieur, j'ajoute : « Bon, sauf Mrs Trealauney peut-être... »
L'hymne de l'école retentit. Cacophonie absolue, je fais de mon mieux pour assurer quelques mesures avant de protéger mes oreilles de mes mains. Etrangement, j'y tiens.
Je suis néanmoins absolument enchantée de reprendre une année ici, à la fois comme un renouveau et une continuité. Je compte bien nous faire descendre plein de saphirs dans notre sablier, malgré le ruthme soutenu. Je n'arrive pas à comprendre comment les Serpentard pouvaient avoir gagné, pour la sixième fois consécutive, la coupe. Je soupçonne Rogue de tricher un peu, puis je me reprend. Il reste un professeur, on peut, non, on doit lui faire confiance. J'en suis tout de même troublée.
Cinder également est visiblement heureux de revenir chez lui. Il a très peu connu ma maison, aussi la sienne est le château. Je l'ai croisé pendant que Rusard montait nos valises, je suis pratiquement certaine qu'il s'est installé devant la porte au heurtoir d'aigle en attendant que quelqu'un lui ouvre. D'ailleurs... Rusard a-t-il une autorisation magique spéciale pour entrer ou doit-il se soumettre au même protocole que nous ? A moins que ce ne soit un Serdaigle qui se charge de ranger les sacs ? Je le vois mal répondre à une énigme un minimum complexe. Tout le monde sait qu'il n'y a qu'un véritable Serdaigle qui peut trouver la solution. Je sourie. Je suis une véritable Serdaigle.
Après les interminables discours, une fin. Inattendue et espérée par tant, elle marque aussi le début du repas. Je n'ai pas de montre, mais je pense qu'il est tard. C'est une chose que je déteste avec les soirées importante. Quand pourrais-je revenir à mon vieux manuscrit sur les champignons ? Pourtant, l'arrivée des plats parvient à me faire oublier mon livre. Il va falloir me réhabituer à manger, puisque ça fait deux mois que je dois me contenter de la nourriture infecte de papa. A voir la tête de Flynn, il pensait exactement la même chose, engloutissant en quelques secondes une assiette de rôti aux pommes de terre. Je ne distingue pas le visage de Will puisqu'il est assis en face de lui mais il ne semble pas plus mécontent. J'attrape une paupiette de veau et commence aussitôt la dégustation.
Mes soucis s'envole comme une plume de cours de sortilège. L'agitation ne devient que le reflet de celle de mes papilles, le bruit est l’écho d'un feu d'artifice de saveurs. Un jour, il faudra que je trouve quelqu'un des cuisines pour apprendre à papa, si possible sans utiliser la magie puisqu'il en serait tout autant incapable que de servir un plat de carbonara mangeable. Ou peut-être tout simplement lui avouer. Cinder, par contre, est comblé lorsque je lui offre généreusement les lardons carbonisés à la crème. Comme quoi, on peut être adorable et intelligent sans avoir de bons goûts.
Enfermée dans ma joie libératrice, je me surprend à discuter des meilleurs énigmes de la porte ou des chapitres les plus passionnant que j'ai étudié l'année dernière, puis quelques blagues, une fois ou deux, un rire. Parfois, il en faut peu pour être heureux. Vraiment peu.
Enfin, la soirée s'achevant, je suis remontée, presque déçue, à mon dortoir, laissant les champignons à côté et m'écroulant, encore habillée, sur mon lit.
Invité
Re: Banquet du 1er Septembre 1991 - Sam 24 Fév - 23:11
Banquet de la rentrée
Cameron était heureux de revenir à Poudlard, malgré des vacances bien remplies qui semblaient être passées à la vitesse de l'éclair. Son stage chez Ollivander s'était très bien déroulé, et le jeune homme était enthousiaste à l'idée d'y retourner l'année prochaine. Le voyage en train avait été reposant, les cahots de la vieille locomotive aillant quelque chose de rassurant dans leur régularité. Le jeune homme en avait profité pour faire une sieste, car il savait le banquet de la rentrée particulièrement long, goûteux, et riche en émotions, de quoi épuiser le plus reposé des hommes. Le trajet jusqu'au château lui, restait toujours aussi empreint d'une aura mystérieuse qui laissait le sorcier sans voix. Ces créatures invisibles qui tiraient les calèches étaient une source de fascination sans fin, autant par leur lien mystérieux avec la mort que pour leur rareté et la puissance de leurs crins lorsqu'ils servaient de cœurs de baguettes.
Assis à la table des Poufsouffle comme les quatre années précédentes, Cameron se préparait à regarder une énième répartition. Il se souvenait comme si c'était hier de son arrivée à Poudlard, et regardait avec un sourire attendri l'arrivée des première année, aussi époustouflés qu'il l'était lui même il y a cinq ans jour pour jour, les yeux comme des balles de golf, impressionnés par le tableau que formait la magnifique voûte de la Grande Salle, qui affichait un ciel étoilé des plus clairs ce soir.
La cérémonie terminée et ayant apporté quelques nouvelles têtes dans chaque maison, le directeur au nom de légende fit son discours annuel avec autant de légèreté que d'habitude, rappelant les formalités techniques du règlement. Le jeune homme les connaissait maintenant par cœur, et n'eut pas à attendre trop longtemps l'arrivée des plats, transportés magiquement sur la table au signal du vieil Albus Dumbledore. Il ne restait qu'a entamer ce banquet riche et renouer avec ses vieux amis de l'école.