Sa routine matinale effectuée sans accroc, Elliot, paré de son impeccable uniforme cousu main, était parmi les premiers à arriver devant la porte du Professeur Quirrell. Un drôle de personnage, celui là. Comment un professeur de Défense Contre les Forces du Mal, qui savait se protéger des Dragons et des Basilics, pouvait être si craintif face à des Première Année ? Quoique... à voir le comportement régulier de certains de ses camarades, peut-être que Quirrell avait une très bonne raison de s'en méfier.

A l'invitation d'entrer dans la salle de classe, le jeune poufsouffle ne se fit pas prier. Il glissa un rapide "Bonjour" poli à Quirrell et marcha d'un pas rapide vers le pupitre du premier rang, près des fenêtres. Pas question de se mettre derrière : si d'autres semblaient venir en Défense Contre les Forces du Mal pour s'amuser des tics du prof ou se moquer de la discipline elle-même, lui, il n'en avait pas le temps. Il était là pour apprendre. Son père avait été très clair à ce sujet, avec juste ce qu'il fallait d'arguments et de menace.

Repérant Alice Hamilton, sa 'connaissance de bibliothèque', Elliot lui adressa un petit signe de tête. En voilà une qui n'était pas là pour plaisanter non plus. Elle devait avoir une routine encore plus contraignante que lui, vu qu'elle quittait généralement la grande salle lorsqu'il y entrait pour le p'tit dej. Peut-être qu'elle avait raison et qu'il ne se levait toujours pas assez tôt ? Hmmm....

Ses affaires méticuleusement posées sur son pupitre, Elliot écouta Quirrell détailler l'objet du cours. Il fut un instant distrait par une mélodie d'oiseau, par delà la fenêtre ouverte, une mélodie qui ressemblait étrangement à un air que sa mère jouait à la flûte, mais il secoua la tête et revint au cours et son sujet : Les Loups-Gargarous. 'C'est quoi, un loup Gargarou, monsieur ?' aurait-il pu dire avec malice, si ça ne faisait pas perdre une précieuse minute au cours.

Les Loups-Garous donc. Son père aurait sans doute dit que c'était n'importe quoi, une grosse fable pour faire peur aux enfants. Mais depuis qu'Elliot était arrivé à Poudlard, il avait déjà vu tant de choses que le raisonnement cartésien de papa ne pouvait expliquer. Et ce n'était que le début, pensait-il, donc autant se préparer. Non pas qu'il veuille rencontrer un loup-garou un jour, non non. Non. Bien trop dangereux !

A l'orée du cours, même s'il ne disait mot, l'esprit d'Elliot Summers était traversé par deux questionnements d'égale importance : peut-on vraiment guérir d'une morsure de loup-garou ? Il pensait avoir lu que c'était impossible, et il était troublé d'avoir raté cette information si elle était vraie. Et aussi, si quelqu'un s’assoit à côté de moi, pourvu qu'il ou elle soit calme. En fait, ce serait encore mieux si personne ne venait ! Ainsi, ses yeux bleus étaient grands ouverts, à l'affut, guettant la moindre approche suspecte de la part de ses camarades. Il savait bien au fond de lui qu'il n'aurait pas le courage de rejeter quiconque. Si c'était autorisé, il aurait volontiers posé son sac sur la chaise vide à sa droite.

Codage par Libella sur Graphiorum