Sang : Âge : 12 ansStatut : Élève Gringotts : CompteAnnée : Première Baguette : Bois d'aubépine et coeur de plume d'oiseau-tonnerre Avatar : Angelina Jolie Points : 0
Gemma Landre
L'heure des aveux - Jeu 20 Juil - 1:18
L'heure des aveux
« Elle était emprise de ses funestes pensées quand le garçon qu'elle attendait arriva. »
Echemin vers l'arbre symbolique, le jeune Malefoy s'efforçait d'afficher son usuel air impassible. Pourtant, à l'intérieur, ça bouillonnait. Depuis quelques semaines, il échangeait des parchemins avec un mystérieux inconnu dans lesquelles il se confiait plus qu'il ne l'avait jamais fait, et plus que ça ne lui était permis. Récemment, il avait appris qu'il s'agissait de Gemma, cette même amie qui l'avait trahie en omettant de légers détails sur sa personne. Notamment qu'elle ne voyait aucun inconvénient à traîner avec cette sale sang-de-bourbe de Granger. Quelle horreur... Le pire dans tout ça, c'était qu'elle lui avait menti. Grâce à ces lettres, il s'en était d'autant plus rendu compte. A travers sa plume, il avait découvert une toute autre personne. Une personne qu'elle lui avait cachée. Une personne remplie de doutes, de craintes. Le genre qu'il fuyait comme la peste, parce que c'était ce qu'on lui avait enseigné. Peu importe qu'il se soit attaché entre temps. Après l'affaire des ragots, il avait été sacrément remonté contre elle. Et après la révélation derrière ces missives, il était perdu. Il pataugeait. Il lui en voulait pour tout un tas de raisons. Pour avoir pactisé avec l'ennemi, pour avoir dissimulé ses véritables pensées, pour l'avoir en quelques sortes trahi. Pourtant, il était moins en colère. Il avait honte, aussi, qu'elle ait pu lire autant de choses sur lui. Jamais il n'aurait voulu s'épancher à ce point s'il avait su qu'il serait percé à jour. Jamais. En arrivant devant elle, il s'efforça de réprimer sa confusion. Il serrait les dents, la mine renfrognée. Elle avait l'air perdue, elle aussi. Sourcils froncés, regard anthracite sombre, il se décida à prendre une grande inspiration pour briser la glace.
- Alors, c'était toi, affirma-t-il avant de croiser les bras, la mine suspicieuse. Maintenant dis-moi. Qui es-tu vraiment?
Dans son regard, elle pouvait certainement voir le reproche, le dédain, autant que la déception. Serait-elle sincère, cette fois? Lui ne lui avait jamais menti. Il se disait "Je suis comme je suis". Et si elle ne pouvait pas l'encaisser, alors tant pis. Son père lui avait dit de bien s'entourer, et il s'efforçait de laisser le reste de côté. C'était ça le plus important. Non?
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Gemma Landre
Re: L'heure des aveux - Jeu 20 Juil - 2:38
L'heure des aveux
« Un seul mot pourrait la détruire, et tout ses sentiments s'évader. »
Il n'en croyait pas ses oreilles. Il était face à une véritable étrangère, pire que ce qu'il croyait. Il avait été berné, salement. Comment l'avait-il permis?! Il s'était contenu durant toute sa tirade, et maintenant qu'elle s'était achevée il n'avait qu'une envie: éclater. Le petit Malefoy était égocentrique, rancunier, et colérique, mais il ne mentait jamais et baissait rarement sa garde. Voilà ce que ça avait donné pour une fois qu'il s'était résigné à le faire. Il s'approcha lentement de la fillette, yeux plissés comme ceux d'un serpent, fulminant, et entreprit de répondre calmement pour imiter l'air inquiétant qu'arborait souvent son paternel.
- Toi... commença-t-il en perdant d'emblée ses moyens, la pointant d'un doigt accusateur, comment OSES-tu?! Comment OSES-TU T'ADRESSER A MOI, après tout ça?! Je pensais pas que tu pouvais faire pire, Landre, mais tu l'as fait. T'es la PREMIERE à faire la morale, à reculer quand il faut AGIR ou me SOUTENIR contre mes ennemis, parce que t'es TOLERANTE, et j'ai toléré ta misérable TOLERANCE!! Je me fais honte, TU me fais honte. Plus hypocrite que toi, Landre, tu meurs!! Les HORREURS qui ont été dites sur moi, tu étais derrière alors?!! Ooh mais trouves-toi autant d'excuses que tu veux en disant que c'était pas vraiment toi!! Tu viens juste d'avouer que quelqu'un t'aide à écrire ce torchon, et le PIRE c'est que c'est sûrement quelqu'un que je connais!! Donc c'est une double trahison!!! Et ça veut dire que tu as été COMPLICE de ces horreurs, quoi que t'en dises! OUAIS, TROUVES-TOI DES EXCUSES, DIS QUE C'ETAIT PAS TOI, SAINTE GEMMA, LANDRE LA GENTILLE QUI FAIT JAMAIS RIEN DE MAL, TU TROMPES PERSONNES!! Tu fais pas de mal à Wiles quand il le faut mais à tes amis ça te pose pas de problème, hein?!! TRAÎTRESSE!! TU ME DEGOÛTES!! Et pour Atticus, TU SAVAIS!! Et pour Granger, tu me le dis seulement MAINTENANT, et tu crois que tes explications TARDIVES vont me calmer?!! Tu me prends pour un imbécile, en fait?! Tu crois pas que tu m'as suffisamment pris pour un IMBECILE justement?! Tu es FAUSSE, tellement fausse que ça me donne envie de vomir!! Tu crois que tu vas m'amadouer avec tes sentiments, là?! J'en ai fini avec toi, Landre!! Définitivement FINI!!
Il était rouge de rage, sur le point d'exploser. Comment avait-il pu se laisser berner par cette fille, sous ses airs de fille bien sous tout rapport, de confiance... Sous ses airs d'amie. Pourtant, il était incapable de bouger. Alors qu'attendait-il? Qu'elle se justifie davantage? Pourquoi faire? C'était peine perdue. Tout était fichu. Au fond, il était blessé, mais il ne savait s'exprimer autrement que par la colère. Personne ne lui avait jamais fait un coup pareil. JA-MAIS.
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Gemma Landre
Re: L'heure des aveux - Jeu 20 Juil - 5:20
L'heure des aveux
« Il fallait absolument qu'elle s'en aille avant de déborder. »
La petite Landre semblait résignée, elle aussi. Sous ses yeux, elle tourna les talons, puis, comme guidée par un ultime élan forcené, lâcha le fond de sa pensée avec une franchise dont elle avait rarement fait preuve jusqu'à présent.
Il reconnaissait la fille des lettres, la fille qu'il connaissait, et celle qu'il découvrait à la fois. Les mots qu'elle lui lâchait ne le laissaient pas indifférent. Pourtant, il s'évertuait à conserver la même mine. La mine déconfite, colérique, et assassine. Il faisait tout pour empêcher ses mots de l'atteindre. Il ne voulait pas les entendre, mais il les entendait quand même. Elle ne lui facilitait pas la tâche en le prenant par les sentiments. Seulement, les sentiments il les repoussait. Il ne voulait pas en entendre parler, il voulait juste s'en débarrasser. Pourquoi fallait-il qu'elle complique toujours tout?
Elle lui parlait d'amitié. Et elle avait raison. Ils avaient été amis. Proches en plus. Plus proches qu'il ne l'avait jamais été avec personne. Ca allait au delà de Crabbe ou Goyle, ses sous-fifres. En temps normal, quelqu'un lui aurait fait un coup pareil, il lui aurait craché de lourdes insultes à la figure et serait parti dignement. D'ailleurs il était bien parti pour... Mais elle le confrontait à leur particularité. Là c'était légèrement différent. Elle comprenait son éducation ardue, comme ses espiègleries. Pourtant il avait l'impression d'être face à une étrangère qui lui avait caché l'essence même de sa personne: elle n'adhérait pas à ses idées au fond, donc à sa nature, à son plan, ou à sa vie. Et le pire de tout: elle lui avait menti. "Je détestais tout ce que tu étais [...] j'ai dissimulé à quel point mon opinion était différente. Je ne le nie plus." Ces mots étaient scandaleusement assommants. Et le coup de grâce: le sorcier inconnu, c'était elle en partie. Elle avait cautionné les insultes à son égard, même si elle s'en défendait. C'était un fait. Il avait été pris pour un imbécile depuis trop longtemps, et le plus important lui revenait: on ne se payait jamais la tête d'un Malefoy. Et puis, était-ce ça l'amitié? Il en avait peu de notions, mais il était certain que non.
Jamais personne ne lui avait dit "Tu as été la seule personne que j'ai eu peur de perdre" et il se retrouvait totalement en elle quand elle affirmait "Avant, je ne savais pas ce que ça faisait d'avoir de l'affection pour quelqu'un. J'ai grandi seule et n'ai jamais aimé personne". D'un autre côté, ça lui montrait aussi tout ce qu'il devait fuir, puisque toute cette sincérité, tous ces bons sentiments, et tout ce lâcher-prise, bien que bouleversants, l'écartaient du droit chemin. Même du haut de ses 11 ans, sans pouvoir le définir convenablement, il le savait. Sans s'en rendre compte, Gemma Landre l'avait rappelé à l'ordre. Il avait été trop négligeant.
"Je n'ai pas décidé de m'attacher à toi" qu'elle disait. Lui non plus. Ca le touchait, mais il n'en montrait rien. Il serrait les dents, évitait son regard. Il voulait l'arrêter parce que ça le mettait dans une position étrangement inconfortable, mais il n'y arrivait pas. Elle compliquait tout. Tout le temps.
"Tu m'as vue comme personne ne m'avait jamais vue, comme personne ne verra jamais." Elle aussi. Elle avait vu en lui autre chose qu'un héritier, autre chose qu'un Malefoy. Elle avait vu l'insouciance derrière le sombre formatage de ses yeux gris, derrière sa peau pâle, et sous sa chevelure presque blanche. Elle avait vu de la couleur là où il n'y en avait pas. C'était nouveau, mais c'était mal. Au fond, il le savait.
Elle ne l'oublierait pas. Elle persisterait. Voilà ce qu'il comprenait, et ça le tiraillait. Il en était heureux, et pourtant profondément dégoûté. Puis elle prononça deux mots surprenants. "Je m'excuse". Elle qui ne s'excusait jamais, elle qui était habituellement si fière... Il savait qu'elle venait de faire preuve d'un effort énorme, alors il la fixa de son regard perçant, surpris, et sonné, puis se renfrogna à nouveau et détourna les yeux. Il secoua la tête, et vint se poser au pied de l'arbre, s'adossant contre son tronc robuste.
- Je peux pas, dit-il en fronçant les sourcils, les yeux perdus dans le vide.
Pensait-elle le contenter en disant "À mon tour, je m'engage dans cette voie, même si cela me coûte. Ce sera tellement reposant d'être celle qu'il faut"? Ca ne signifiait qu'une chose: qu'elle continuerait de mentir aux autres, ainsi qu'à elle-même. Non, ça ne le satisfaisait pas. Il ne voulait pas d'un imposteur. Si elle devait être fausse, avec du temps il la considèrerait peut-être comme une alliée lointaine. Vague. Coupée de tout privilège sentimental. L'erreur était partie de là à la base: le privilège sentimental. L'amitié. Se dévoiler, s'affaiblir, et donner l'occasion d'être poignardé dans le dos. Une ignominie.
- Je peux pas, Landre. C'est impossible.
Pour l'instant il était trop en colère et incapable de lui pardonner. Le pourrait-il un jour? Les petits muscles de sa mâchoire se contractaient frénétiquement tandis qu'il persistait à fixer un point invisible devant lui. Il lui en voulait terriblement. Ils étaient trop différents. Rien ne serait plus jamais pareil.
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Gemma Landre
Re: L'heure des aveux - Sam 22 Juil - 0:06
L'heure des aveux
« Essayer d'être heureux même si le bonheur nous est interdit »
La fillette s'était posée à ses côtés. L'accalmie après - et avant - la tempête. Elle lui sortait de grandes phrases qui le faisaient soupirer tant ça l'exaspérait.
- Tu ne peux pas. Moi non plus [...]
Ils étaient d'accord dans le désaccord. C'était déjà ça.
- Je suis dans une impasse. Même si je veux avancer, un mur trop épais se trouve devant moi. Je ne peux pas le contourner et ne sait comment le détruire [...]
Elle avait un "mur épais" devant elle? Ben lui aussi, tiens. Même s'il avait difficilement réprimé un sourire lorsqu'elle avait évoqué ce que signifiait l'usage de leurs patronymes à une époque pas si lointaine, il s'était résigné. Pour lui les choses étaient bien simples. Il avait 11 ans, le poids d'un héritage prestigieux sur le dos, un avenir à assurer, une famille à contenter, et des limites à se fixer. Ca ne devait pas aller plus loin.
- Il est rare que j'accorde ma confiance, et inconsciemment, c'était toi que j'ai choisi pour ça [...]
C'était bien elle qui lui parlait de confiance?! De qui se moquait-elle?! Le monde à l'envers...
- Dans toutes nos contraintes, on a le droit de vivre. Avoir des instants qui nous appartiennent. Essayer d'être heureux même si le bonheur nous est interdit, acheva-t-elle.
Assez! Assez des grandes phrases! Qu'elle ne lui retourne pas le cerveau avec. Il ne voulait plus rien entendre. C'était peine perdue. Il secoua la tête, se leva d'un bond, et lui lança un dernier regard.
- Je comprends rien à ce que tu me racontes, Landre. J'dois y aller.
Il n'avait aucune envie de comprendre. Il voulait juste rester loin d'elle. Très très loin.