Sang : Âge : 12 ansStatut : Élève Gringotts : CompteAnnée : Première Baguette : Bois d'aubépine et coeur de plume d'oiseau-tonnerre Avatar : Angelina Jolie Points : 0
Gemma Landre
Mystère épistolaire - Lun 15 Mai - 1:44
"Poudlard ... Je n'ai pas l'impression que ce ne soit qu'une école. Pour moi c'est bien plus. Un refuge, un lieux ou exister. J'ai l'impression d'avoir plus vécu depuis que je suis arrivé que depuis ma naissance. Certes, j'exagère un peu, mais ce n'est pas totalement faux. Ce qui est certains, c'est qu'ici, je suis libre d'apprécier qui je veux. C'est tellement agréable, reposant. Je peux faire tomber le masques en leur présence, arrêter de jouer un rôle. Enfin, je me sens bien.
Parfois, j'observe certains élèves, et je suis jalouse. Ils sont tellement exubérants. Tellement eux-mêmes. Pourquoi je n'ai pas droit à ça, moi ? Être entière, être complète, complètement moi. C'est injuste, et j'en souffre. Je me tais, il le faut. Le plus désespérant, c'est que c'est de moins en moins dur. Je m'habitue à mentir aux yeux de tous, je m'habitue à changer. Peu à peu, je me sens différente. J'ai peur de devenir ce qu'il souhaite. Ou j'ai peur de devenir autre chose, je je sais pas. Je ne sais plus grand chose, à vrai dire.
Le soir de ma réparation, j'ai entendu le Choixpeau hésiter, j'ai vu les différentes voies qui s'offraient à moi. Serais-je une Serdaigle ? Une Gryffondor ? Une Serpentard ? Le verdict est tombé, et j'ai rejoins ma table. Ça aurait dû être une certitude, mais les doutes insinués me hantaient. Et ils refusent de me quitter.
Qui suis-je vraiment ? Qu'elle maison aurait dû m'accueillir ? Pourquoi ne suis-je pas si limpide ? Quelques questions parmi tant d'autre. Je n'ai pas la réponse. Je sais si peu, je ne sais plus rien.
Pourquoi est-ce que je note tout ça ? Ne puis-je donc pas raisonnablement garder mes pensées intérieures ? Non, à l'ombre de cette arbre, un vieux bout de parchemin m'appelait. Viens à moi. Noircis-moi. Confies-toi. Stupidement, j'obéis à un peu de papier. Je ne vais d'ailleurs pas le garder, il m'est inutile.
Qu'en faire ? Je pourrais le brûler, mais il n'a tout de même pas une si grande importance. Ah, je sais. Plions cette missive, et offrons-là à la nature. Voilà, je vais te confier au cheminement des raciens."
Sang : Âge : 11 ansStatut : Élève Gringotts : CompteAnnée : Première Option #1 : Divination Option #2 : Soins aux Créatures MagiquesBaguette : Bois d'aubépine et crin de licorne Animal/ux de compagnie : Neville LondubatPoste(s) : Le garçon le plus classe du monde
Je ne sais pas très bien pourquoi je prends la peine d'écrire ce parchemin. C'est pas mon genre. D'habitude, j'agis parce que c'est ce qu'on attend de moi. Ce qu'il faut penser, je le dis haut et fort. Je connais mes devoirs par coeur et je suis un bon élève, mais quand je me mets à penser vraiment je le garde pour moi. Je ne comprends pas toujours ce que ça veut dire, et c'est effrayant. On n'attend pas de moi que je sois effrayé. On n'attend pas de moi que je remette les choses en questions. Alors je ne le fais pas, et ma vie est très bien comme ça.
J'ai trouvé ton parchemin coincé dans les racines de cet arbre. Je ne sais pas qui tu es ou si tu me liras, et je ne veux pas le savoir. Il y a de grandes chances pour que la révélation me fasse fuir. Je ne peux répondre qu'à ceux qu'on m'impose, et à ceux que je me suis imposé. Je suis exigeant parce que je vise l'excellence, mais c'est aussi un frein. Je suis entouré, et je suis seul. Je suis envié, méprisé, connu, et étranger.
Je suis un élève de cette école. Contrairement à toi je savais très bien dans quelle maison je finirais. J'y suis bien. J'y suis entouré. J'y suis seul. La pression que tu as, je la sens aussi. Tu te tais, moi aussi. Je suis ce qu'on attend de moi, et quand j'y arrive j'en suis heureux. Tu te demandes qui tu es, mais moi je sais qui je suis. Je suis ce à quoi on m'a destiné, et je n'ai pas peur de devenir ce qui est prévu que je sois. Je les contenterai tous. Je ne connais rien d'autre. Je n'ai pas le droit d'envisager les choses autrement. Parfois, j'ai honte que l'idée me traverse l'esprit, alors j'oublie.
Cette école te libère, moi elle m'emprisonne. Ici je suis encore plus confronté à tout ça, parce que je suis différent. Tu as l'air perdue, je le suis un peu aussi. Personne ne doit savoir. Qui que tu sois, toi tu le sauras un peu.
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Gemma Landre
Re: Mystère épistolaire - Lun 22 Mai - 2:18
À toi l'inconnu,
La raison pour laquelle tu répond me semble peut importante. Pourquoi m'occuperais-je de la justification que tu te cherches alors que je peux me concentrer sur les mots. Je n'arrive même pas à savoir si tu t'adresses à toi où à moi. De toutes manières, le savoir serait futil.
Sans préambule aucun, critiquons tes affirmations faussées.
"Ma vie est très bien comme ça." Quel doux mensonge. Te rends-tu compte que tu n'y crois même pas ? Ta vie, elle est peut-être correcte, elle est peut-être plus simple, elle est peut-être même agréable, mais elle n'est pas bien. Ou alors tu donne une définition bien fade à ce terme. Erronée même. Est-ce bien pour toi d'être un pantin ? Un jouet ? Une simple poupée ? N'ayant ni idée, ni conscience ? Dont l'esprit dominé accepte le silence ? Probablement après tout, d'après ce que tu écris.
Tu te dis différend. Ce n'est pas ce que tu sembles montrer avec ton comportement. Et puis, ne le sommes-nous pas tous ? Nos pensées qui nous submergent nous hurlent que nous ne sommes pas pareil que les autres, et pourtant. Qui sommes-nous, justement, pour oser nous comparer avec ce qui se trouve dans le fond de l'âme de nos contemporains ? Croire que nous les cernons alors que nous ne nous comprenons pas nous-même ? Quelle prétention infondée.
Il paraît donc que tu es entouré, et seul à la fois. Je pense que je comprends. Longtemps, une trop grande quantité de personne se pressait autour de moi, sand pour autant m'atteindre. Voilà qui est terminé. Leur bruit dérangeant d'insectes bourdonnant ne me dérange plus, et j'adule le calme de leur absence.
J'étais seule, je suis entourée. Cela m'est étrange, mais je crois que je l'apprécie. Pouvoir se dévoiler, arrêter de porter un costume qui n'est pas le mien. Je peux un instant cesser mes répliques pour dire mes propres paroles. Ne plus être une compétente comédienne, mais moi, tout simplement. Simplement décevant. Mais si personne n'en constate, si les murs et les planchers se taisent, alors le secret de mon être reste muet.
J'ai une question pour toi. Je ne sais pas encore laquelle, mais je vais trouver. Disons que ce sera une sorte de tradition que j'instaurerais, de te poser une interrogation à chaque fin de missive. Parce que tu compte répondre, n'est-ce pas ? Enfin peut m'importe.
Lève la tête. Qu'est ce que tu vois ?
Sang : Âge : 11 ansStatut : Élève Gringotts : CompteAnnée : Première Option #1 : Divination Option #2 : Soins aux Créatures MagiquesBaguette : Bois d'aubépine et crin de licorne Animal/ux de compagnie : Neville LondubatPoste(s) : Le garçon le plus classe du monde
Je ne m'attendais pas à trouver un nouveau parchemin de ta part dans ces racines en me promenant ce matin. Il faut croire que nous avons tous les deux du temps à perdre. J'ai longtemps hésité avant de te répondre à mon tour.
D'abord, sache que je ne cherche pas à me justifier en te répondant. Peut-être que c'est par ennui, ou peut-être par intérêt, mais peu importe. Je te réponds, c'est tout. Si nous avions été face à face, je t'aurais sans doute méprisée pour t'être adressée à moi de cette façon. Sache que ne suis pas quelqu'un à qui l'on parle mal, ou à qui l'on se permet de donner des leçons. Je les connais, mes leçons, et je n'ai besoin de personne pour me les dicter.
J'ignore ton nom, ton visage, ton histoire. C'est peut-être pour ça que je ne suis pas en colère en lisant tes propos. Je te lis, et je ne sais pas si je dois rire ou pleurer. Les mots que tu as choisis, j'ai été entraîné à les ignorer. Si j'y fais trop attention, ils me mettent mal à l'aise. Je répète, ma vie est très bien comme elle est. Ignorer est peut-être une facilité, mais cette facilité est confortable, naturelle, et elle me va bien. Ca serait ridicule d'abandonner un caractère dans lequel j'excelle et qui me définit. Ca serait contre-nature.
Je ne suis pas un pantin. Je suis voué à faire de grandes choses et ça a son prix. On me l'a dit. L'excellence s'accompagne de solitude. C'est difficile à accepter pour ceux qui n'ont pas l'ambition ou le talent, et ça l'est aussi pour moi. Voilà d'où vient le poids sur mes épaules. Tu parles de prétention, je parle d'assurance. Savoir ce que l'on vaut est la clef pour réussir dans ce monde. J'ai eu de grands modèles. On m'a appris qu'il n'y avait rien de plus important que de connaître sa valeur. Je connais la mienne, et j'en assume les conséquences: la différence, la pression, et l'incompréhension. Faible lot d'inconvénients en comparaison de mes satisfactions quotidiennes.
Toi aussi tu t'es sentie seule? Tu insinues donc que depuis que tu te dévoiles, tu l'es moins? Ca ne fait pas partie de mes projets. Je ne peux rien dévoiler d'autre que ce que je donne déjà. C'est comme ça. Je suis comme ça et je ne vois pas comment je pourrais faire autrement. Il faut l'accepter.
Laisse-moi lever la tête. Je vois le Garde-Chasse parler à Harry Potter devant sa cabane.
A mon tour. Je voudrais ton humeur du jour en un mot. Libre à toi de m'en dire plus.
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Gemma Landre
Re: Mystère épistolaire - Lun 22 Mai - 10:08
Irritant correspond,
C'est plus par amusement que par ennui que je te répond, je crois. J'ai horreur des questions sans réponses, des mystères irrésolus. Bien que je n'ai aucune envie de le découvrir en cet instant, je déciderais peut-être de faire une enquête muette pour connaître ton identité. À toi de ne pas me laisser d'indice, je suis assez perspicace. T'ais-je fais fuir ?
Mes paroles n'ont sur toi que l'effet d'un léger court d'eau parcourant une roche, apparemment. Comme je n'ai aucune envie de perdre mon temps à t'éroder pour le moment, je pense que nous devrions recommencer sur de nouvelles bases.
J'ai donc un nom, et un prénom que tu ne connaîtra pas, tout comme un âge et un physique qui resteront eux aussi secrets. Tout cela est superflue, n'est-ce pas, et je suis d'avis que ce n'est pas une mauvaise chose que de l'écarter. C'est peut-être la seule manière de se connaître vraiment, tout en ne sachant rien de l'autre. Connaître tout d'une âme, même ce qu'elle ne sait pas elle-même. Tant de vérités que l'on se targue d'ignorer, mais auxquelles on est implicitement confronté.
C'est peut-être bien au fil de mes lignes que je me suis trouvée. Si je n'avais pas écrit, tout aurait pu être différent. Ou pas. Probablement aurais-je ouvert les yeux, brisant la glace qui me mentait sur mon existence. J'ai était aidé, aussi. Quelqu'un à eu la force de m'éroder, mais peut-être étais-je plus réceptive aussi. Comment savoir ? C'était il y a si longtemps, et c'est encore si proche pourtant.
Mon humeur du jour en un mot ? Je ne suis pas de nature obéissante, je t'en donnerait donc deux :mille humeurs. Une seule ne me suffit pas en un instant, comment pourrait-elle me suffire en une journée ? Je ressent milles sentiments, milles émotions, suis habitée d'une infinité de pensées en une seule journée. Donc, même si je voulais correctement remplir ta requête, cela me serait impossible.
En ce moment-même, cette seconde précise, elle est difficilement définissable. Quand j'écris, c'est comme si je n'était plus rien et tout à la fois. Ma vie me quitte pour rencontrer ma plume, mon souffle la fait danser sur le papier. Observatrice, je constate de la trace qu'elle y laisse. Je l'étudie, la compare, la réfute. Puis j'essai de l'accepter. Mes réflexions indirectes m'apprennent des choses desquelles je suis pas consciente, et qui font pourtant parti de mon être.
Je passe pour une folle, mais ne le suis-je donc pas ? Folle d'exister, folle de m'enivrée du monde, folle de toujours me tenir droite face aux circonstances. Folle de respirer mon propre oxygène, folle de vouloir agir selon ma volonté propre, folle de traverser la barrière de leurs opinions. Folle de demeurer moi-même, folle d'éprouver, folle d'être. Mais qu'est ce que la folie, si ce n'est ce qui empli le néant de nos esprits. En vérité, je me juge plutôt lucide.
Ce sont nos côtés sombres qui nous rendent spéciaux. Donne-moi ton pire défaut, tous tes défauts, peut importe. Dis-moi ce qu'il y a de mauvais en toi.
Anonymement, Je signe ou cela m'est trop perturbant.
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Tu me qualifies d'irritant. C'est drôle, même à l'écrit je suscite chez toi les mêmes émotions que je déclenche chez la plupart des gens. Ca confirme tout ce que j'ai pu te dire, et j'en suis flatté.
Si ton but est de faire une "enquête muette", je n'y participerai pas. Cet échange perdrait de son intérêt si je découvrais ton vrai visage. Comme je te l'ai déjà dit, je risquerais d'être déçu, et tout serait fichu. Je ne pourrais plus t'accorder mon crédit. Ne rien savoir est plus facile. Indispensable, même, si tu veux que nous correspondions. Si tu poursuis ton enquête, je ne répondrai plus. Et s'il y avait le moindre risque d'être démasqué, je m'interromprai. Voilà qui est dit.
En lisant les détours de ta plume, je constate que tu as beau t'être trouvée, tu n'en es pas moins perturbée. Tu sembles vouloir crier au monde ta détresse et pourtant, tu l'étouffes sur un parchemin. C'est contradictoire. N'est-ce pas plus facile de faire ce qui est attendu de nous sans se poser trop de questions? Est-ce vraiment nécessaire de s'infliger ça? Je ne le comprendrai jamais. Encore moins quand je vois la dualité qui te torture dans le plus grand secret. Ma dualité existe mais elle m'est inutile. Elle n'a aucune valeur. Je sais me raisonner pour la faire taire. La maîtrise est un apprentissage qui pourrait t'aider, je pense. Pas seulement la maîtrise de ton expression et ce que tu dégages (ça, on dirait que tu le fais déjà) mais la maîtrise de ce que tu ressens au fond. Tu te sentirais plus apaisée. Moi, ça m'aide tous les jours. La maîtrise fait s'envoler mes doutes qui surgissent de nulle part parfois. Ca me permet de tenir, et de savoir où je vais.
Pour finir, comment veux-tu que je réponde à ta question si tu insinues qu'y répondre correctement ferait de moi quelqu'un d'obéissant? Si tu es un peu fine, tu l'auras trouvé toute seule, mon défaut. On dirait que tu as le même. Je le prends très mal quand on me rabaisse, je le prends comme une attaque et je réplique avec plus de force. Je ne sais pas si c'est vraiment un défaut d'ailleurs. C'est de la fierté, et je crois avoir des raisons de l'être. Si je devais t'en dire plus, j'avouerais peut-être que cette fierté m'emprisonne, et que c'est aussi à cause d'elle que je suis seul. C'est le prix à payer, je crois.
A toi. Quelle est la chose que tu souhaites le plus au moment où tu me lis?
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Gemma Landre
Re: Mystère épistolaire - Lun 22 Mai - 21:47
Éternel inconnu,
Tu me vois bien heureuse d'avoir accédé à un nouveau statut, et d'acquérir un titre contenant le terme "chère". Cela me fait immensément plaisir et réchauffe mon petit cœur au plus au point. Tu auras, je suppose, saisi l'ironie de ma réflexion, bien qu'elle soit innocente et sans méchanceté aucune. Cessons donc pour passer au corps de cette missive.
Je pense que tu as mal compris ma réponse. Je ne compte en rien enquêter sur ton identité, elle m'est bien égale, et la découvrir casserait tout notre jeu. Disons seulement qu'il serait préférable que tu ne laisse aucun indice, ou ma légendaire curiosité pourrait vouloir découvrir ce qu'ils signifient. Je pense que nous pouvons nous rassurer sur ce point, que tu n'est pas suffisamment stupide pour cela.
Tu n'as pas tord, et encore, quand je dis mettre trouvée, c'est une belle exagération. Disons plutôt que je me cherches différemment. Certaines choses me sont certaines, d'autres à trouver. Il y a même des pans obscures sur lesquels je n'ose m'aventurer. J'engrange des forces pour quand, un jour, j'en aurais l'envie et le courage.
Avec le temps, tu constateras que la contradiction est le fondement même de mon être. Cependant, je ne vais pas m'épancher pour le moment.
Une nouvelle fois, je te donne raison. Il est effectivement plus simple de faire ce que l'on attend de nous sans poser de question. Il s'agit après de savoir si tu veux t'infliger une existence calme mais où tu n'es maître de rien, ou une vie peut-être plus compliqué, certes, mais pour laquelle tu prendras tes propres décisions, où tu agiras selon tes choix. Tu parles de se raisonner. Pour moi, se raisonner, c'est justement s'interroger, refuser de se soumettre.
Concernant la maîtrise, j'en suis capable. Mais si je ne veux plus me maîtriser ? J'ai décidé de voir ce que cela faisait de vivre vraiment. De toutes manières, la maîtrise totale est impossible, peut importe ce que tu en penses. Nous conservons notre cœur, qui peut à tout moment se réveiller même si nous l'avons profondément enfoui. Si tu dis que ça te "permet de tenir", cela veut sûrement dire que tu souffres effectivement.
Il est amusant que tu refuses de répondre pour ne pas paraître obéissant, mais que tu le fasses quand même. Pour autant, je ne te le reproches pas.
Malgré ma fierté, j'arrive peu à peu à m'entourer. Et pourtant, la solitude ne me dérange pas. J'aime pouvoirs me perdre des pensées sans être dérangée. Malgré ça, je crois que j'ai trouvé de véritable amis, même si j'ai encore besoin de temps. Tu es donc seul, toi ? Cette situation n'a pas l'air de te convenir.
Concernant ta question, je ne sais quoi en dire. En cet instant, je ne pense à rien d'autre que ma plume sur le parchemin. Alors je me permet de la déformer ; de quoi j'aurais envie s'y j'y réfléchissait en ce moment. Je ne sais pas ... Enfin si. Je veux être sauvé, de moi-même et des autres.
Sur quel sujet pourrais je donc t'interroger ... Dis moi une chose, une choses que tu désires vraiment.
Moi.
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C'est ma nature. J'aime bien embêter les filles. Je suis ravi que ça te plaise, et c'est sans ironie que je te dis ça. Tu es amusante, et nos échanges commencent à se régulariser. Ca mérite bien une promotion de Titre. "Chère" est approprié, je crois. Classique et efficace.
Tu dis qu'il n'y a aucune méchanceté dans tes réflexions, pourtant au fil de ton écriture le ton que tu tiens est acide comme si j'avais touché un point sensible. Tu as raison, tu es pleine de contradictions, mais j'aime ça. Je sais être acide et réfléchi aussi.
Et rassure-toi, je n'ai pas l'intention de te laisser un seul indice sur mon identité. Une fois de plus, tu as visé juste. Je suis loin d'être un imbécile.
Maintenant que tout est clair entre nous, rentrons dans le vif du sujet.
Tu opposes une existence calme où l'on ne maîtrise rien à une vie tumultueuse que l'on gère tout seul. C'est drôle, moi j'aurais inversé. La vie plus compliquée où tu prendras tes propres décisions ne te rendra pas plus maître de la situation. Au contraire. Elle sera juste plus dure à gérer, et te baignera dans le flou. Rien ne sera tracé, tout restera à écrire dans le brouillard, sans assurance de réussite. C'est comme ça que je vois les choses. Je ne me soumets pas, je suis mon destin puisqu'il est la promesse de mon accomplissement. C'est différent.
Tu opposes aussi la maîtrise et la capacité de vivre pleinement. Peut-être que tu as raison. Franchement, je ne me pose pas la question, et je ne veux pas le faire. Ca serait perdre mon temps. Je me contente de vivre comme je le fais, et je m'en porte bien. Je ne vais pas te dire que je ne souffre pas de certaines choses dont j'éviterai de te parler, mais je m'en accommode parce que j'y suis obligé. Après tout, qui ne souffre pas? Comme tout le monde, je ne suis pas insensible. Il y a des choses que j'aime, d'autres que je déteste. C'est suffisant pour dire que j'ai un coeur, rien ne sert de chercher plus loin. C'est de l'anatomie, c'est tout.
Petite méprise: je n'ai pas refusé de répondre à ta question par crainte de paraître obéissant, j'ai surtout vu que, toi, tu refusais de répondre correctement à la mienne par esprit de contradiction. Ca m'a suffisamment amusé pour avoir envie de le noter. Si je t'ai répondue, c'est parce que je joue le jeu de cet échange, et surtout parce que je n'ai rien à prouver.
Ce qui est encore plus drôle, c'est que tu refais le coup dans ton dernier parchemin. Tu dis déformer ma question alors qu'en fait tu y réponds. De "quelle est la chose que tu souhaites le plus au moment où tu me lis?" tu passes à "de quoi j'aurais envie si j'y réfléchissais en ce moment". Mettons-nous d'accord pour dire que ça revient exactement au même, et que tu as simplement voulu me contredire encore une fois. Je t'en veux pas. Je commence à te cerner, il m'arrive de faire la même chose.
Je t'ai dit que j'étais seul, c'est vrai. En fait je suis très entouré la plupart du temps, mais des liens proches il y en a peu. Très peu. Et quelqu'un à qui je confierais mes pensées les plus intimes? Personne. C'est à peine si je me le permets avec moi-même. J'ai d'autres choses à penser, des choses autrement plus importantes. Le plus drôle dans l'histoire, c'est que tu dois en savoir plus que les gens les plus proches de mon cercle. La fille caractérielle derrière son parchemin en sait plus que mes alliés... Quand j'y pense ça me fait sourire.
Ce que je désire vraiment? Je crois que je ne pourrais pas le révéler sans me trahir. Tu comprendras que c'est trop risqué... Alors je vais tricher seulement pour cette fois, et répondre qu'à cette heure-ci, moment du goûter, je mangerais bien une part de tarte à la citrouille. Il y en avait ce midi au déjeuner, je m'en suis discrètement gardé un bout que je vais attaquer tout de suite.
Je suis curieux. Pourquoi penses-tu que tu as besoin d'être sauvée de toi-même, ou des autres? Comment voudrais-tu être sauvée?
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Gemma Landre
Re: Mystère épistolaire - Mar 23 Mai - 20:10
Cher enquiquineur volontaire (si j'ai bien compris ton intention),
Je me permet donc d'ajouter à mon tour cette formule de politesse, espérant bien évidement qu'elle te ravisse tout autant que ce qu'elle me ravit.
Ce n'est pas parce que mon ton s'acidifie que je suis méchante pour autant. Et puis, de toutes manières, je n'ai pas dit que je ne l'était pas, seulement que ce n'était pas une volonté.
Qui te dit que tu n'as pas effectivement touché un point sensible ? Tu en a peut être écraser un effectivement, où deux, ou mille. Sinon, cela peut aussi venir de moi, qui prend tes mots pour qu'ils me heurtent, je suis peut être la seule responsable.
Je trouve intéressante ta réflexion. Là où je parle de maîtrise de sa vie, c'est surtout dans le fait de pouvoir faire ses propres choix. Dans toute cette existence tumultueuse, tu es libre. Libre de t'en sortir comme de t'écraser, mais libre. Et peut être est-ce cela de vivre vraiment.
Tu préfères sûrement suivre le chemin qui t'es tout tracé, ne pas sortir du sentier. De ce que j'ai constaté, tu ne veux pas faire tomber les barrières qui t'assouvissent et te protègent. Tu dois marcher droit sans t'arrêter, sans hésiter, sans penser. Et attention si tu oses faire un pas de travers. Je ne te méprise pas pour cela, c'est aussi une force que de le supporter, différente néanmoins que celle que je me plais à admirer.
Le destin, quelle idée amusante. Je n'y crois pas. Enfin, pas totalement. Cela m'effraie de penser que je ne peux rien changer à mon futur, j'aime croire que ce que je décide a un impact. Que tout est toujours modulable, que si quelque chose est tracé cela reste flou. Que mes actions ont leur importance, que j'ai mon importance.
Je veux être quelque chose, pas seulement l'exécutant des désirs de ceux qui me regardent de haut. Et peut importe si nous voulons la même chose au finale, je ferais son contraire.
Perdre ton temps. Déjà, c'est quoi, perdre son temps ? Le temps on ne le tiens pas, il ne peut pas nous glisser entre les doigts, nous échapper. Il est immatériel. Tout ce que tu peux éventuellement faire, c'est l'oublier à force de ne pas le voir, ou le sentir peser en le cherchant trop.
Tu vois, moi aussi je sais jouer sur les mots. Si pour toi le cœur n'est qu'un organe, pour moi le temps n'est qu'une valeur.
Tu as de la chances de n'avoir rien à prouver, moi j'ai à le faire pour tout. Il faut que l'on voit que je ne suis pas incapable, que je suis une personne et que je vaux quelque chose pour moi. Je ne vais pas t'expliquer plus, pour le moment je ne veux pas. Je ne peux pas ?
J'ai absolument horreur de faire ce qu'on attend de moi. Alors si j'y suis forcée, je m'arrange pour que cela ne se perçoive pas. Et puis je ne faisais qu'apporter quelques précisions, voilà tout ... Tout est une question de point de vue je suppose.
Si tu penses que tu commences à me cerner, détrompes-toi. Je ne sais pas moi-même qui je suis, et ne suis certainement pas ce dont j'ai l'air.
Honnêtement qu'il y a-t-il de plus important que nos pensées ? Elles sont tout. Ce sont elles qui rythment nos émotions, sentiments et ressentiments. Sûrement préfères-tu les oublier, mais tu n'aurais alors qu'un crâne vide et creux, rien qu'une absence limpide. Alors, tu ne serais en rien intéressant, et je n'aurais aucune raison de correspondre avec toi. Je parvient donc à remarquer le positif dans cette maîtrise imparfaite.
Je suis honorée d'être ... Je ne sais pas comment nommer ce "poste" que tu m'attribue. Quel titre me donnerais tu ? Cela m'intéresserait de savoir. Évite de simplement dire l'inconnue, fait preuve d'un peu plus d'originalité s'il te plait
Pour répondre à ta question, je ne sais pas. Je peux te donner des explications, ou essayer, mais pas te certifier quoi que ce soit. Ces mots, je n'en ai même pas compris le sens (quelle ironie pour leur auteur) mais je ne trouvais rien qui ne sonne plus juste. Je crois que je me noie, je me noie dans les flots de la vie. Les vagues de l'existence m'emportent, me faisant sombrer dans l'abysse de mes obligations. Celles que l'on m'impose et que je m'impose. Celles qui me font me perdre. Celles qui me font me trouver aussi, douter et peu à peu changer. Voilà ce combat aquatique, hypothétique, utopique que j'aimerais rompre.
Tout ce que je peux te dire, c'est que c'est aussi trouble que mon esprit.
À ton tour ; Peux-tu me révéler un trait de ta personnalité que tu caches ? Ou que tu tente de dissimuler ? Je n'attend bien sûr pas un oui ou non.
Ton enquêtrice des âmes.
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Je vais t'avouer quelque chose alors que je devrais peut-être m'abstenir. Je suis content d'avoir trouvé un nouveau parchemin de ta part cet après-midi. C'est étrange de correspondre avec toi, et je suis heureux de ne rien savoir à ton sujet. Il y a quelque chose de libérateur là-dedans. Du plus profond de mon être, j'espère que tu n'es pas l'une des personnes que je déteste, mais la vérité c'est que je l'ignore totalement. Ca vaut mieux, c'est certain. Avec les informations que tu veux bien me donner, je me fais l'idée que je veux de toi et ça me permet de te répondre sans culpabilité. Aucune. Je pars du principe que nous sommes d'égal à égal. Par facilité, et parce que ça m'arrange. Tu vois, tu n'as peut-être rien à me prouver, mais j'y reviendrai.
Etre ton enquiquineur volontaire me ravit! Partons donc sur ça. De ton côté, tu m'as bien fait comprendre ne pas être satisfaite du qualificatif "inconnue" pour te définir. Pourtant, à mes yeux tu n'es qu'une inconnue derrière un parchemin. Je ne vois pas comment être plus original tout en restant juste. Si tu as besoin d'autre chose, je t'invite à jeter un oeil à la mention derrière mon "Chère" un peu plus haut. J'espère que ça te conviendra déjà mieux.
Tu as raison, le ton acide que tu as ne veut pas dire que tu es méchante. Seulement que tu es touchée, ou, comme j'y faisais allusion à l'instant, que tu as besoin de te/me/leur prouver quelque chose. D'ailleurs tu l'as reconnu toi-même. Ca me fait penser que je n'ai pas été complètement honnête en te disant que, moi, je n'avais rien à prouver. Je n'ai rien à te prouver à toi, c'est vrai. Ni aux autres élèves. Peut-être que j'ai des choses à prouver à une nouvelle amie. L'une des rares. Mais, surtout, j'ai beaucoup à prouver à mes modèles pour ne pas les décevoir. Peut-être à moi-même aussi, par rapport à ces gens-là. C'est un peu flou, hein? J'imagine que tu comprendras d'une manière ou d'une autre. Tu as l'air de devoir répondre au même genre d'exigences, et je peux comprendre leur impact. Je me retrouve un peu dans tes interrogations. Juste un peu.
Parfois, tu dis une chose et son contraire. Je sais que tu es dans la contradiction mais quand même... Tu dis que le temps est immatériel mais qu'il ne peut pas nous glisser entre les doigts, ou nous échapper. Là je ne te suis pas. C'est justement parce qu'il est immatériel qu'il nous échappe. Le temps file. Il glisse. C'est comme ça. Dans cette logique, on peut le perdre, ou le consacrer à quelque chose qui en vaut vraiment la peine. Pour toi, si le coeur est un organe, alors le temps est une valeur. Je suis d'accord avec toi, mais je rajoute que c'est une précieuse valeur qu'il ne faut pas gaspiller avec des questions qui nous tourmentent. Tu vois, tout peut être réinterprété si on joue avec les mots.
Que tu croies au Destin ou pas, sans ce qui m'est promis j'ai un doute sur la joie que me procurerait la liberté telle que tu la définis. C'est un peu effrayant. Je te l'ai dit, je ne veux pas y penser. Ca me distrait de ce qui est, à mon sens, vraiment important. Alors n'en parlons plus.
Tu sais, ce n'est pas parce que tu ne sais pas qui tu es qu'un regard extérieur ne peut pas te cerner. Au contraire. Nous sommes les derniers à pouvoir nous cerner correctement par manque de recul. C'est aussi pour ça que cet échange est intéressant, je trouve. Même si c'est inconfortable, je le reconnais.
Tu veux un trait de ma personnalité que je cache ou tente de dissimuler? Je t'en ai déjà un peu parlé en fait. Je suis un bon soldat. Je fais ce que je dois faire, mais l'espace d'une seconde il m'arrive d'avoir peur. Je ne sais pas vraiment pourquoi. Cette seconde là, je la masque. Je l'enfouis profondément, et je n'y repense plus. Par crainte de découvrir ce qu'il s'y cache peut-être. Je te l'ai dit, j'ai horreur de perdre mon temps. Les doutes m'en font perdre et me décrédibilisent. J'ai horreur de perdre ma crédibilité.
A toi. J'aimerais savoir la chose la plus mauvaise, la plus sombre que tu aies commise dans toute ta vie, qu'il s'agisse d'un acte ou d'une pensée.
Sang : Âge : 12 ansStatut : Élève Gringotts : CompteAnnée : Première Baguette : Bois d'aubépine et coeur de plume d'oiseau-tonnerre Avatar : Angelina Jolie Points : 0
Gemma Landre
Re: Mystère épistolaire - Dim 28 Mai - 16:47
Cher menteur,
Tu comprendras cette appellation plus tard.
Tu n'as pas besoin de te censurer pour ces lettres, je ne sais de toutes manières pas qui tu es.
Évidemment, comme je suis consciente que dire cela est plus simple à énoncer qu'à appliquer, je vais à mon tour me confier à ce sujet. J'apprécie moi aussi nos échanges. Le mystère, pouvoir parler à quelqu'un à cœur ouvert, apprendre à connaître un inconnu différemment. C'est une expérience intéressante, et même bien plus que ça.
Peut-être que ce que tu trouves de libérateur, c'est tout l'incertain que contient notre correspondance, la part de hasard qu'il y a. Tu n'as pas le contrôle, les événements s'enchaînent sans que tu ne puisses vraiment y faire quoi que ce soit. La seule « solution » que tu aurais pour avoir un véritable impact serait tout arrêter, et ce serait alors plus une fuite qu'autre chose.
Je suppose que oui, ce semblant d’agressivité ne sert qu'à me protéger. N'est-ce donc pas plus simple d'éloigner les autres en étant hargneux ? Peu cherche plus loin que ma carapace, quand je décide de la revêtir. Personne n'essai de comprendre une fillette trop apathique. Ils n'y trouveraient aucun intérêt, je les comprend, et ne peux en vouloir à qui que ce soit. À vrai dire, en me relisant, je ne sais plus avec exactitude de ce dont je parle. J'espère que tu ne t'y perds pas trop.
En lisant tes mots, plusieurs émotions me traversent. Tout d'abord, une sorte de fierté pour toi, quand tu dis avoir quelque chose à prouver à ta nouvelle amie, cela sous-entent que c'est de ta propre volonté. Pourquoi suis-je fière ? Je n'en sais rien. Quand tu rajoutes que tu as plus encore à prouver à tes modèles, cela me désole un peu. Ou me désillusionne plutôt. Mais qu'importe, qui serais-je pour te rapprocher quoi que ce soit ? Ce serait bien ironique et déplacé, et je ne connais même pas ta situation.
Ce que j'ai dit à propos du temps, je n'y crois pas moi-même. Enfin, dans la définition stricte et banale du mot, si, mais pas dans son sens réel. Ce que j'ai surtout voulu dire par là, c'est que si tu peux t'amuser à ne relever qu'une facette d'un terme, je le peux aussi ; parce que le cœur n'a pas non plus que l'explication que tu lui prête. Disons que j'ai juste essayé de te prouver que tu nous mentais en disant qu'il ne servait à rien d'autre que nous faire vivre, physiquement parlant.
Comme tu le désires, je me tairais sur les autres mensonges que tu peux te faire.
Je sais, tu as raison, mais je ne veux pas forcément que l'on me cerne, je ne suis peut-être pas prête à découvrir qui je suis. Et puis, quoi ? Sur ce morceau de papier, je peux écrire n'importe quoi. Si j'en ai envie, je peux devenir une autre personne, je peux dissimuler ma véritable nature. Mais je suis sincère, et me considérer ainsi m'effraie, moi aussi.
Pourquoi te caches-tu ainsi incessamment sous le prétexte du temps ? Tu as toute une longue vie devant toi, des secondes, des jours, des années. Je pense que tu en est conscient. Ce dont tu as vraiment peur, c'est de la même chose que moi : te trouver. Parce que celui que tu es vraiment n'est peut-être pas celui qui tu tu devrais être. C'est mon cas. Je pense que je suis dans un stade plus avancé que toi de ce côté-ci ; je me suis déjà perdue. Ainsi, j'erre dans un labyrinthe, sans vouloir en sortir, parce que je craint à propos de ce qui se trouve derrière. Toi, tu as la présence d'esprit de rester fermement à l'entrée. Tu es moins aventureux peut-être, mais plus prudent au moins. J'espère que personne ne te poussera dans ces chemins sinueux.
Je ne peux pas répondre à ta question, pas parce que je ne le veux pas, mais parce que cela m'est impossible. Jamais je n'arriverais à faire le tri dans mes pensées suffisamment pour cela. Si un jour une idée me revient, je te le dirais à ce moment là.
Je te retourne donc ta question si compliquée,
Amicalement,
Ta correspondante mystérieuse.
Sang : Âge : 11 ansStatut : Élève Gringotts : CompteAnnée : Première Option #1 : Divination Option #2 : Soins aux Créatures MagiquesBaguette : Bois d'aubépine et crin de licorne Animal/ux de compagnie : Neville LondubatPoste(s) : Le garçon le plus classe du monde
Chère correspondante (tu noteras que je suis moins acide aujourd'hui),
Il s'est passé beaucoup de choses depuis mon dernier parchemin. J'ai été très pris, mais je ne t'ai pas oubliée. Beaucoup de choses à faire aujourd'hui. Je vais être un peu plus bref que d'habitude, mais je tenais à relancer nos joutes verbales. Elles commençaient à me manquer.
Tu as vu cette histoire sur le panneau d'affichage avec toutes ces rumeurs? Si ça se trouve, sans le savoir je m'adresse à l'auteur de ces foutaises. Peut-être même que c'est moi, tiens. Ca te ferait deux mystères pour le prix d'un.
Tu n'aimes pas qu'on te cerne puisque tu n'arrives pas à te cerner toi-même, ça a du sens. Mais il faut que tu t'endurcisses et te fermes davantage si tu veux réellement que ta carapace tienne. Elle me semble un peu fébrile si tu veux mon avis. Je te cerne déjà en quelques mots échangés, alors méfie-toi. Ce n'est pas une menace, promis, c'est mon conseil du jour.
Je ne sais pas pourquoi tu persistes à me traiter de menteur, mais si ça t'amuse, fais donc. Je n'argumenterai pas dessus. Je suis un bon menteur, je ne vais pas le nier. Je te remercie au passage de me montrer à quel point tu es tiraillée. Ca me conforte dans l'idée que mon plan de vie n'est pas une mauvaise chose, contrairement à ce que tu laisses supposer.
Que tu trouves désolant le fait que j'aie tout à prouver à mes modèles m'importe peu. Je ne te l'ai pas dit pour que tu sois désolée. Je te l'ai dit parce que c'est comme ça. Et j'ai bien compris que chercher ton approbation ne servirait à rien. Je commence à comprendre, malgré notre anonymat, que nous sommes très différents malgré nos similitudes, et que cela bloquera tôt ou tard notre correspondance. Je me demande même si nous ne nous méprisons pas dans la vraie vie, mais peu importe. Je vais tenter de ne pas y penser pour ne pas fausser nos échanges, parce que jusqu'à présent ils me conviennent et j'en retire tout de même quelques bénéfices. Si je ne sais pas, je ne suis pas blâmable.
Ce que j'ai fait de plus sombre? A part dans mes pensées, dans mes lectures, ou dans mes projets, rien de vraiment probant pour tout dire. J'ai déjà voulu nuire à une personne qui s'opposait fermement à moi, mais je serais incapable de te citer un acte réellement obscure que j'aurais commis contre elle. Beaucoup de pensées sombres restent au stade embryonnaire dans ma tête, et se développent comme un fantasme pour agir contre mon esprit. La torture qui en découle ne se trouve infligée qu'à moi-même.
Je reformule, donc. As-tu, toi aussi, de sombres pensées qui gouvernent ton esprit?
Sang : Âge : 12 ansStatut : Élève Gringotts : CompteAnnée : Première Baguette : Bois d'aubépine et coeur de plume d'oiseau-tonnerre Avatar : Angelina Jolie Points : 0
Gemma Landre
Re: Mystère épistolaire - Ven 23 Juin - 4:44
Très cher correspondent (je peux faire encore mieux),
Quel honneur que de savoir que je manque à quelqu'un. Mon petit cœur si froid et s'y vide s'en réjouit. Grâce à cette confession, le monde me semble plus beau, éclairé par une lumière nouvelle. Les oiseaux chantent enfin, le parfum des fleurs m'ensorcèle, la vue des couloirs de Poudlard me ravit. Trêve d'ironie. Surtout que tu as précisé que c'était en vérité nos lettres, et non pas ma personne, qui était l'objet de ton attention. Même si ces deux entités sont indéniablement liés. Enfin, le pire dans tout ça, c'est peut être ce que j'essaie de cacher avec mes sarcasmes. Je n'ai pas la moindre idée de pourquoi je relève autant ces quelques mots que tu as dit, mais il est tard (extrêmement) et je m'éclaire difficilement au moyen de ma baguette. Je crois que mon esprit suis le fil de ma fatigue et devient de plus en plus désordonné à chaque seconde. La journée cependant, je ne trouve plus le temps de te répondre. Alors je mets toutes les heures que j'ai à profit une fois le soir venue. Dormir n'est pas vraiment dans mes habitudes.
Effectivement, comment aurais-je pu échapper à ce stupide phénomène ? Je n'en comprend pas l'intérêt. Révéler des secrets si surfaits qui n'intéressent personne ou ridiculiser inutilement quelqu'un n'a aucun intérêt. Je ne comprend pas les créateurs de cette idiotie et espère que ce n'est pas toi. Bien entendu tu es libre, mais tu baisserai grandement dans mon estime.
Par ailleurs, fais attention aux mots que emploi. "Mystère" sous-entend "à percer". Je n'ai aucun intérêt à rechercher ton identité, mais si cela sonne comme un défi, je pourrais difficilement me contenir. À l'avenir, prends-y garde. J'ai moins de contrôle sur moi que je ne veux l'admettre.
Ne t'est-t-il donc pas venu à l'esprit que j'abandonnais cette carapace pendant nos échanges ? Tu ne sais pas qui je suis, à quoi bon me cacher ? À ce propos, un masque serait une plus juste appellation pour ce derrière quoi je me protège. Je ne suis pas certaine d'avoir envie en l'instant de vraiment m'expliquer à ce sujet, et je suis bien trop fatiguée pour l'évoquer. Une fois prochaine, peut-être.
Je crois que tu privilégies le confort là où je décide d'exister pleinement. Enfin, ce que je dis n'est pas tout à fais vrai. Je n'ai fait aucun choix, j'ai été mise devant des fait qui m'ont obligé à reconsidérer certaines choses. Mais ce débat est stérile, et je me permet de le clore maintenant.
Et bien si notre échange est déjà voué à se terminer, à quoi bon la poursuivre ? Soit il te déplaît et nous arrêtons tout maintenant, soit tu y trouves un intérêt. Personnellement, cela me distrait, je préfère échanger avec quelqu'un dont l'avis est le contraire du mien, les différences sont bien plus intéressantes que les similitudes.
Peut-importe que nous nous méprisions en réalité, quelle pertinence cela a-t-il dans notre correspondance ? Notre ordre des priorités contraste à un point où c'en est affolant. C'en serait presque drôle si ce n'était pas aussi flagrant. Enfin, pour en revenir à nos écrits, quand nous nous en occupons, nous laissons notre nom et identité de côté. De toutes manières, ils importes peut comme jamais nous n'en aurons connaissance.
J'ai déjà eu des pensées sombres, oui. Plus obscure qu'il n'est possible de l'imaginer. Elles m'envahissent parfois, me submergent. Pourtant, on me reproche souvent d'être une personne trop bénéfique. Je suis un monde d'incohérence. Quand elles m'emplissent, je me perd. Habituellement, nos pensées tempère notre esprit. Chez moi, c'est le contraire.
Raconte-moi un souvenirs heureux, ainsi qu'un malheureux. (Oui c'est de la triche, cela revient presque à poser deux questions. Mais si on considère que je t'ai répondu sans travers, tu peux bien me tolérer ça ?).
Ton insomniaque.
Sang : Âge : 11 ansStatut : Élève Gringotts : CompteAnnée : Première Option #1 : Divination Option #2 : Soins aux Créatures MagiquesBaguette : Bois d'aubépine et crin de licorne Animal/ux de compagnie : Neville LondubatPoste(s) : Le garçon le plus classe du monde
Alors on ne dort plus la nuit? C'est drôle. J'ai quelques difficultés ces derniers temps moi aussi. Mon cerveau me joue des tours, je crois.
J'ai fait l'acquisition d'un nouveau stock de parchemins de meilleure qualité lors de la dernière sortie à Pré-Au-Lard. Je trouvais le précédent trop scolaire, et sache que je n'utilise celui-ci que pour ceux qui en valent la peine, donc tu peux te sentir flattée. Tu as aussi le droit d'ironiser si tu veux. J'ai bien compris que tu te cachais derrière tes sarcasmes, que c'était une manière de communiquer, et je suis sûr qu'au fond tu n'es pas si mécontente que ça d'avoir eu l'honneur de manquer à un parfait inconnu. Te lire me fait sourire. Tu as beau sortir les griffes, même en pensant les rétracter, il y a toujours quelque chose qui te pousse à me répondre. Je te trouve marrante. J'aime bien.
A propos de ces ragots, non, ce n'est pas moi. Tu devras me croire sur parole. Une parole masquée. Quand j'ai besoin de me venger de quelqu'un, je ne procède pas de cette manière mais j'avoue que je suis presque jaloux de ne pas y avoir pensé. Certaines personnes méritent qu'on les attaque. Et tant pis pour l'estime que tu as de moi.
Oh, je dois faire attention aux mots que j'emploie maintenant? Au risque de te défier de découvrir mon identité? Je devrais donc me méfier? Je pense que malgré nous, sans même chercher à "percer le mystère" -oui, je réutilise les mots interdits-, certaines informations nous sautent à la gorge. Par exemple, je te rassure, je n'y ai pas spécialement réfléchi, mais depuis le temps que nous correspondons il me semble évident que tu es une fille, en première ou deuxième année. Et j'ai la vague impression que tu peux facilement faire le même pronostic de ton côté. Je ne me trahirais pas plus en disant que je suis un garçon en première ou deuxième année. Tu t'en doutes déjà. Tout ça réduit considérablement les possibilités, c'est sûr, mais même sans enquêter c'est une évidence. Sans le vouloir nous laissons des indices qui s'imprègnent dans notre esprit. Le prix à payer pour communiquer, sinon nos parchemins resteraient vides. La limite à ne pas franchir, c'est de ne pas chercher plus loin. Je t'avoue que ce n'est pas dans ma nature normalement, mais ça me plait de jouer le jeu. J'ai l'impression que connaître la vérité tuerait quelque chose. Je te cerne, mais je t'idéalise aussi, et je ne serais pas étonné que tu ne sois pas exactement la personne que j'imagine. Je me fais des idées, et comme je n'en ai pas souvent l'occasion, pour une fois je m'en contente. Mais tout ça tu le sais déjà. Je crois te l'avoir déjà dit. Il est tard.
Ta question, maintenant. Tu vois, je la trouve drôle. Parce que les souvenirs heureux et malheureux se rejoignent chez moi. Ils sont liés à ma famille, et indissociables. Pour tout t'avouer, je regrette presque la petite-enfance. Bon, je ne suis pas très vieux, je te l'accorde, mais je commence à sentir le poids des attentes de mes pairs, et je sens que ça ne va pas être très facile à porter. Je regrette déjà l'insouciance, bien que je le sois encore un peu, je commence à appréhender certaines choses qui m'étaient totalement étrangères il y a quelques années, et... C'est terrifiant. Oui, je le dis. Mais je suis un homme, je suis fier, et j'y arriverai.
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Gemma Landre
Re: Mystère épistolaire - Dim 25 Juin - 4:24
Mon détestable correspond,
Peut-être que nos esprits nous envoient un signe. Ils veulent nous pousser à nous lever la nuit, dans un même temps, pour nous obliger à nous rencontrer et découvrir qui est l'autre. Je raconte n'importe quoi, je ne crois pas au destin. Je ne pense pas qu'une entité décide à notre place de notre existence. Au fond, je dois être une personne assez sceptique, je suppose. Et toi, tu y crois ?
Je ne suis pas sûr de pouvoir encore te considérer comme un « parfait inconnu », pour reprendre tes termes, alors que je t'ai dévoilé tant de mes pensés et que tu en as fait de même. Certes, nous ne connaissons pas nos noms, mais ce ne sont pas eux qui constituent notre être véritable. Notre patronyme n'est qu'une barrière qui nous li indubitablement aux autres que ce soit dans le bon ou le mauvais sens. Enfin, je considère que ce n'est jamais très bénéfique de s'arrêter à cela, et grâce à notre anonymat (je pense que cela convient mieux pour définir le fait que nous ne connaissions pas l'identité de l'autre), on n'a pas peur de se dévoiler. Ça me fait du bien, plus de barrière, je sus moi-même.
Tu remarquera sans doute que j'élude sur ce qui me mets mal à l'aise. Ça peut paraître ridicule. Peut-être même que ça l'est.
Pour les ragots je te crois sans peine, je ne comprend absolument pas l'intérêt que tu aurais à me mentir de toutes manières. Il doit quand même falloir avoir pas mal de temps à perdre pour ce genre de choses. Avec les cours et tout le reste, je n'aurais jamais le temps à la place de cet inconnu. Si cela t'amuses, pourquoi ne pas lui demander de le seconder ? « Cher sorcier, je trouve cela passionnant de détruire certaines personnes, m'accepteriez-vous à votre suite ? Affectueusement. ». Tu risques néanmoins de passer sur son prochain papier s'il te juge inapte à l'aider. Ce serait d'une âcre ironie.
La question à se poser est donc à quel moment nous devrons arrêter notre correspondance avant de nous démasquer ? Qui te dit que ces évidences ne se feront pas de plus en plus précises ? Quand atteindrons-nous ce point de non-retour ? Serons-nous près à cesser d'échanger pour préserver notre secret ? Je vais être honnête. J'aime t'envoyer et recevoir ces lettres, et ne veux pas y mettre fin. D'un autre côté, je n'ai aucune envie que tu saches qui je suis. Je pense qu'il en est de même pour toi, ne serait-ce que pour ce second point.
En ce qui me concerne, je ne me rappelle aucunement d'un souvenir vraiment heureux avec ma famille. Ni malheureux, mais je crois que c'est parce que j’oublie. Je suis si jeune, et déjà j'oublie. Tant de pans de mon existence sont flous, et si peu limpides. C'en est effrayant. J'ai peur de me retrouver un jour à ne plus rien savoir de moi-même où de ce que j'ai été. Tout ce qui me semble si important aujourd'hui ne sera bientôt plus rien. Cet instant, que je vis pourtant, bientôt s'effacera. Terrifiant. Mon souvenir heureux, je crois que c'est mon arrivé à Poudlard. Je ne savais pas encore tout ce que cela allait engendrer, j'appréhendais, mais j'avais tort. Je n'ai jamais été si bien que depuis que je suis ici. C'est incroyable, et je redoute de rentrer chez moi. Je n'en ai pas la moindre envie, mais il le faudra bien. Au moins pour sauver les apparences.