Le repas d’Halloween, c’était de loin le meilleur repas de l’année, et surtout, la maison Poufsouffle était toujours mise à l’honneur. Les recettes d’Helga transcendaient le temps et traversaient les époques. Ainsi, les tartes à la mélasse et les cuisses de lapins aux oeillets étaient les plats phares du repas. On n’oubliait pas non plus les citrouilles farcies ou encore le sirop de verveine. Bref, le repas d’Halloween, c’était celui que Gabriel préférait. Il ne se lassait jamais des victuailles créées par la fondatrice de sa maison, et il se régalait toujours. Quel bonheur que d’appartenir à la maison Poufsouffle.
D’ailleurs, Helga Poufsouffle était une fondatrice mystérieuse. Gabriel et Lou avaient eu l’occasion de parler de leurs fondatrices autour d’un verre aux trois balais. Les deux femmes avaient de nombreux points communs, elles étaient même amies. Et les deux élèves s’étaient amusés à trouver des traits similaires avec leur fondatrice. Par exemple, Rowena Serdaigle était une solitaire, tout comme Lou pouvait l’être. Helga Poufsouffle aimait protéger les plus démunis et leur faire justice, Gabriel aussi… Certes, il était moins modéré que ne l’était sa fondatrice, mais l’idée était là.
Les deux jeunes gens en étaient alors venus à parler d’un bracelet. C’était le préfet qui avait amené le sujet sur le tapis, il avait lu quelque chose sur celui-ci en runes, comme quoi une rune ancienne protégerait le porteur. C’était un bracelet aujourd’hui disparu, et il aurait été créé par Rowena Serdaigle et Helga Poufsouffle. Lou avait répondu que c’était impossible, que même si les deux femmes avaient été amies, elles s’étaient disputées. Tout cela devenait compliqué dans l’esprit de Gabriel. Pourquoi une dispute alors que les deux fondatrices s’entendaient à merveille ? Si au départ Gabriel pensait qu’il n’aurait jamais de réponse à sa question, il fut surpris.
- Mes chers enfants, avait commencé le professeur Chourave. Aujourd’hui, vous n’êtes pas sans savoir que c’est Halloween, les morts reviennent à la vie. Aujourd’hui, certains morts sont revenus, et pas n’importe qui. Les quatre fondateurs sont revenus pour répondre à nos questions ! Chaque élève aura l’immense honneur de s’entretenir avec le fondateur de sa maison et pourra lui poser une question, n’importe laquelle.
Les élèves de Poufsouffle étaient tous entassés dans la salle commune lorsque leur directrice de maison leur avait fait cette annonce, aussi excitée qu’une enfant qui arriverait à Poudlard pour la première fois. Elle ajouta que chacun des élèves de Poufsouffle auraient l’immense privilège de rencontrer la fondatrice de leur maison. Cette nouvelle enchanta tout le monde, surtout le préfet qui pourrait poser la question qui le turlupinait tant.
Le repas d’Halloween, c’était le meilleur repas de l’année. Et cette année ne fit pas exception à la règle. Gabriel ne tenait plus en place, trop impatient de rencontrer la célèbre Helga Poufsouffle. Il savait que quelques minutes seulement le séparait de rencontrer une grande figure de la sorcellerie, alors il prenait son mal en patience, jetant quelques regards à Lou. Il avait confié à cette dernière son intention d’éclaircir les termes de la dispute entre les deux fondatrices, mais aussi d’en connaître plus sur ce qui liait les deux maisons de Serdaigle et Poufsouffle. A la fin du repas, il rejoignit Lou.
- T’as trouvé ce que tu voulais poser comme question au final ? Demanda Gabriel.
- Je suis pas encore sûre de moi, mais je pense que ça sera axé sur ce qu'est devenu le bracelet, et dans quelles circonstances elle l'a reçu, son utilité, un condensé de tout ça... Il apparaît sur toutes ses représentations mais personne ne l'a jamais retrouvé. Il doit bien être quelque part ! A moins qu'on ne l'ait détruit... Tu me diras, ça pourrait très bien être un coup de la Dame Grise, sa fille. Après le coup du diadème, ça serait pas étonnant. Helga Poufsouffle doit forcément savoir quelque chose là-dessus si elles étaient aussi proche qu'on le dit. Du coup tu lui demanderais quoi, toi ?
- Un bracelet ensorcelé par deux des plus grandes sorcières de tous les temps aurait été détruit ? Hum, j’en suis pas certain, répondit sceptique le préfet. En revanche le coup de la Dame Grise me semble tout de suite plus plausible… Et puis tu vois, cette histoire de dispute, ça me chiffonne, si elles étaient amies et qu’elles ont fait le bracelet, pourquoi se disputer ? Et puis comment elles sont devenues amies ? Y a trop de questions sans réponses…
Gabriel bougonna un peu, encore incertain de la tournure à donner à sa question. Lou fronça les sourcils, visiblement en pleine réflexion.
- Il aurait très bien pu être détruit parce que les pouvoirs qu'il renfermait étaient trop convoités, qui sait ? Et puis, qui te dit qu'il y a forcément un rapport entre ce bracelet et leur dispute ? Elles auraient très bien pu faire le bracelet avant leur querelle, comme une alliance symbolique. Après tout, dans ce bouquin, dit-elle en tapotant l'ouvrage sous la paume de sa main, il est dit que c'est Helga qui a introduit Rowena à la fondation de l'école. A la base, les deux autres ne la connaissaient pas... La dispute, on ne sait pas ce qu'elle implique, mais c'est peut-être la clef de tout ça.
- Hm, du coup je devrais poser ma question comment ? « Salut Helga, je sais que t’as fait un bracelet avec ta pote Rowena et tout mais ça s’est passé avant ou après votre dispute ? » Argh, mais non c’est nul !
Il passa sa main droite dans ses cheveux, c’était agaçant de ne pas savoir comment tourner la question pour avoir la bonne réponse. Au final ce n’était pas une question qu’il avait mais des centaines !
- Et moi donc ! C'est rageant... Y'a trop de mystère qui plane autour de ce bracelet. On sait qu'il protégeait son possesseur, mais quoi d'autre exactement ? Et de quelle façon ? En fait on ne sait rien du tout... Et pourquoi c'est Rowena qui le porte toujours ? Est-on bien sûr qu'elles l'ont créé ensemble ? Ca serait pas plutôt logique que ce soit un cadeau d'Helga à Rowena ? Mais pourquoi chercher à la protéger avec un bracelet dans ce cas ? Etait-elle menacée ? Par qui ? Pourquoi ?
Lou était perdue tout à coup, Gabriel le remarqua à son air perplexe. Comme si les informations de ces livres étaient des élucubrations et que rien n'était avéré. Après tout, que valait la parole d’historiens ? Au final, la Serdaigle venait d’embrouiller le sorcier encore plus. Il grimaça, essayant de remettre ses idées dans le bon ordre, mais fini par soupirer. C’était pas du tout son genre de réfléchir à ce point. Le professeur Dumbledore annonça alors à son tour une nouvelle fois que les élèves pourraient rencontrer les fondateurs de leur maison.
Il fini par se séparer de son amie, d’un sourire et d’un « bon courage avec Rowena ». Il s’était finalement décidé à aller voir Helga Poufsouffle. Gabriel inspira une grande bouffée d’air, lui aussi avait besoin de courage. C’était terriblement intimidant de rencontrer une grande dame. Il se dirigea vers une pièce annexe à la grande salle, réservée à Helga Poufsouffle. Chaque fondateur avait une pièce annexe lui étant réservé, le professeur Dumbledore s’était encore surpassé.
Devant la porte, Gabriel remarqua un blaireau incrusté dans le bois. Il semblait majestueux et juste en dessous de la gravure, un petit panonceau d’argent arborait le nom de Poufsouffle. Il frappa à la porte, deux coups. Cette dernière s’ouvrit sans un bruit et Gabriel jeta un regard à la grande salle avant de rentrer.
La porte se ferma, et Gabriel prêta attention à la salle. Elle était aux couleurs de sa maison : Jaune et noire, avec des touches de marron - une des couleurs préférées d’Helga. En s’avançant un peu plus, il y avait deux fauteuils, l’un jaune et l’autre marron. C’était un endroit chaleureux, et le Poufsouffle s’y sentit aussi à l’aise que dans sa salle commune.
- Bonjour Gabriel, dit une voix calme et sereine.
Le brun sursauta, posant une main sur son coeur.
- Bon Dieu, j’ai cru mourir, souffla-t-il avant de finir par rire.
- Oh non, je ne voudrais pas cela !
L’adolescent s’approcha des fauteuils. Il remarquait tout juste le fantôme translucide qui régnait sur le fauteuil marron. Un immense sourire prit place sur son visage, il était devant Helga Poufsouffle. Son coeur tambourinait dans sa poitrine et ses mains étaient moites. Si on lui avait dit qu’il allait être nerveux face à cette femme, à ce fantôme, il aurait sans doute répondu que ça ne risquait pas, il allait plutôt être tétanisé. Mais finalement, ça se passait bien.
- Prends place Gabriel.
C’était étrange combien sa voix semblait familière. Il s’installa dans le fauteuil jaune et détailla la fondatrice. Elle avait des traits doux et maternels, elle était bien portante et c’était ça qui faisait son charme. De son vivant, Helga Poufsouffle devait être une femme formidablement adorable, gentille et prévenante. C’était aussi drôle la manière qu’elle avait de parler, elle ressemblait… au professeur Chourave ! Cette idée fit rire Gabriel, soulevant un regard d’interrogation de la part de la défunte.
- Excusez moi, je me disais que vous me sembliez familier, mais en fait je vois le professeur Chourave en vous.
- Ah oui, ta directrice de maison ! C’est vrai, aussi loin que je me souvienne, toutes les directrices ou directeurs de Poufsouffle étaient comme moi : heureux de vivre, et accueillants.
Gabriel approuva vivement. Certes il n’avait pas connu les prédécesseurs du professeur Chourave, mais le professeur Chourave était exactement telle que Helga Poufsouffle la décrivait.
- Je crois que tu as une question à me poser, n’est-ce pas ?
Cette question coupa court à tout le reste, rentrant dans le vif du sujet. Le préfet n’y pensait plus, et il était nettement plus serein à l’idée de trouver une question.
- Oui ! En fait j’en ai plusieurs et-
- Je ne répondrais qu’à une seule question, coupa la sorcière avec douceur.
- Ah oui, bien sûr.
Elle avait anticipé la demande du jeune homme, refusant de répondre à plusieurs questions. Il bouda un peu, et se plongea dans une réflexion profonde.
- Vous… on ne connait pas grand chose de vous et votre histoire, commença Gabriel. Je sais que vous étiez amie avec Rowena Serdaigle, et que c’est vous qui l’avez présenté à Godric Gryffondor et Salazar Serpentard. Je sais également que vous avez créé un bracelet avec Rowena, que vous vous êtes disputées et que vous vous êtes également disputée avec Salazar. Au final, je ne connais que très peu d’éléments de vous. Et cette histoire avec Rowena, c’est flou ! Je veux dire, je sais pourquoi vous vous êtes disputée avec Salazar mais pourquoi avec Rowena ? Non, attendez ! Ce n’est pas ma question !
Gabriel avait paniqué lorsqu’il s’était aperçu qu’il avait posé une question. Mais le sourire rassurant d’Helga l’incita à continuer et à finalement poser sa question.
- Voilà, je pense que j’ai trouvé la bonne question : comment était votre relation avec Rowena tout au long de votre vie ?
La fondatrice prit une grande inspiration, comme si elle cherchait les bons mots ou alors la bonne réponse. Gabriel se douta qu’il n’y avait pas de bonne ou de mauvaise réponse. C’était une réponse tout simplement. Et il aurait enfin la réponse à ce qui le turlupinait tant : les raisons de leur dispute. Il cessa de se perdre dans ses pensées lorsque la sorcière commença à parler.
- Rowena et moi, nous nous connaissions bien avant la fondation de Poudlard. Elle était réservée, et sans doute un brin renfermée. Au départ, j’ai eu droit à une belle douche froide de sa part. Je l’ai rencontrée lors d’un festin de sorciers. Je devais avoir 15 ans, et elle 14 ans, je ne sais plus trop, ça remonte à si longtemps. Elle était seule dans son coin, ne se mêlait pas aux autres et les regardait avec un certain dédain.
Gabriel pouffa légèrement. Si Helga n’avait pas précisé qu’il était question de Rowena, il aurait juré qu’elle parlait de Lou.
- Je me suis approchée d’elle… Laisse moi te montrer comment tout cela s’est passé…
D’un geste de la main ample de la part d’Helga, le décor autour d’eux se mua en un nouveau décor, avec de nombreuses personnes. Il ne suffit pas longtemps à Gabriel pour comprendre que la fondatrice de Poufsouffle lui montrait ses souvenirs, comme s’ils avaient plongés dans une pensine…
- Ce repas est loin d’être le meilleur que j’ai mangé, grimaça une Helga déjà rondouillette.
Rowena ne répondit pas, l’ignorant royalement. Helga bouda d’avoir été aussi injustement ignorée. Pourtant, elle ne voulu pas abandonner.
- Et euh, sinon, tu te plais ici ce soir ?
Une nouvelle fois, elle n’eut pas de réponse. Elle s’affala aux côtés de la brune silencieuse, comprenant qu’elle n’aurait rien. Elle soupira bruyamment et se passa une main dans les cheveux. Sa voisine n’avait pas l’air causante, vraiment dommage, déjà que le repas était moyen, mais en plus, voilà que l’ambiance était déplorable.
- Mademoiselle, souhaiteriez-vous danser avec moi ? Demanda un sorcier à Helga.
- Non merci, répondit-elle poliment.
- J’insiste, venez avec moi.
- Non, vraiment, c’est gentil à vous, mais je n’ai pas envie de danser.
- Ne vous faites pas prier !
- Elle a dit non, ça ne vous suffit pas ?
C’était Rowena. Elle avait pris la parole, pour défendre une Helga confuse et trop gentille. Ces quelques mots, bien que… peu conventionnels, scellèrent le début une amitié inattendue. Rowena accepta de parler le restant de la soirée et les deux adolescentes parlèrent de tout et rien, simplement pour faire connaissance.
- Vois-tu, Rowena n’a jamais été quelqu’un qui s’épanche beaucoup sur ses sentiments, elle était réservée. Mais avec moi, elle parlait, expliqua la fondatrice à Gabriel.
- Exactement comme une amie à moi à Serdaigle ! S’exclama le Poufsouffle.
La fondatrice pouffa, et lui sourit. Elle le plongea alors dans un nouveau souvenir.
Rowena et Helga étaient un peu plus âgées et elles étaient accompagnées de deux hommes.
- Rowena, je te présente Godric et Salazar ! Tous deux sorciers. Nous avons eu l’idée de fonder une grande école. Avec cette chasse aux sorciers et sorcières, nous ne sommes plus à l’abri, déplora tristement Helga.
- Helga nous a beaucoup parlé de vous, il paraît que vous êtes une sorcière aux dons fabuleux ! Ah, quel impoli fais-je, je suis Godric Gryffondor.
Godric était un bel homme. Grand et musclé, il avait des cheveux blonds et longs. Pourtant son charme et ses flatteries n’impressionnèrent nullement Rowena. Cette dernière le remercia, plus par politesse. Le second homme, Salazar, ne parla pas. Il restait plus en retrait et c’était surtout Helga et Godric qui menaient la danse. Cette présentation permit à Rowena de s'ouvrir un peu plus, elle qui s'était fermée à cause d’un moldu.
- J’ai tout de suite remarqué à quel point Rowena était curieuse de connaître ces deux hommes. Son regard était surtout tourné vers Salazar, expliqua la fondatrice à Gabriel.
- Pourquoi ? Il n’a pas parlé.
- C’était quelqu’un de très charismatique, il n’avait pas besoin de parler pour faire comprendre aux autres qu’il approuvait une idée ou non.
- Pourquoi les femmes sont-elles toujours attirées par des hommes ténébreux et taciturnes ?
Gabriel s’était pris la tête entre les mains et secouait la tête, affligé par l’évidente tournure des événements. Helga rit légèrement en voyant la tête de Gabriel qui était au final assez comique.
- C’est ainsi, certains ont plus de succès que d’autres, mais je suis persuadée que tu as plus de succès que Salazar en avait de son vivant.
- Moins que vous ne le pensez, souffla un Gabriel hilare.
Au long des années, Rowena et Helga étaient devenues plus que proches. Leur relation était fusionnel, et elles n’avaient pas besoin de se parler pour se comprendre. Jamais elles ne s’étaient disputées, et c’était même Helga qui avait choisi le nom de la fille à Rowena. L’école prenait forme petit à petit, grâce aux efforts de chacun. Une fois qu’elle fut terminée, Helga remarqua à ce moment à quel point Salazar et Rowena s’étaient rapprochés. Un jour, elle en parla à son amie.
- Rowena, commença-t-elle, j’ai remarqué que tu étais proche de Salazar, plus qu’avant.
La Serdaigle rougit un peu. Elle ne répondit pas, se doutant que son amie avait autre chose à rajouter.
- Tu devrais faire attention.
- Pardon ? Demanda Rowena immédiatement. Pourquoi ?
- J’ai peur que tu ne te brûles les ailes avec lui. Tu sais, il n’est pas quelqu’un que l’on comprend facilement, et il est assez… lunatique. Pendant la construction de l’école, il était tellement arrêté sur ses idées. Godric et lui ont failli s’entretuer une bonne centaine de fois.
- Helga, c’est ridicule. Tu sais aussi bien que moi Godric et Salazar s’entendent comme chien et chat, mais moi, je ne crains rien.
- Rowena… implora Helga.
- Bon d’accord… Tu serais rassurée si nous faisions quelque chose pour me protéger ?
Helga approuva et les deux sorcières travaillèrent sur un projet pour rassurer Poufsouffle. Leurs savoirs se complétaient parfaitement, et un objet magique et très puissant résulta de ce duo : « Le Gardien des âmes Perdues ».
C’est de là que naquit le bracelet qui intriguait Lou et Gabriel. Gabriel voyait petit à petit les pièces du puzzle se mettre en place. En plus il nota une nouvelle ressemblance avec sa fondatrice : elle adorait les runes.
- Rowena m’a fait confiance au début, souffla tristement Helga. Mais tu n’es pas sans savoir que la vie ne reste jamais inchangée. Notre amitié était vraiment idyllique. Rowena était sauve, jusqu’au jour où Salazar se disputa avec Godric. D’après Salazar, les né-moldus n’avaient aucunement le droit d’être accepté à Poudlard.
- Ha, si ça peut le rassurer, c’est toujours la guerre à ce sujet là, avoua amèrement Gabriel. Mais du coup, reprit-il, que s’est-il passé après ?
- Rien qui ne soit bien joyeux ou heureux…
Helga amena Gabriel dans un nouveau souvenir. Il était prêt à parier que c’était peu de temps après la dispute entre Salazar et Helga. Cette dernière avait pris le parti de Godric. C’était à présent une confrontation entre Rowena et Helga qui avait lieu. Le préfet jeta un coup d’oeil vers le fantôme. La fondatrice avait l’air absolument éplorée.
- Helga, comment as-tu osé ?
- Pardon ? Je ne suis pas certaine de comprendre ?
- Helena, tu as tout dit à Helena !
- Mais dit quoi ? s’évertua à demander Helga.
- Tout ! Pour le bracelet, pour Salazar, pour le diadème. Je te faisais confiance !
- Mais Rowena, je n’ai rien dit ! Je te le jure !
- Menteuse. Tu n’as toujours fait que ça, me mentir. Je me sens trahie, tu savais tout sur moi. Je me rends compte que je me trompais amèrement.
- Mais que s’est-il passé Rowena ? Je ne te comprends pas.
- Cesse de dire de tels mensonges ! Tu as dit à Helena de voler le bracelet, j’en suis sûre, c’est de ta faute tout ça. C’est aussi toi qui lui as dit pour ma relation avec Salazar, et le diadème. Ma propre fille refuse de me parler !
Helga était blessée, et confuse. Jamais elle n’aurait trahie son amie, sa seule amie en qui elle avait entièrement confiance. Alors pourquoi sa fille aurait agi de la sorte ? Par jalousie ? Ce qui surprenait le plus Poufsouffle, c’est que son amie lui rejette la faute de la sorte. Elle se souvint alors de tous les rituels qui ensorcelaient le bracelet, et la magie noire n’avait pas été exclue… La magie noire touche et affecte l’âme, alors porter un bracelet aussi puissant pendant si longtemps, elle comprenait mieux pourquoi Rowena agissait de la sorte. Pourtant, ça n’expliquait pas les agissements d’Helena…
- Rowena, je t’implore de me croire, je n’y suis pour rien.
- Je refuse d’écouter les profanations d’une menteuse. Ne m’adresse plus jamais la parole, jamais !
Les deux femmes se séparèrent, mais l’expression de déchirement sur le visage d’Helga n’échappa pas à Gabriel. La pièce reprit son aspect original, sortant l’élève de la contemplation des souvenirs.
- Quoi ? Mais pourquoi tout s’arrête ? C’est quoi le problème ?
- Il n’y a aucun problème Gabriel, c’est simplement le dernier souvenir que j’ai de Rowena.
- Quoi ?
- Nous ne nous sommes jamais parlées après. J’ai appris qu’après avoir été trahie par Salazar plus tard, Rowena s’est isolée. Nous avions trop de fierté pour nous reparler, mon plus grand regret.
- Mais c’est… c’est terrible ! Comment, enfin non, pourquoi ?
- Je pense que j’ai répondu à ta question Gabriel.
- Ah oui, pardon.
Gabriel se leva du fauteuil où il était terriblement bien installé. Son esprit était vide, enfin pas exactement. De nouvelles questions se bousculaient dans sa tête, mais il savait qu’il n’aurait pas de réponse.
- Merci pour ce temps et cette réponse.
- Mais je t’en prie Gabriel. J’espère que tu auras appris quelque chose de mon expérience.
En effet, le sorcier avait beaucoup appris. Il avait appris la vérité d’Helga Poufsouffle. Il salua poliment la sorcière avant de s’éclipser de la pièce, pensif. De retour dans la Grande Salle, Gabriel n’avait plus tellement envie de prendre part aux festivités. Il voulait du calme. Alors il se dirigea au dortoir des cinquièmes années de Poufsouffle et passa le reste du temps allongé sur son lit, à réfléchir à cette rencontre.