Il s'était endormi devant la cheminée dans son fauteuil favoris, au seuil des années ou l'homme commence à abandonner la force de l'âge pour doucement entrer dans la vieillesse.

Il se réveilla dans la campagne autour de Loutry-Sainte-Chaspoule, dans le comté du Devon, onze ans plus tôt. Tout un chemin et tout un temps en quelques secondes.

''Parce que les morts voyagent vites, parce que les morts sont pressés'' *

C'était au crépuscule bruyant d'un jour d'été qu'il marchait avec Dolohov, Rabastan, Phineas et Atticus
De chaque côté du chemin les grillons et les grenouilles s'en donnaient à coeur joie. Entre jour et nuit, la soleil avait presque disparu sous la ligne d'horizon. Piqueté, moucheté d'étoiles, le ciel estival faisait descendre sur eux un air chargé d'une odeur de menthe poivrée et de citronelle.
Les ramures des tilleuls en fleurs leur jeter dessus des petites avalanches d'or qui faisait comme des couronnes quand des pétales se perdaient dans leurs cheveux. Les fleurs blanches des acacias se balançaient tout doucement au gré du vent d'été.
De quelque part sur leur droite leur provenait le petit glouglou pressé d'une rivière.
C'était une belle soirée, vraiment.

Atticus Rosier respirait profondément, à pleins poumons. Rabastan Lestrange regardait le ciel, les mains dans le dos.
Pendant tout le chemin Selwyn avait sifflé un petit air agréable. Et tout du long, Septimus s'était sentit agacé de ne pas pouvoir mettre un nom sur l'air. Ça ressemblait presque à un menuet de Bach, mais en plus rapide.

Spoiler:

A un moment il l'avait rejoint en calquant sa mesure sur la sienne, sans fausse note. Ce soir ils allaient tuer les jumeaux Prewett mais ça ne les dispensait pas de siffler juste. De prendre plaisir à l'ambiance du moment. La musique  en bon excitant de  l'âme l'avait toujours fait vibrer.

Ce soir, c'était Antonin le meneur. Il leur avait fait signe de se faire plus discret à la sortie du bosquet, dès lors qu'ils n'avaient plus le couvert des arbres. A moins d'un kilomètre devant eux se distinguait fort bien la silhouette de Prewett's Den. Un nom des plus étrange pour un manoir familial. En forme de L, avec un toit de chaume jaune, le bâtiment devait avoir moins de deux étages.

- Il n'y a que ces traitres-à-leur-sang de Prewett pour se rengorger d'un nom aussi ridicule, avait dit Phineas, en gloussant.

Mais Septimus n'avait pas rit pour une fois. L'Antre des Prewett... comme pour désigner une antre de lions. Le nom n'était pas si ridicule, en fin de compte. Fabian et Gideon méritaient tout les deux ce surnom de lions. En toute objectivité, ils faisaient partis des plus grands sorciers de cette époque. L'affrontrement était à des lieux d'être gagné d'avance.

Au lieu d'y avoir eu des bornes de pierres arrondies et moussues sur le côté du chemin, il était bordé d'un petit muret de pierre blanche qui arrivait à peine au genoux, sur leur gauche. Juste au sortir du bosquet le ciel avait été déchiré par un éclair, sans trace de son frère le tonnerre.

- Un éclair de chaleur, avait précisé Atticus.

''Le repos  est un rêve, la vie est un orage.''

Ou simplement un orage encore trop lointain pour que nous en percevions le son, avait-il lui même pensé. Se serait un gâchie total s'il se mettait à pleuvoir maintenant , avec ce que j'ai prévu.

Sans trop attendre ça avait été la danse des éclairs. Ils pointaient en tout sens dans le ciel, parfois à l'horizontal comme des serpents blanc que la raison aurait déserté. Tout cela en silence alors que le ciel aurait du raisonner des dizaines de coups de tonnerre. Et de moins en moins loingtain, jusqu'à finir au dessus de leur têtes.

- La Marque ne se verra pas bien par ce temps, avait déploré Antonin, déçu.

Septimus n'avait jamais observé la Marque dans un ciel d'orage. Garderait-elle sa forme ? Les éclairs la rendraient encore plus effrayantes ? Il faudrait voir.
Il ne devait pas leur rester plus d'une demie-heure de jour. Le crépuscule se mourrait et le ciel saumoné commençait à se teindre d'un bleu pastel sombre. Le moment avec des accents d'irréalité. Le bosquet si acceuillant, beau même il serait juste de dire, l'orage ensuite. Septimus avait du laisser son esprit flotter à quelques pieds au dessus de son corps car il ressentait un détachement tout à fait inopportun à quelques minutes de la bataille. Si les autres avaient peur, ils ne le montraient pas.
En descendant d'une minuscule colline ils avaient vu les deux frères devant chez eux, dans le jardin. Il y avait une troisième personne avec eux. Impossible d'identifier ce visage, mais les longs et épaix cheveux de feu ne pouvait pas tromper. Encore une autre membre de l'Ordre du Phoénix. Marlène McKinnon.

- Mettez vos masques, avait demandé Dolohov.

''Ôtez les masque ! Ôtez les masque ! ... et la Mort Rouge les tenez en son pouvoir...'' *

C'était quelques choses, ces masques. Chacun avait le sien et ils étaient fait sur mesure. Le porteur ne pouvait pas en choisir le motif mais le créateur, oui. Mulciber les faisait en métal, toujours. Cuivre, argent, bronze, en zinc mais surtout en plomb. Tous pensé pour instiller la peur chez celui qui les contemplerait. Des traits cadavériques, squelettiques, de grands yeux noirs qui ne laissaient rien voir des vrais yeux du porteur. Comme si des ombres les mettaient.

- Nous sommes des hommes pieux, les croyants sincères d'une époque troublée. Nous faisons acte de foi ce soir. Ainsi parla Septimus

Masqués, ils avaient repris leur avancée vers le jardin des Prewett. Quand ils furent assez près, quand ils ne pouvaient plus rester assez discret pour ne pas être vu, alors Rabastan les apostropha en criant, hilare:

- Toc toc toc, c'est la mort qui frappe au portillon ! Venez ouvrir, Fabian, Gidéon !

Spoiler:

Avec seulement une clôture de jardin en bois pour les séparer, ils avaient surgis. Fabian avait pris Marlene par le bras pour se mettre à couvert à l'angle droit du manoir, hors d'atteinte des sortilèges. Quelques secondes après, elle avait transplané... surement pour aller chercher de l'aide. Gidéon à couvert derrière un petit cabinet d'aisance d'extérieur attendait son frère pour organiser le premier assaut.
Les premières sortilèges fusèrent à peine vingt secondes après le cri de Rabastan. Verts pour les Mangemorts et de couleurs variées pour les frères Prewett.
Septimus rampa  contre la clotûre pour gagner l'aile ouest du manoir, là ou il serait à l'abri des tirs de barrages. Il avait son rôle à jouer. Riant nerveusement, il parvint à quitter l'engagement rapidement et sans encombre. Brandissant sa baguette, la pointant à bout de bras, il débuta.

-Incendio Tempore !

Un jet de feu jaillit de sa baguette. Courant autour de la maison, il délimita un périmètre pour encercler le bâtiment et le jardin, enfermant ses amis comme ses ennemis à l'intérieur. Il en cuirait au pauvre innoçent qui transplanerait en arrivait au mauvais endroit. Après avoir effectué un tour complet du manoir, il revint à l'abri de la clôture, tout juste à la droite de Selwyn. Pointain sa baguette dans presque dans les airs, il se remit au travail...

-Incendio Maxima !

Dans un très sonore bruit de brasier qui flambe les fammes de l'Incendio premièrement allumées montèrent haut, jusque au dessus du toit de chaume de la maison, et se courbèrent pour former une arbre dans le ciel, presque fermée. Un dome de feu. Content de son oeuvre, il se mit à rire malgré la fournaise ambiante qui rendait l'air presque irrespirable. Encore une ou deux touches à son chef d'oeuvre...
Sans se redresser, bien à couvert, il pointa sa baguette d'abord sur les flammes et ensuite sur les jumeaux Prewett, dans un gracieux mouvement traçant le symbole de l'infini.

- Extolendam Elementum Repetum !

Des parois interne du dome de flamme jaillirent alors des longues arabesques de flammes qui se dirigeaient invariablement vers les deux frères Prewett. Impresionnantes mais hautement imprécises, elles ne constituaient pas une vraie menace. Le but de ces flammes étaient surtout de mobiliser un de deux frères pour qu'il doivent incanter presque constamment le sortilège du Bouclier. Leur force d'attaque s'en trouver diviser par deux.
Plus du deux contre cinq, mais du un contre cinq.

Le déchainement de couleurs était proprement apocalyptique,. A la fois terrible et grandiose. La mort qui fusait de toute part sur le champs de bataille n'empêchait pas le désir de contemplation de réussir à presque prendre au piège Septimus. Il voyait un dome orangé, avec en son milieu une petite sphrère argenté -le Protégo Maxima de l'un des frères-, presque géométriquement au centre. De la clôture ou les Mangemorts avaient établis leur ligne de front, des cascades de sortilège vert. Puis du centre, un feu d'artifice de couleur rapides, précis et puissants.


La mort. La mort était partout. A gauche, à droite, au dessus de leurs têtes. Partout. Les sorciers avaient beau faire attention, à tout moment un sortilège pouvaient ricocher ou traverser ce avec quoi ils se mettaient à couvert. Le temps se dilatait, victime de tout ça. Une seconde leur en paraissait trois.
Septimus se sentait totalement libre, décharger de toute obligation. C'était la liberté de celui qui marche au bord d'un précipice de son propre fait, conscient de pouvoir tomber à chaque pas. Mais c'était quelque chose qui n'avait pas de prix. Les combattants oubliaient de sciller, de respirer. Ils n'expiraient et n'inspiraient plus que toutes les dix secondes, tout à la petite guerre qui se déroulait là, maintenant.

Dolohov était silencieux comme un mort, Rabastan riait parfois aux éclats. Atticus saignait de tout un côté du visage.

Spoiler:

Un cri, à un moment. Fabian ? Gidéon ? L'un des deux venait de se faire toucher. Un autre cri, de rage. De peine. Un frère vivait encore. Pour longtemps ? Non.

C'était Fabian le survivant. Préssé d'en finir ? De venger son frère ? De voir qui avait été l'auteur de l'Avada qui avait fait mouche  ? Pas facile à dire, à deviner.
Il sortit de son couvert et fut frappé en pleine tête par Dolohov. Un éclair vert, un second mort.  Quelqu'un... Selwyn ? ... lance le signal de victoire, le signal de repli victorieux.

- Morsmordre !

La signature des criminels. Un trophée.

Il avait triompher onze ans plus tôt, dans la campagne autour de Loutry-Sainte-Chaspoule, dans le comté du Devon.

Il se réveilla devant la cheminée dans son fauteuil favoris, au seuil des années ou l'homme commence à abandonner la force de l'âge pour doucement entrer dans la vieillesse.

Spoiler:

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