Pourquoi faisait-elle ça ? C’était bien la dixième fois que Reva se posait la question, bien qu’elle en connaisse pertinemment la réponse. Et pour bien la dixième fois, elle pesta intérieurement contre le crétin pour lequel elle s’aventurait de nuit dans la forêt.
Elle avait tout d’abord songé à laisser Roméo à sa bêtise folle quand il lui avait annoncé, sur le chemin du château, qu’il ne pouvait faire autrement qu’aller explorer la Forêt Interdite. Sans attendre de réponse, il était alors parti à grandes enjambées vers cette ligne noire qui marquait l’entrée des bois. Il voulait braver courageusement les dangers de la sombre étendue sylvaine ? Qu’il aille donc ! L’Assamaise avait résolu de ne pas le retenir et avait repris sa route vers le château dont les lumières ne cessaient de s’allumer une à une pour palier à l’arrivée de la nuit. Mais quand elle était arrivée sur le perron, elle n’avait pu s’empêcher de jeter un regard en arrière. Elle n’éprouvait rien pour ce garçon, il était certes attirant physiquement, mais son caractère semblait exécrable. Mais pouvait-elle aller se coucher et dormir en sachant qu’un joyeux crétin pouvait mourir de son imbécilité ? Elle s’était alors détournée de la porte pour courir vers la forêt. Elle ne le rattraperait pas avant qu’il ne s’engage sous les frondaisons, mais mieux valait ne pas perdre de temps.

Maintenant, Reva s’enfonçait sous la sylve. Bien que le ciel fût dégagé, nulle lumière, stellaire ou lunaire, ne perçait la voûte végétale, la sorcière fit donc jaillir un faisceau lumineux de sa baguette. En plus de lui permettre de voir, cela lui permettrait peut-être d’être vu par l’imprudent Serpentard – et par tout autre chose, elle le savait. Si elle s’autorisa la lumière, l’Assamaise se refusa cependant à appeler : le silence était trop lourd pour qu’on ose le rompre impunément. Peut-être était-ce dans sa tête, mais Reva, tous sens aux aguets, avait l’impression qu’un sentiment de désapprobation, voire d’hostilité planait dans l’air, comme si les créatures de la forêt, voire les arbres eux-mêmes, l’observaient et lui intimaient de faire demi-tour. Mais elle devait d’abord trouver Roméo.
La Gryffondor n’avait jamais chassé, et elle n’avait connaissance d’aucun sort lui permettant de pister quelqu’un. Elle ne pouvait, pour retrouver le jeune homme, que se fier à son instinct. Elle était donc revenue approximativement à l’endroit où elle était tout à l’heure, le point de la lisière le plus proche de l’école. Et de là, elle était partie tout droit, comme l’aurait fait, selon elle, celui qu’elle cherchait. Mais cette méthode porterait-elle ses fruits ? A de trop nombreuses reprises, des obstacles l’obligeaient à se détourner de sa voie. Elle prenait alors l’alternative la plus simple, supposant que c’était ce que ferait toute personne se promenant sans but. Mais était-ce que le Serpentard avait fait ?
Reva savait qu’elle n’aurait aucun moyen, de nuit, de s’orienter. Aussi avait-elle pris soin de marquer fréquemment son chemin à l’aide d’un couteau dont elle se séparait rarement. C’était un maigre moyen de repérage, mais c’était mieux que rien.

Depuis combien de temps marchait-elle ? Quelques minutes, une demi-heure, plus ? L’Assamaise n’aurait su le dire. Tendue et aux aguets comme elle l’était, elle ne sentait plus le temps, et rien dans la forêt ne pouvait lui procurer cette donnée. Chaque pas était étouffé par les bois, comme s’ils cherchaient à faire taire l’impudence de ceux qui foulaient ce sol ; mais pourtant chaque pas était aussi un vacarme pour ce lieu dans lequel si peu de personnes s’aventuraient. L’air, lourd et immobile, rendait cette ambiance pesante. Tout cela n’empêchait pas les bruits nocturnes de circuler, se propageant d’arbre en arbre, qu’il s’agisse d’un bruissement, d’un vol d’oiseau ou du cri lointain de quelque animal nocturne.
Un bruit, toutefois, semblait se rapprocher… Un léger froissement de feuilles, plus ou moins régulier. A plusieurs reprises, Reva s’arrêta pour pointer sa baguette vers la source du bruit en tendant l’oreille, mais toujours la rumeur de cette foulée légère s’arrêtait en même temps. L’Assamaise ne parvenait pas plus à discerner la lueur d’yeux, à quelque hauteur que ce soit, pouvant indiquer la position de la créature. Ses sens la troublaient-elle ? La seule façon d’en avoir le cœur net était de jouer le rôle de la proie jusqu’au bout… elle ne devait pas perdre ses moyens. Alors qu’elle taillait l’écorce d’un arbre de sa marque de repérage, tenant le couteau de la main gauche et sa baguette de la droite, elle crut entendre le pas s’accélérer vers elle…
D’un bloc, la sourcière se retourna, baguette brandie et couteau en garde haute, prête à frapper. Rien ! Avait-elle tout imaginé, ou bien la chose était-elle toujours tapie là, quelque part ?

Oh nom de Dieu, ce sentiment de liberté adoré ! Depuis combien de temps je n'ai pas ressenti ça ? J'ai arrêté de compter...

La seul chose qui m'entoure, c'est le silence. Le silence pur, calme et libérateur. Un tranquillité absolument délicieuse ! Je m'en délecte, comme un vampire lorsqu'il prend le sang de ses proies !

Je me demande si Reva m'a suivi. Elle ne semblait pas vouloir venir avec moi et pourtant j'ai l'impression qu'elle m'a suivi, comme pour essayer de m'arrêter... J'ai un doute du coup. Je vais aller voir... Je retourne d'où je viens, en essayant de me repérer aux bruits. J'ai l'impression d'entendre des coups de sabots sur le sols... Peut-être le Centaure mais si j'étais sur leur territoire, je le saurais (ils m'aurait déjà attrapé).

Bon, voyons... Où elle à pu aller ? Il me semble entendre des bruits de pas... Nan, c'est mon imagination. Voyons, comment je vais faire pour la repérer sans qu'on nous remarque ? Oh ! Je sais ! C'est tellement évident !

Je sors ma baguette.

- Spero Patronum !

Un Lion jaillit de ma baguette pour se poser sur le sol doucement. Il d'un blanc nacré et dégage une douce lumière.

- Est-ce que tu pourrait repérer l'élève qui était avec moi tout à l'heure et la guider vers moi, je te prie ?

Le Lion part. Je le vois s'éloigner tranquillement... Il est calme mon Patronus. Il me rappelle Léo. D'ailleurs, je me suis toujours demandé si le fait que Léo soit mon animal de compagnie et que mon Patronus soit un Lion avait un lien... Faudrait que je vois ça un de ces jours...

Bon, je continue ma ballade dans la Forêt, du coup. Mon Patronus devrait bientôt arriver avec Reva derrière lui...

C'est bizarre, normalement, on devrait entendre quelques bruits dans la Forêt, mais là, c'est... silencieux... Beaucoup trop silencieux à mon goût... J'ai la sensation que quelque chose cloche mais je ne sais pas quoi... On est pas assez enfoncé dans la Forêt pour qu'il y ait des Acromentules, on est pas sur le territoire des Centaures...

Bon, non pas que j'ai peur, mais quelque chose cloche vraiment... D'habitude, on entend au moins les bruits de la Forêt... Je pense que quelque chose se cache quelque part... ou alors je devient parano, c'est une possibilité...

Reva scrutait l’obscurité, en vain. S’il y avait quelque chose qui l’observait, force était de constater qu’elle savait se dissimuler. La sorcière resta dos à l’arbre qu’elle venait de marquer, afin de minimiser les chances d’être attaquée par derrière. Mais si le prédateur grimpait dans les branches ? A cette seule pensée, l’Assamaise s’éloigna de deux pas vifs du sombre tronc et des potentielles longues pattes velues qui auraient pu descendre de la cime. Mais en se tournant, une fois encore, elle ne vit rien. Et pourtant, pourtant ça ne pouvait pas être son imagination, pas dans un lieu pareil. Inspirant et expirant à fond, elle tâcha de garder la tête froide.
« Certaines créatures qui vivent là-dedans sont tellement dangereuses que certains sorciers pourraient perdre la vie avant même de se rendre compte de ce qui leur arrive. »
L’avertissement de Roméo résonnait dans sa tête ; bien qu’il ait été dit sur un ton badin, il prenait ici tout son sens. Et cet imbécile qui était allé s’aventurer dans la forêt… Mais pour l’heure, Reva devait surtout penser à elle-même. Si elle se faisait avaler par une créature, la question des recherches serait réglée.

Soudain, l’Assamaise crut discerner une forme lumineuse, plus loin entre les arbres. Intriguée, elle se rendit précautionneusement vers la chose, qui, elle le remarqua, allait dans sa direction. Se rapprochant, elle constata qu’il s’agissait d’une forme blanche épurée, un Patronus à forme de lion. L’animal éthéré vint docilement à elle et se plaça devant la sorcière, tout en se tournant légèrement, l’invitant à le suivre. Que ce Patronus fut ou non celui du Serpentard, Reva prit le parti de le suivre. Le sort du Patronus était d’une pureté sans égale, il ne pouvait être utilisé à de mauvaises fins : quiconque avait envoyé ce lion était forcément un allié.
Le lion adaptait son allure à celle de la Gryffondor, soit une allure peut-être plus lente qu’on ne l’aurait escompté, Reva se déplaçant prudemment pour guetter tout son de chasse et continuant à marquer son chemin – absolument rien n’indiquait que le Patronus ne l’amènerait à l’orée de la forêt. Au bout d’un moment, elle remarqua une silhouette entre les arbres. La distance s’amenuisant, elle reconnut à la lueur de sa baguette Roméo. Son regard se durcit.

- Tu es content de toi ?, demanda-t-elle d’un ton quelque peu acerbe. Maintenant que tu as fait ta balade, on va pouvoir rentrer. J’ai balisé mon chemin, ce ne sera pas très direct, mais au moins devrait-on trouver la sortie.

Tient, Reva revient...

- Et bien, je suis content de moi, effectivement, ou plutôt j'étais car il y a quelque chose de très louche... Cette forêt est beaucoup trop silencieuse et je sens que quelque chose nous observe... Tu veut rentrer ? Ce serait une bonne idée mais à voir la trace qu'il y a sur cet arbre, je pense que le moment serait plutôt de ne pas tourner le dos à ce qui nous observe...

Je pointe une énorme marque sur un arbre. Des sillons dans le bois... J'essaye de regarder vers le ciel mais je ne vois pas la Lune... Si c'est ce que je pense, on est en danger...

- Hum... Dit-moi, j'ai deux questions : Est-ce que tu est forte en sortilèges et est-ce que tu saurait par hasard si c'est la pleine lune ? Parce que si la lune est pleine, je crains qu'on ne soit la proie des Loups-Garous vraiment très très intelligent...

Il y a deux possibilités pour que de telles marques apparaissent sur un arbre : Soit les loups-garous sous leur forme lunaire, soit des Acromentules... Ou alors, c'est autre chose qui n'a absolument rien à faire dans cette Forêt et, dans ce cas, ce n'est plus que nous qui sommes en danger mais également les autres élèves...

- Bon, écoute... Il faut qu'on reste calmes et posés parce que si on se met à paniquer et à gueuler comme des tarés, la (ou les) créature(s) qui nous observent vont nous attaquer... Et si on est pas préparés, ce sera un massacre à sens unique...

Bon, c'est mauvais signe, y a Léo qui commence à pleurer... Quand il fait ça, ça veut dire que quelque chose de potentiellement mortel arrive et qu'il va falloir se défendre comme jamais...

Nom de dieu, j'ai vraiment l'impression d'être parano, je sais que quelque chose nous regarde dans l'ombre mais il n'y a aucun signe à part ce silence... de mort. Il nous enveloppe comme un linceul...

- Je tiens à m'excuser au cas où (on ne sait jamais ). Désolé de t'avoir embarqué là-dedans...

Bon, respirer et penser aux sorts que je connais... J'ai plusieurs choix à ma disposition après tout et même sans sortilèges offensifs, on peut s'en sortir... J'espère...

Roméo avait-il perdu de sa superbe au bénéfice du bon sens ? Il semblait en tout cas beaucoup plus concentré, presque à cran. Comme sa camarade, en somme. Ainsi qu’il l’expliqua, il n’était pas rassuré par les marques qu’il venait de découvrir sur un tronc. Alors qu’il continuait d’observer les alentours, Reva examina l’arbre à la lueur de sa baguette. Le bois avait effectivement été lacéré par quelque chose.

- Ce n’est pas la pleine lune, répondit l’Assamaise au Britannique quand celui-ci fit part de l’hypothèse d’un loup-garou. De plus, rien ne prouve que ces marques soient récentes. Moi aussi j’ai l’impression qu’il y a quelque chose, mais on ne peut pas faire de lien avec ça.

Se détournant de l’arbre meurtri, elle scruta une énième fois les ténèbres. Roméo continuait de parler, évoquant l’importance de rester calme et de garder son sang-froid, mais la Gryffondor ne l’écoutait que d’une oreille, cherchant à repérer la menace si menace effective il y avait. De plus, si quelqu’un semblait perdre son sang-froid, ce n’était certainement pas elle.

- Je tiens à m'excuser au cas où (on ne sait jamais). Désolé de t'avoir embarquée là-dedans..., conclut le Serpentard.

- Tu t’excuseras plus tard, répliqua-t-elle à voix basse, toujours aux aguets.

Rien… Le silence était effectivement pesant, mais pas le moindre signe de quoi que ce fût.

- On ne peut pas rester plantés là, déclara l’Assamaise. On ne sait pas où est la menace – à supposer qu’elle existe –, si ça se trouve on lui tourne déjà le dos. Sans savoir ce à quoi on a affaire, notre meilleure chance est de quitter la forêt. Comme je te le disais, j’ai balisé mon chemin. Il faut chercher les flèches taillées sur le tronc des arbres, et on devrait atteindre l’orée sans se perdre. Surveille nos arrières, je m’occupe de devant.

Et Reva se mit en route, en vérifiant tout de même du coin de l’œil que Roméo suivait. Ils allaient lentement, car il n’était pas aisé de repérer les marques dans l’obscurité. Que ce fut pour le meilleur ou pour le pire, la sorcière n’avait plus l’impression d’entendre des bruits de pas feutrés dans son sillage. Elle était aussi tendue que la corde d’un arc bandé, mais tâchait de rester calme. Elle n’avait jamais été dans une situation aussi potentiellement dangereuse, mais s’il fallait en venir au combat, elle savait y faire. Il n’y avait plus qu’à espérer que le jeune homme avec elle ne serait pas un poids en cas d’affrontement, et que l’adversaire ne serait pas trop coriace.
Leur allure était désespérément lente aux yeux de l’Assamaise, mais ils ne pouvaient pas se permettre de manquer une marque et de s’égarer en pleine nuit dans la forêt. A un moment, Reva peina à trouver la flèche suivante, et quand enfin elle remarqua les entailles sur un tronc de châtaigner, elle s’immobilisa. Pendant une fraction de secondes, elle avait cru voir des points lumineux verts dans des taillis, mais cela s’était évanoui aussi vite que c’était apparu. Sur ses gardes, elle reprit la marche dans la direction indiquée par la dernière flèche.

Bon, je suis pas du tout rassuré... Je suis Reva, en protégeant ces arrières, mais je ne pense pas qu'on puisse continuer comme ça. La Forêt est toujours aussi silencieuse. Il semble même que le silence absorbe le bruit que nous faisons Reva et moi.

Je sais pas combien de temps il est passé depuis qu'on a quitté l'endroit ou il y avait des sillons dans le bois. Toujours est-il que le paysage n'a pas changé. J'ai l'impression de tourner en rond.

Léo semble toujours apeuré. Il sait que quelque chose nous observe dans l'ombre et que cette chose peut nous attaquer à tout moment. Rien ne perce le linceul de la voûte des arbres, sauf la lumière froide de la Lune, qui crée des ombres absolument pas rassurantes...

Bon, je suis pas en train de flipper ma race d'hybride mais quand même j'ai légèrement les chocottes ! Le point positif, c'est que ce ne sont pas les Loups-Garous qui nous ont pris en chasse. Je ne pense pas que ce soit les Acromentules non plus (elles ne font pas de telles traces dans le bois). Donc... La créature qui nous observe et qui nous a pris en chasse est quelque chose qui n'a rien a faire ici... Mais dans ce cas, qui l'a introduite ? En règle générale, toutes créature étrangère est massacrée par les Centaures, les Acromentules ou les Trolls... Mais si elle à réussit à survivre, c'est qu'elle fout les jetons à des créatures de classes 5... Soit des créatures qui sont mortelles...

Le silence devient pesant... Étouffant... J'ai l'impression que je crève de chaud alors que je sais qu'il fait assez froid, c'est bizarre comme sensation...

Un nuage cache la Lune et nous prive de sa lumière... Pas bon ça...

- Lumos !

Le bout de ma baguette se met à émettre une lumière blanche. Mais je ne vois toujours pas grand chose...

Le silence... Il semble... brisé par quelque chose... Ce ne sont pas des traces de pas, ni de pattes... On dirait plutôt... Quelque chose qui se traîne... rapidement...

La Lune se dégage et nous illumine... Reva, moi et...

- REVA ! COURT !

La marche se poursuivait, longue et interminable. Reva avait l’impression que des heures étaient passées, pourtant en y réfléchissant il devait y avoir encore facilement plus d’une heure avant la mi-nuit. Un peu de nerf, il n’y avait qu’à suivre ces flèches… Derrière elle, Roméo allumait sa baguette d’un discret « Lumos ! ». Un nuage passait devant la lune, et la lumière déjà faible sous la voûte des arbres devenait presque nulle, n’étaient les baguettes des deux sorciers. La Gryffondor cherchait un signe de son passage précédent, scrutant les arbres… Un drôle de bruit de fond se faisait entendre, trop discret pour qu’elle y prête véritablement attention. Une sorte de mince souffle, comme le vent à travers les branches. Non… un sifflement.
Le nuage devant la lune passa.

- REVA ! COURT !

Alors que le Serpentard la poussait en avant, lui-même commençant à détaler, l’Assamaise jeta un regard en arrière et son cœur manqua un battement. Quelle était cette chose ? Trois, non, un seul mais énorme serpent, tricéphale, se dirigeait vers eux en rampant sinueusement, chaque tête dardant sur les jeunes sorciers son froid regard d’émeraude. Avec un sifflement redoublé alors que les jeunes gens s’enfuyaient, le monstre accéléra.
Sur l’instant, Reva suivit Roméo, appliquant son conseil à la lettre : courir. Où ? Droit devant, loin de cette chose. Il n’y avait pas le temps de chercher son chemin. Elle avait beau fouiller sa mémoire, la sixième année ne voyait pas ce que pouvait être ce serpent tricéphale, et combattre une créature inconnue pouvait se révéler extrêmement dangereux.
Courir de nuit en forêt l’était également. Certaines branches basses exigeaient de se baisser, et le sol, entre racines et pierres, était traître.

La fuite:

Le membre 'Reva Rajan' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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'Dé à 4 Faces' :

NOM DE DIEU ! C'est un Runespoor ! Il a rien à foutre là, ce truc !

La créature nous talonne, elle est trop rapide ! Pire que ça, elle est pus rapide que nous ! On va pas pouvoir courir bien longtemps ! Il semble bien déterminé à nous bouffer tout cru !

Je cours derrière de Reva, mais le Runespoor nous rattrape petit à petit... On va finir par tomber et se faire bouffer. Le seul choix serait de se battre mais je sais pas si on pourrait survivre ! Voyons, je me souviens plus comment on peut le mettre KO... Trois tête, avec chacune une fonction différente...

-Reva ! On a pas le choix, va falloir l'exploser ! Vise la tête de gauche, c'est elle qui décide !

Léo s'accroche à moi... Je crois qu'il va s'évanouir... Je déteste quand mon chat est dans cet état là !

- Il faut qu'on balance le sortilège en même temps ! Il sera déboussolé et avec un peu de chance, on l'atteindra !

Si ça continue, il va nous suivre jusqu'à l'école ! Et ça, c'est pas bon du tout !

Et merde, encore un nuage ! On court dans le noir quasi-total, avec seulement une faible lumière au bout de nos baguettes, c'est pas bon ! Je vois plus le Runespoor mais je l'entend et il se rapproche de plus en plus !

Courir pour survivre, c'est bien la première fois que ça m'arrive ! Nom de dieu, on est mal ! Ohlalaaaaa !!!! Je sens déjà son souffle putride derrière moi (il a déjà dû faire une victime, voire même plusieurs...) !

Le temps passe super vite, j'ai l'impression que ça fait deux seconde qu'on est partis... Il va falloir agir vite, très vite, sinon, deux élèves de Poudlard manqueront à l'appel demain et nul ne saura pourquoi...

- Reva, t'es prête ?! Vise la tête gauche ! On balance le sort à trois ! Un ! Deux !
Trois !

Cette impression... L'impression que le temps s'arrête quand on risque notre vie... C'est bizarre... J'ai l'impression de me retourner... très lentement... Je vois le Runespoor, les gueules grandes ouvertes... Je tend ma baguette vers la créature et... je ne vois plus qu'elle... J'ai l'impression que cet instant est d'une longueur extrême alors qu'en fait... Il ne dure qu'une seconde...

- CONFRINGO !!!

Lancé de dé :

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'Dé à 4 Faces' :

Comme un daim trop lent pourchassé par un tigre, Reva sentait que le prédateur gagnait du terrain. Son sifflement furieux se faisait toujours plus proche… Quelle était cette chose ? Ce n’était certainement pas une créature commune à cette forêt !

-Reva !, l’appela Roméo. On a pas le choix, va falloir l'exploser ! Vise la tête de gauche, c'est elle qui décide ! Il faut qu'on balance le sortilège en même temps ! Il sera déboussolé et avec un peu de chance, on l'atteindra !

Se retourner d’un bloc pour lancer un sortilège ? Ils n’auraient jamais le temps de viser, et la créature serait alors sur eux. Ce serait quitte ou double. Il y avait certainement un autre moyen ! Ralentir par quelque moyen le reptile tricéphale pour avoir le temps de faire volte-face, peut-être ?

- Reva, t'es prête ?! Vise la tête gauche ! On balance le sort à trois !

- Att –

Déjà trois ?! Roméo s’arrêtait net et se tournait… Il n’y avait plus le temps de penser, il fallait agir, sinon il allait se faire tuer. A son tour, l’Assamaise pilait…

- CONFRINGO !!!

Le sort du Serpentard fusa, créant une explosion de lumière dans la nuit. Mais trop loin. L’attaque avait manqué sa cible, et c’est une branche qui tomba avec fracas. Mais la créature, elle, était indemne. Déjà, elle ralentissait sa course, commençait à se ramasser sur elle-même pour se détendre d’un coup et cueillir l’impudente proie…

- Stupéfix !

Elle avait brandi sa baguette et crié le mot machinalement. Un éclair jaillit de l’extrémité de chêne blanc, fusant vers la créature qui déjà se déployait, gueules ouvertes, les yeux émeraudes scintillant comme saisis du contentement de tuer…

Stupéfix !:

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'Dé à 6 faces' :

Génial, non seulement on a loupé le Runespoor...

Donc, résumons, nous sommes des élèves de Sixième Année, paumés dans la Forêt Interdite, nous sommes poursuivis par un Runespoor qui n'a absolument rien a faire là et comme des idiots, on a pas pris le temps de viser pour lancer nos sorts !

Nom de Dieu, ce machin à trois tête se hisse devant nous... Il a l'air de se demander qui il va bien pouvoir bouffer en premier... Mais j'ai pas vraiment l'intention de me laisser faire ! Hey, je suis peut-être un Serpentard mais j'ai une certaine fierté quand même !

Bon, faut voir : on peut utiliser des sorts offensifs contre lui en prenant le temps de viser ou alors modifier le terrain... J'opterais pour la première option car après tout modifier le terrain nous handicaperais et on aurait plus de chance de finir dans l'estomac de ce foutu reptile qu'autre chose...

Il est éclairé de plein fouet par la Lune... Il doit mesure au moins deux mètres de long (ce qui n'est pas énorme pour une créature magique), mais avec trois têtes, il a plus de chances de nous atteindre...

Je comprend pas, d'habitude, les Runespoors ne s'attaquent pas aux humains sauf si... sauf si ils sont contrôlés par un mage noir ! Et si le Runespoor est là, le mage noir qui l'a déposé doit pas être loin... Un Mangemort peut-être ? Après tout, il y a une rumeur concernant un certains artefact qui traîne à Poudlard mais rien n'est sûr...

Bon, que faire ? On peut relancer un sort ou continuer de fuir mais dans le dernier cas, il nous rattrapera et nous gobera tout cru ! Le seul moyen est donc de se battre. Si on sort de là vivant, je pense que je me saoulerais comme jamais...

- Reva, on a une chance de l'atteindre alors on vise et on lance un Stupéfix sur sa tête gauche. Si on arrive à l'atteindre, on pourra facilement se faire le reste du bestiau. Fait gaffe à la tête droite, elle a un venin mortel... J'te fais confiance...

Bon, cette fois, je vais pas le louper, ce foutu bestiau... On va bouffer du Runespoor ce soir !

- Stupéfix !


Lancé de dé :

1. Le sort atteint sa cible
2. le sort rate sa cible et le Runespoor attaque, prenant le bras de Roméo au passage
3. le sort atteint sa cible mais n'est pas assez puissant pour le mettre KO. Toutefois, il laisse le temps aux élèves de préparer un plan

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'Dé à 3 faces' :

Le sort partit au loin, laissant le serpent indemne. Au moins, les assauts des jeunes sorciers semblaient avoir eu le mérite de retarder l’attaque du monstre à trois têtes. Celui-ci tardait des regards malveillants sur les deux élèves, ses langues sifflant de colère. Si l’Assamaise n’avait pas la moindre de quoi il s’agissait, Roméo avait l’air d’identifier la créature, lui. Assez pour déclarer la tactique à utiliser, en tout cas.
Maintenant qu’elle lui faisait face, Reva, à défaut de nommer le monstre, voyait au moins mieux à quoi il ressemblait. C’était un serpent d’environ deux mètres de long, pas immense donc, mais surtout large… Son cou, pour autant qu’on puisse le nommer ainsi, se divisait en trois pour supporter autant de têtes. Les écailles, si froides qu’elles paraissent sous les rais de lune, avaient une couleur chaude qui était un indicateur supplémentaire pour affirmer que l’animal n’était pas originaire de ces contrées. On aurait davantage dit une créature des pays du Sud. Que diable faisait-elle là ?

Mais le moment n’était pas aux questionnements, il était à l’action. Une fois de plus, Roméo voulait concentrer les assauts sur la tête gauche. Il n’y avait de toute façon pas le temps d’élaborer autre chose, déjà le serpent se préparait à mordre…
Il se ramassa un peu plus sur lui-même, non pas pour mieux attaquer, mais parce que le sort de stupéfixion du Serpentard venait de le frapper. Sans la mettre à terre, il affectait visiblement la créature. C’était au tour de l’Assamaise de frapper. Brandissant à nouveau sa baguette, elle imita son camarade.

Dé: