- Une seule?! s'offusqua-t-elle. J'en veux DEUX. Ou trois. Peut-être un Sirop de cerise soda, tiens! J'hésite encore. Je souffre beaucoup, tu sais, va falloir sortir beaucoup de cartouches pour te faire pardonner!

Après tout, si elle pouvait jouer de cette situation, elle ne s'en priverait pas!

Gabriel ricana, elle surjouait beaucoup et semblait vouloir profiter de la situation. Ca ne le dérangeait pas, et quand bien même elle ne pleurnicherait pas, il lui aurait offert plus d'un verre. Après tout, le défi qu'il lui avait donné, c'était assez... pénible.

Pas dans le sens où c'était physique, non plus parce qu'elle devait supporter une odeur putride. Sur ce coup là, Lou devra s'en prendre aux camarades du préfet. Ce sont eux qui lui ont donné l'idée des bombabouse juste avant. Bon, ils ne l'ont par formulé très exactement, et clairement, ils ne savaient rien de ce qu'il pouvait bien se passer dans la tête de Gabriel, mais quand même. C'était de leur faute.

Gabriel marchait à côté de Lou en direction des Trois Balais, elle clamait qu'elle hésitait, mais surtout qu'elle souffrait. Il hocha simplement de la tête compatissant, se murant dans un silence total, juste pour voir comment sa camarade Serdaigle allait réagir face à son mutisme. Le prendrait-elle pour un signe de culpabilité ? Ou alors comme quelqu'un qui chercherait à se repentir ? Il y avait tellement de possibilités.

Pourtant, ils arrivaient déjà devant la porte boisée du bar (ou de la taverne, Gabriel hésitait toujours entre les deux, il n'était pas rare qu'il utilise les deux). Il poussa la porte et laissa passer Lou, avec une révérence, sans ouvrir la bouche. Il s'amusait assez de la situation. Avec le recul, ça pouvait tout aussi bien dire qu'elle sentait mauvais, ne pas dire un mot, retenir son souffle malgré l'odorifax... Il n'avait pas raté son sort, mais il était à peu près certain qu'elle avait la terrible odeur des bombabouses incrustées dans ses narines.

Il pouffa, c'était trop dur de garder le silence. Le préfet se fit la remarque à lui-même que c'était un grand gamin, puéril en plus de ça. Il s'installa à une table avec sa camarade.

- Bon, alors, tu t'es décidée ? demanda-t-il enfin. Parce que moi je prendrais bien un jus d'oeillet ! Ou de citrouille... J'hésite encore.

Il lui tira la langue, taquin. Il ne cessait jamais de s'amuser avec son amie. C'était un éternel jeu d'enfants, et il adorait ça.

- Un jus de citrouille pour moi ça sera très bien, avoua-t-elle. Enfin, pour commencer, hein!
- Parfait ! Un jus de citrouille pour commencer pour madame !

Gabriel se leva pour aller cherche le jus de Lou, et se prendre en même temps un jus d'oeillet. Il en raffolait depuis qu'il avait goûté à ça en première année. C'était pas commun et même parmi les sorciers, il y en avait peu qui aimaient le gout particulier des oeillets.

Une fois les verres en main, il se dirigea à sa place pour retrouver Lou. Il plaça le verre de sa camarade devant elle et attendit à peine pour savourer avec gourmandise son jus.

- On t'a réparti dans la bonne maison, toi, y'a pas de doute! Gourmand comme tu es... T'as presque fini ton verre que je l'ai à peine commencé!

Il pouffa. C'est vrai qu'Helga était connue pour sa gourmandise. Le jaune et noir remarqua alors que c'était aussi vrai pour elle.

- C'est vrai que toi aussi t'as été répartie à la bonne maison, j'veux dire, tu ressemble à l'idée que je me fais de Serdaigle. J'allais dire calme et discrète mais c'est pas vrai avec moi du coup je sais pas si c'est vrai avec les autres...

Il lui tira la langue, amusé avant de terminer son verre d'une traite.

- En vrai, je trouve ça drôle. Le choixpeau nous aurait réparti sur nos ressemblances...

Le préfet se plongea dans ses réflexions, trouvant ça aussi amusant que surprenant et effrayant.