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Messagela théorie de l'espèce la théorie de l'espèce Empty- Dim 15 Oct - 19:45


LA théorie de l’espèce




ft Adélaïde Nott





“Chère maman,
je suis absolument navrée de vous savoir souffrante. Je dois dire que cela ne me surprend pas, la saison est propice à la maladie et les couloirs du manoir sont humides et venteux. Peut-être vous serais t’il utile de quitter l’Irlande quelques temps. Bien entendu, je comprend votre réticence mais un peu de soleil vous serait bénéfique me semble t’il. Je suis toute aussi navrée de vous savoir à nouveau en froid avec papa. Encore une fois, partir quelques temps pourrait vous aider vous remettre.
Pour répondre à votre question, oui j’ai des nouvelles de Stuart, il va très bien. Je crois qu’il est au Etat-Unis en ce moment, et cela semble lui plaire. Malheureusement, il ne veut toujours pas vous reparler, j’en suis vraiment désolé. Laissez lui donc du temps, il guérit toutes les blessures, et vous savez qu’elles sont nombreuses. Je vous embrasse.
Affectueusement
Votre Elie”


Elizabeth marchait à pas pressé dans les rues étroites de pré-au-lard. Le vent glacé lui griffait le visage, lui glaçait la peau et emmêlait ses cheveux. Sa lettre précieusement nichée dans la poche de sa veste, elle courait presque dans la neige, en direction de la poste. Elle avait envie de se débarrasser de ce fichu bout de papier, rempli de mensonges. Elle n’était navrée de rien du tout, sa mère venait encore se plaindre d’être malade. Ce qui n’était probablement qu’un prétexte pour se plaindre de son père. Encore. Elle aurait bien aimé laissé la tâche ingrate à son hibou mais il était déjà occupé, il portait une lettre à son frère. Résultat elle se retrouvait obligée de traverser l’école et pré-au-lard pour poster sa lettre. Plus vite elle aurait réglé cette histoire, plus vite elle pourrait faire un tour au trois balais, boire une bièraubeurre. Elle le mériterait amplement, maintenir un semblant de vie familiale alors que les membres se trouvent dans des pays différents c’est tout un travail. Et malheureusement, les deux seuls qu’elles auraient bien aimé séparés étaient décidés à vivre dans la même maison jusqu’à ce que mort s’en suive.
Elle atteint enfin la poste et poussa la lourde porte avec difficulté. Une vague de chaleur lui caressa immédiatement le visage et elle retira ses gants pour réchauffer ses mains gelés, puis s’approcha des hiboux des courriers longues distances. L’odeur de pailles et d’excréments rendaient l’air difficilement respirable. Travailler ici devait être plus que désagréable.  Elle s’approcha d’un coin de la salle où se trouvait un petit guéridon. Une plume était disposé en libre service dessus. Elle s’en saisit et inscrit sur l’enveloppe parcheminée:

Manoir Rowle, 1 St finan’s street, comté du Kerry, Killarney, Irlande


Un grand hibou aux plumes grises la toisait du haut de l’étagère, arborant un petit air supérieur.
-Toi mon bonhomme, tu ne vas pas fière longtemps. Bonne chance pour porter ça à mes parents.
Les pluies torrentielles d’irlande mêlés aux neiges écossaises risquaient de rendre le trajet quelque peu inconfortable. Tant pis pour lui, il n’aurait pas dû la regarder comme ça.
-Excusez moi, dit-elle en direction du postier, j’aimerais ce hibou pour poster ma lettre.
Elle déposa sa lettre sur le comptoir et deux noises pour payer tout cela puis attendant que le type derrière le comptoir finisses de s’occuper d’elle, jeta un regard autour d’elle. Des élèves étaient occupés à poster des lettres et des habitants du village discutaient dans un coin de la pièce. Elle plissa les yeux en direction du fond de la salle, une femme aux cheveux bruns sombres, était appuyé contre un mur, visiblement absorbé dans sa lecture. Son visage, bien que difficile à cerner dans la pénombre, lui paraissait étrangement familier.
-Et voilà ma petite demoiselle, votre lettre est posté.
elle sursauta:
-merci beaucoup.
Reportant son attention sur l’inconnu, Ellie fouilla dans sa mémoire, tentant de se rappeler où elle avait bien pu la croiser. Et enfin la réponse vint, chez elle. Cette dame dans le fond de la salle, c’était sa tante Adélaïde. La cousine de sa mère pour être exacte. Une ancienne Rosier. Elle ne l’avait pas vu depuis une éternité, alors la perspective de la croiser à pré-au-lard lui paraissait incongru. Adélaïde Nott. Drôle de personnage, son frère la trouvait flippante. Elle la trouvait fascinante. Et aussi un peu flippante. La surprise passé, elle s’approcha de sa tante, et la salua poliment, dans ses souvenirs, plutôt lointain il fallait l’avouer, elle était plutôt de genre glaciale, mais l’opportunité de lui parler était trop belle pour la laisser passer. Et puis elles étaient de la même famille, il aurait été malvenu de l’ignorer:
-Adélaide ? Bonjour, c’est agréable de te croiser.
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