Le village de Severks en Russie, n’existait pas sous le règne soviétique, du moins pas officiellement. C’est là qu’Anastasia a vu le jour, dans le manoir de sa famille. Tout le monde y était. Ou presque. Les grands-parents, les arrières grands-parents, les parents, son frère aîné et puis elle. La construction était assez grande pour y accueillir la famille de sang-pur. Tous étaient sorciers. Aucun sang moldu. Une fierté pour la famille dans cette époque plutôt sombre. C’est d’ailleurs dans cette même ville de Sibérie que la jeune fille passa ces premières années, entourée des membres de sa famille qui ne voulait que le meilleur d’elle. Elle a rapidement apprit à accepter et faire ce qu’on lui demande. Ce ne fut jamais une réelle partie de plaisir, mais oh combien elle aimait cette famille.

Ses premiers apprentissages, consistèrent à reproduire tout ce que pouvait faire son aîné. Elle devait être comme lui, parfaite. Une enfant prodige qui honorerait la famille le temps venu. Très peu de temps pour jouer, mais jamais Anastasia ne s’est vraiment ennuyé. C’est d’ailleurs dans ces premiers moments que la jeune fille découvrit sa passion pour les étoiles. Elle ne pouvait se rappeler de la première fois, mais à tous les coups, les petites boules blanches sur fond bleu lui inspiraient un sentiment de pure gaieté, de tranquillité absolue. Les seuls amis de la russe consistèrent de son frère, de quelques cousins et cousines et de deux ou trois enfants habitant le village. Elle devait également beaucoup apprendre, il n’était jamais trop tôt pour commencer. Pour beaucoup, son enfance n’était pas digne d’un enfant, mais jamais elle ne s’en ait trop soucier. Elle s’y plaisait à sa manière.

Vers ses huit ans, les parents de la jeune fille décidèrent de déménager. Le climat politique alors présent ne leur convenait pas et ils préférèrent rejoindre l’île britannique de Grande-Bretagne et de s’installer tout au nord, en Écosse. Pour se rappeler de la maison, bien que rien n’y fût similaire. Dur choc culturel, les enfants durent apprendre l’anglais en fréquentent les autres. Le frère d’Anastasia réussit en un an seulement. Un prodige. La jeune fille dut y mettre un peu plus de temps. Une déception. Un coup, que la russe ne voulut jamais reproduire. Et depuis, elle tente de toujours briller devant les yeux de sa famille.

L’année de ses 9 ans, Anastasia vit son frère quitter pour sa première année à l’école anglaise de sorcellerie Poudlard. Une école très prestigieuse selon ses parents, un honneur d’y ressortir avec les bons résultats. Et c’est ainsi que pour ses deux premières années, Nikolai revint à la maison brillant de succès. Créant ainsi une embûche de plus pour la jeune fille. Mais pour elle, son frère était parfait. Il était l’exemple à suivre. Lorsqu’elle reçut sa lettre, elle  aborda ses premières années en voulant suivre le passage déjà tracé par son frère avant elle.

C’est pendant son parcours scolaire qu’Anastasia se fit une idée des sang-purs, des nés-moldu, qu’elle se forgea sa propre opinion, qui pour la première fois de sa vie, différait de celle de sa famille. C’était une pensée dangereuse et qui faisait peur. Qu’allait penser sa famille? Ses amis? Son frère? Elle décida donc de tout garder pour elle, ou du moins dans son cercle serré d’amis. Jamais elle n’osera aborder le sujet de manière différente avec sa famille. C’est également pendant ces années, que la russe réalisa que pour elle, ses résultats scolaires et ses réussites ne lui importaient pas plus qu’il le fallait. Elle voulait tenir son propre journal d’Astronomie. Encore une fois, sujet impossible d’aborder avec sa famille. Elle commença à rêver pendant les cours, à se perdre dans les couloirs et arriver en retard, mais personne ne pouvait rien dire, ou presque. Ses résultats démentaient les actions. Et puis, vers son quinzième anniversaire, Nikolai lui montra comment les gens pouvaient se faire manipuler aisément. Comment il était possible de résoudre tout conflit par les mots et par les actions.  Anastasia comprit rapidement et pouvait se sortir de la plupart des situations comme montrer par son très cher frère. Puis, ce dernier quitta l’école et la jeune femme n’eut comme souvenir que les enseignants précieux de son aîné. Deux années plus tard, ce fut son tour de quitter l’école, mais rien au monde ne l’aurait préparé pour ce qui l’attendait dans le monde extérieur.

Sa première leçon fût que le monde des adultes était un autre monde de Poudlard. Les deux n’avaient apparemment aucunes connections et la jeune femme fût rapidement submergée par cet inconnu. Elle devait se trouver un travail digne de son nom de famille, se marier à ce cousin de Russie, Igor, et vivre sa vie de sang-pur adulte. Heureusement pour elle, le mariage fût maintes et maintes fois retardé pour des causes de problèmes de déplacements, pas qu’elle ne se plaigne. Anastasia, toujours en adaptation dans ce nouveau mode de vie, enchaîne les petits boulots temporaires ici et là et continue à prendre le thé avec sa famille et à discuter des mêmes sujets et des mêmes points de vue encore et encore, tout en prenant soin de noter ses rêves dans son précieux carnet qu’elle traîne depuis qu’elle sait écrire..