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MessageUne phrase et seize mots. Une phrase et seize mots. Empty- Jeu 15 Fév - 2:26
Pur, Inchangé, Survivant
Il y avait eu des rumeurs. Non pas dans le monde de l'éveil mais dans celui de ses rêves. Il y avait eu des signes oniriques. La présence récurrente d'une grande forêt, de l'autre côté de la mer. Avec quelque chose en son sein.

Il y avait eu un changement dans le vent. Quelque chose d'électrique, comme un fluide, qui le poussait à se retourner pour regarder par-dessus son épaule. Même en plein jour. En parfait équilibre entre la peur et l'excitation.

Puis il y avait eu les lettres. Les hiboux de McNair. Le mot glissé sous sa porte par Gibbon. Pas leurs marques qui les titillaient, mais leurs intuitions. Leurs marques, elles étaient à peine visibles depuis ces dernières années.

Quelque chose était sur le point de changer dans l'air du temps. Insignifiant comme le blanchissement léger de la couleur des lièvres avant un hiver froid. Un point de détail qu'il fallait déjà connaitre ou spécifiquement attendre pour le remarquer.

Mais qui était là, bien là.

Ceux d'Azkaban le sentaient-ils, aussi, au fond de leur désespoir ? Les Détraqueurs leurs permettaient-ils de sentir encore quoique se soit ? Combien étaient devenus fous ? Combien de ses amis étaient devenus suicidaires, le corps présent mais l'esprit an lambeau dans les nuées ?

Il avait pris la table tout au fond du pub. Insolite, le propriétaire avait emménagé une vieille cave d'une ancienne demeure de Londres pour la convertir en bistrot. La voûte de pierre en arche du plafond ne disposait d'aucune fenêtre. Encore plus unique, la cave avait été montée en gros bloc de pierre de taille en ardoise grise. C'était  un endroit intime, petit, isolé et surtout inconnu de la plupart des Londonnien. Septimus y venait parfois depuis maintenant trois ans... l'endroit lui faisait vaguement penser à la salle commune de Serpentard.
Il était pas loin de vingt-deux heures, un vendredi soir, et dans tout les autres pubs du monde la clientèle devait affluer en flot ininterrompu. Pas ici.
Septimus était seul avec le barman...

...Avec Macnair et Gibbon en face de lui.
Spoiler:

Ils sont irrécupérables. Je leurs avis bien dit de se vêtir correctement. Enfin correctement... à la manière des Moldus.

Macnair portait un long trenchcoat en cuir noir qui lui arrivait jusqu'aux chevilles, avec une courte pélerine en coton noir sur les épaules. Gibbon avait un costume gris trois pièces digne d'un lord anglais des années vingt, avec une chaine de montre en or qui sortait de sa poche. Trop décalé pour l'un, trop chic pour l'autre. Les cheveux de Mark lui tombaient jusqu'au bas des reins... Walden avait de grands yeux fous qui bougeaient en tout sens.

Le premier policier de quartier venu le prendrait pour un drogué ou un dérangé. C'était une erreur d'accepter de les voir.

Pourtant, ces deux là faisait partie de ses rares amis à ne presque pas avoir été inquiété après la Guerre. Walden Macnair avait même un poste au Ministère. Gibbon tenait une librairie à... Où déjà ? Guildford ? Guildford ou Oxford ?

Par chance, le barman doit avoir une ouïe déficiente.

Walden avait balbutié en se reprenant, alors qu'il avait voulu dans un premier temps commander une bièraubeurre. Septimus faisait doucement mais sans interruption  tourner son boc de bière blanche entre ses deux mains,depuis le début de l'entretien . Gibbon prit la parole.

- Nous n'étions pas certains que tu accepterais de venir.
- Je n'oublie pas mes amis, ni la Cause, Mark. Toutefois une rencontre comme celle-ci se prépare, se mûrit.
-Semblait bien frileux à l'idée de nous recevoir chez toi, dit Macnair.
-Sottises, Walden. Ma maison est toujours ouverte pour aider des... Ses partisans.

Le barman ne leur prêtait strictement aucune attention. Il faisait des allers et retour entre la rues et le pub en charriant de gros fût en fer blanc. A chaque fois cela lui prenait plusieurs minutes pour maneuvrer dans l'escalier étroit. Ils étaient aussi tranquilles que possible.

- Wilkes, Avery et Mulciber ont bien des fils, non ? Ceux là n'ont jamais été inquiété de près ou de loin par la Justice Magique. Pourquoi ne sont-ils pas ici avec nous, ce soir ?
-Même pas pris la peine de les prévenir. J'avais essayé il doit y avoir deux ans. Z'avaient même pas répondu à mes hiboux. Le chat n'est pas là, les souris dansent.
-Serait-il fou de penser que d'autres que nous soient rester en contact sans que nous le sachions ? Voir qu'ils se réunissent ?
-Impossible à dire, Septimus. Le seul que j'ai revenu c'est Hector Goldsnake. Il est passé comme un fantôme à la librairie il y à... sept mois. Sans un mot, sans un regard, il a laissé sur mon comptoir ...ça.

Gibbon sortit une sorte de journal privée en cuir, grossier, et le posa sur la table. Septimus regarda Mark, et compris que ce dernier voulait qu'il le lise.

- Maintenant, vraiment ?

- Juste la première page, Septimus. Elle suffit pour comprendre tout le reste.
-Bon, bon...voyons voir cela...

Septimus ouvrit le journal à la première page. L'écriture était soignée, fine et penchée sur la droite. Il fronça les sourcil et fil défiler rapidement toutes les autres pages. C'était pareil, tout du long.
Une colonne avec trois données. Une date, un lieu, et un rapide descriptif.

11 Mars 1991, Forêt de Pontivy: Tout les papillons de la forêt raides morts au sol.
23 Mars 1991, Forêt de Gouarec: Les arbres saignent, de l'écorce et des feuilles.
27 Avril 1991, Forêt de Paimpont: Volée d'oiseaux qui fuient l'endroit en même temps.
14 Septembre 1991, Forêt de Brocéliande: Cris inhumains dans la nuit, campeur qui l'a entendu mort.

Le fil directeur était lumineux. Des évènements à priori magiques se déroulaient quelques part à...

Les trois quart des noms ne me disent rien. Brocéliande, si. La Petite Bretagne d'outre-mère...Pour une raison connue de lui seule, Goldsnake s'ést intéressé de prêt  à un moment de sa vie à ce qui passait sur un autre continent. Goldsnake...

Il essaya de se remémorer le bonhomme. Cela l'aiderait à mieux comprendre.
Hector Goldsnake avait été non pas un Mangemort mais un sympathisant ardent de leur idéologie. Moins ardent que lui même, toutefois. Un type nerveux, qu'un pet de scrout-à-pétard pouvait faire sursauter. Septimus se souvenait que pour ne pas éveiller de soupçon, il avait combiné un plan avec sa femme... il lui avait demandé de le dénoncer au Ministère en tant que victime de l'Impérium.

- Alors ?
-Alors quoi, Walden ?
-Pige pas ce qu'il faut lire entre les lignes ?
-Rien de bien probant. Hector montrait un intérêt encyclopédique pour les... faits divers magiques de Bretagne. Pour une raison qui m'échappe, il à voulut faire don de ses notes à Mark. Ou celà nous mène t-il mes amis ? Je vous le demande. Quel sentier me demeure caché tandis que vous le voyez si clairement ?

Macnair et Gibbon échangèrent un regard.

-T'sens tout comme nous que quelque chose est pas net dans l'air. T'gratte, sans que tu puises mettre le doigt dessus. Nous aussi. Pis s'doit être pareil pour tout les autres. Ç'dut prendre Goldsnake avant nous. L'démanger tellement qu'il lui a fallut chercher.
-Nous croyons qu'Hector cherchait des indices sur Lui. Sur... ou Il se cachait, Septimus. Maintenant Goldsnake se cache et cela va être impossible de le trouver pour qu'il nous en dise plus. Son ultime indice, c'est ceci...

Septimus ouvrit de grands yeux quand Gibbon sortir sa baguette. Il sursauta sur son siège et se pencha en arrière pour voir si le barman était là... Il faisait sombre dans la pièce et Mark savait se montrer discret, mais tout de même !
Gibbon caressa la couverture du journal avec le bout de sa baguette.

- Spécialis Révélio...

Sous les yeux de Septimus, une écriture se forma sur la couverture même du journal. Mal formée, tordue, elle différait complètement de ce qu'il avait pu voir écrit de la main de Goldsnake. Une phrase.

Une phrase pour faire affluer beaucoup de souvenirs.
Une seule phrase pour tout remettre en question.
Une simple phrase qui les lier tous les trois.
Seize mots pour les lancers sur leur recherche.

''Lancé la Marque des t.   au des.  de la for. pas de rép. déb. des rêves.''
Codage par Libella sur Graphiorum
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Une phrase et seize mots.
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