Sang : Âge : 12 ansStatut : Élève Gringotts : CompteAnnée : Première Baguette : Bois d'aubépine et coeur de plume d'oiseau-tonnerre Avatar : Angelina Jolie Points : 0
Gemma Landre
Lettre au Père Noël - Gemma Landre - Jeu 31 Aoû - 19:55
Arrive l'hiver, symbolisme d'un froid chaleureux. Ses soldats duveteux s'affairent à tapisser les toits, tendrement étouffer les plantes trop vivaces, joliment tuer chaque couleur de leur étendue blanche. Les flocons malicieux s'enfuient dans les souffles du vent, se mêlent aux cheveux des passants, embrassant leurs visages glacés. Hors et dehors des murs, ambiances imparfaites, utopiques de fêtes. Sourire et joie habitent les maisonnées. Lourdes tempêtes enneigées frappent contre les carreaux avec une âcre volonté d'entrer dans le manoir austère. Pas de chaleur, de bonheur ou d'amour en cette demeure. Noël n'est pas famille et retrouvailles, mais distance et rigueur. L'enfant écrit pour oublier son père inexistant. Écris ce que tu veux, écris ce que tu souhaites, écris ce que tu désires. Mais tait la nécessité de sentir contre ton cœur celui aimant d'un parent. Il neige à l'intérieur.
Monsieur le Père Noël (Nous nous abstiendrons du "cher" bien souvent d'usage, étant donné que nous ne nous connaisson pas),
Je ne vous tiendrais pas l'habituel discours de "j'ai été bien sage cette année", parce que je ne l'ai pas été. Ce n'est sûrement pas la chose la plus intelligente à faire que de révéler cela dans cette missive, mais je ne pense pas encourir quoi que ce soit. La vilain Croquemitaine ne risque pas de venir me manger, je n'ai tout de même pas été assez désobéissante pour cela. Vous jugez que je le mérite ? Libre à vous, je me débrouillerais bien pour éviter vos sentences. Et, dans le pire des cas, je ne recevrais pas vos présents. Mon père me les offrirait alors sans problèmes. Ses cadeaux sont ses seules marques d'une affection potentielle.
Parce que, voyez-vous, il n'est pas du genre à me porter grande attention. Je pourrais penser que cela est dû au fait qu'il ne soit pas démonstratif, mais en réalité, je suis persuadée qu'il ne m'aime juste pas. Je ne dis pas pour autant qu'il me déteste, seulement que je l’indiffère au delà du fait que je sois sa descendante. C'est une bonne chose, et je n'en souffre évidement pas.
Qui a besoin d'attention, de se faire cajoler, se sentir entouré ? Qui a besoin de caresses, de baisers, de mots tendres ? Qui a besoin d'une maman, d'un papa, d'un quelconque parent ? De douces mains pour sécher ses larmes ? D'une voix rassurante pour faire taire les peurs ? D'un guide dans ce monde si vaste, si fou, si étrange ? De bras robustes pour se protéger de sois-même et des autres ? De berceuses comptées pour rejoindre les songes ? De réprimandes colériques, apeurées, pour apprendre à se préserver ? De la promesse d'un pardon infini ? De liens familiaux robustes, inébranlables dans cet univers d'éphémère ? D'un repère parmi toutes ces étapes floues ? D'un amour inconditionnel ?
Les faibles. Je me construis seule, sans m'enticher de n'importe qui, sans m'entacher de relations outrageuses. Mon cœur se porte à merveille sans ces fioritures inutiles. Ce n'est pas comme si une fissure béante de solitude laissait la douleur imprégner mon être, m'habiter et me détruire. J'ai tout ce que je veux, je mène ma vie comme je l'entend, c'est suffisant.
Enfin passons, rien d'important. Je ne sais même pas pourquoi j'évoque toutes ces futilités, ce n'est pas comme si toute cette histoire m'intéressait un temps soit peu. Pour en revenir au sujet principal de cette lettre, soit ce que je désirerais recevoir ce vingt-cinq décembre, je dirais qu'il n'y a que peu de choses que je demanderais. Seulement deux à vrai dire. Mise à part si vous avez la possibilité d'effacer toutes mes erreurs ? Si oui, j'accepte avec grand plaisir. Si non, voici une liste d'objets un peu plus tangibles ;
Tout d'abord, je voudrais un pendentif de diamant noir. Toutes ces pierres précieuses, semi-précieuses, et diamants m'ont toujours fascinés. Qu'un si petit échantillon ait une telle valeur me surprend toujours. J'ai déjà reçu des centaines de bijoux depuis ma naissance, tous plus imposants et expansif les uns que les autres. Montrer ma richesse m'est bien égal, et porter seulement un collier discret me plairait énormément.
La seconde chose, et c'est un peu spéciale, je le concède, est une potion de haine en assez grande quantité. Que je m'explique : j'en ai besoin pour donner une bonne leçon à une petite peste. Je pourrais la faire moi-même, mais je n'arrive pas à trouver la recette, et je doute que les ingrédients soient vraiment à ma portée. Peut-être jugez-vous cette demande stupide, mais elle m'est nécessaire. Si je ne me venge pas, je n'aurais plus aucune crédibilité, et ma fierté s'en verrais blessée. Elle est tout ce à quoi je me raccroche, tout ce que j'ai, et je dois la préserver. Il est dit que vous pouvez-nous surveiller, et si vous acceptez de m'apporter cette mixture, regardez de temps en temps ce qu'il ce passe à la table des Gryffondors. Ce sera sûrement assez divertissant.
Il me semble que c'est tout. Je ne vais pas vous voler plus de temps, vous devez avoir beaucoup à faire. Comme on me répète d'être polie et courtoise à longueur de temps, je vais me montrer docile pour une fois. Je vous souhaite un Noël aussi calme que le miens, et de ne pas sombrer sous le travail. Chez nous, il y a des elfes de maisons pour que nous ne nous fatiguions pas trop. C'est aussi grâce à eux que vous réussissez à remplir votre tâche ?
