Viola sursauta violement et se redressa dans son lit, effrayée. Elle ouvrit grand les yeux et scruta autour d'elle avant de comprendre qu'elle n'avait fait qu'un simple cauchemar, elle était dans son lit à Poudlard, et pas seule dans la forêt comme elle le pensait. Elle se passa la main dans les cheveux et soupira, tous le monde dormait à cette heure de la nuit, les seuls encore debout à cette heure, c'était les fantômes et les souris. Elle souleva doucement la couverture et se glissa silencieusement hors de son lit, en attrapant sa veste et ses baskets puis quitta la chambre sur la pointe des pieds. Elle avait besoin de prendre l'air et le seul endroit où elle pouvait faire ça sans quitter le bâtiment elle le savait, c'était la tour d'astrologie. Tous était sombre mais les tapisseries argentés de la salle commune brillait d'un halo lumineux surnaturel. Elle contempla quelque instants avant de quitter la salle. Dans les couloirs, elle n'entendait que le bruit de ses pas, cela la mettait mal à l'aise, comme si elle réveillait le château dans son légitime sommeil. Elle n'entendait que cela, le bruit de ses pas et les bruits de son cœur, qui battait étrangement vite. Une sensation bizarre l'avait pris en début de semaine et ne l'avais pas quitté, une sensation d'inquiétude, comme un pressentiment. Elle avait écris à son père qui n'avait toujours pas répondu à son grand désarroi. Et ses cauchemars quand à eux, étaient depuis peu bien plus virulents et plus réalistes que d'ordinaire. Il lui arrivait de se réveiller ailleurs en ignorant totalement pourquoi. Et d'autres fois, elles faisaient des rêves lucides tellement effrayants qu'elles se réveillait en tenant sa baguette. Elle sortit cette dernière et murmura "lumos". L'escalier de la tour s'illumina alors d'un faible rayon blafard et elle monta prudemment les marches et se tenant à la barrière. Comme toujours, la porte n'avait pas été fermé. Elle atteint enfin le haut de la tour et s'approcha avec bonheur de la barrière métallique puis inspira une longue goulée d'air frais. La nuit était fraîche et la lune pleine, le ciel sans nuages magnifiques lassait apparaître les étoiles. Elle se pencha un peu plus, quand un léger craquement la fit sursauter...

Il était tard, et Gemma s'ennuyait. Allongée sur son lit, elle observait la plafond, réfléchissant. Elle se sentait oppressée entre ces murs épais, comme si sont esprit ne pouvait s’épancher. C'était de plus d'espace qu'elle avait besoin, un espace infini. Se levant souplement, elle se rhabilla. Elle savait où aller, comme toujours lorsqu'elle avait besoin de se retrouver avec elle-même. La tour d'astronomie. Marchant dans les couloirs froids, elle n'avait même pas besoin d'allumer sa baguette. Le chemin lui était tellement quotidien qu'elle le connaissait pas cœur : elle y allait presque toutes les nuits.

Elle aimait écrire devant le calme du ciel étoilé, ou lire pour élever son esprit jusqu'au cieux. Le laisser prendre la direction qu'il voulait, du moins. Arrivant dans la tour, elle constata que quelqu'un s'y trouvait déjà, là où elle avait l'habitude de s'installer. Cela l'irrita quelque peu, c'était son repère nocturne. Depuis la rentrée, elle s'y rendait presque toutes les soirs, à n'importe quelle heure, et n'y avait jamais croisé qui que ce soit. Elle ne comprenait pas pourquoi l'inconnue, qui se tenait de dos et avait une longue chevelure, était là. Comme elle semblait avoir perçue qu'elle n'était plus seule, Gemma releva légèrement la tête comme pour la défier, attendant de voir comment elle réagirait.

Viola se retourna brusquement, une fille plus jeune qu'elle, cheveux châtains et la moue fière la défiait du regard en haut de l'escalier. Elle soutint son regard amusée, ses yeux la défiait, et elle n'avait absolument pas peur d'elle. Elle la fixa cherchant un signe de sa maison des yeux mais rien ne l'indiquait. La jeune fille avait l'air contrariée, elle espérait peut-être se retrouver seule en haut de la tour ! Mais trop tard elle était là, et bien decidée à rester. Elle s'appuya contre la barrière l'air nonchalant et demanda d'un air enjouée:
-Je t'ai pris ta place peut-être ? Désolée, j'ignorais que tu venais ici. Tu aimes l'astronomie ? Je suis une vraie passionnée, je suis venue ici exprès. Tu es qui au juste, que je sache à qui je m'adresses ?

L'inconnue soutint son regard, ce que la fillette apprécia. Si elle l'avait détourné, ça aurait voulu dire quelle avait eu peur d'elle, ce qui aurait été ridicule étant donné leur différence d'âge visible. Elle lui demanda en suite si elle avait pris sa place, se disant désolé. Même sur le ton de la plaisanterie, Gemma ne s'excusait pas, et elle trouvait toujours cela gratifiant que quelqu'un le fasse pour elle. Aussi, elle l'interrogea sur le fait qu'elle aime l'astronomie, lui disant être une passionné. Enfin, sa dernière question fut son identité.

"-Je m'appelle Gemma Landre, et je suis en première année à Serpentard. Pour le moment, je n'ai encore jamais étudié l'astronomie, même si ça à l'air fascinant. Tout ce que je sais, c'est que j'aime me perdre dans les étoiles. "

Visiblement, la nuit la rendait poète. S'approchant souplement de pas fluides, elle attendit une réaction de la part de l'autre jeune fille.

Une première année ? Elle faisait plus âgée que son âge. La jeune fille plaisait à Viola, fière et directe. Elle lui fit un petit sourire. Gemma s'était rapproché visiblement intéressée:
-Je m'appelle Viola Atticus, je suis en 5ème année à serpentard. Moi c'est mon père adoptif qui m'a appris l'astronomie. Je viens d'Ecosse, elle leva la tête, dans les Highlands. Là-bas quand les nuits sont clairs, on voit toutes les constellations de la saison. Je les connais par cœur.
Elle se tourna vers le ciel et leva le doigt vers la voute céleste:
-Tu vois les étioles brillantes ici, c'est Andromède, et juste en dessous c'est Aldébran, elle est particulièrement Vénus en Septembre. La grosse étoile là c'est mars en septembre elle est en plein milieu de la voie lactée et à l'est on peut encore apercevoir la chevelure de Bérénice. Mais elle disparaitra bientôt.
Elle s'était perdu dans ses réflexions, et tourna la tête vers la jeune serpentarde qui s'était approché de la barrière, fascinée.

Son interlocutrice se présenta sous le nom de Viola Atticus, une cinquième année serpentard également. Gemma ne l'avait jamais vu, ce qui n'était en soit pas exceptionnel, elle remarquait rarement qui que ce soit. L'adolescente ajouta qu'elle avait un père adoptif et venait d'Écosse . Comme elle ne demanda à la demoiselle Landre aucun autre détail la concernant, elle n'ajouta rien.

Viola se retourna donc vers le ciel, l'observant, et désignant plusieurs constellation.

« - Tu sais, ce qui serait susceptible de me plaire, c'est plus les légendes que les façon dont elles sont formées. Peut m'importe qu'elles aient trois ou douze branches si je n'en comprend pas la signification. J'aime aussi leurs noms, et leurs douces sonorités. »

La voix de la brunette avait raisonné dans la pièce vide. Ce que lui racontait son aînée ne lui inspirait rien, et elle avait jugé bon qu'elle le sache avant de l’assommer avec toutes ces connaissances. En cet instant précis, elle n'était pas disposé à cela.

Elle observait distraitement le ciel. Pour elle, les astres se fondaient et se confondaient en un infini flou, et elle aimait ce lumineux désordre.

Viola la regarda amusée, cela n'avait rien de surprenant qu'elle préfère les légendes aux placements des constellations. Elle aimait les deux mais les légendes avaient quelques choses de fascinant:
-Tu connais le mythe d'Orion, la constellation de l'hiver ? C'est ma légende préfèré. Orion était un beau et redoutable chasseur qui commit l'imprudence de tenté d'abuser d'Artemis, la déesse de la chasse. Pour se venger, il fut piqué à mort par un scorpion. La constellation du scorpion est situé de l'autre côté de la voûte céleste exprès. J'adore cette légende, surtout parce qu'elle rappelle aux gens que les apparences peuvent être trompeuses et qu'ils faut se méfier des plus innocents.
Elle tourna la tête vers Gemma attendant sa réaction. Elle ne cherchait pas à l'intimider en tenant ses propos, seulement à mieux la cerner. La jeune fille lui était sympathique, si elle pensait la même chose, nulle doutes qu'elles étaient faites pour s'entendre.

Viola lui raconta un mythe qu'elle jugea intéressant. Hochant presque imperceptiblement la tête, elle écoutait sa voix douce réciter son conte. C'était celui de la constellation de l'hiver. Il portait sur Orion, un chasseur dit beau et redoutable, qui voulu abuser de la déesse de la chasse, Artémis. Celle-ci ne se laissa bien évidemment pas faire, allant jusqu'à se venger ; le jeune homme fut condamné à être piqué à mort par un scorpion. C'était d'ailleurs pour cette raison que la constellation du scorpion était situé à l'opposé de la voûte Céleste.

Gemma répliqua sur l'avis qu'exposait l'autre sorcière.

« - Ce que je retiens de cette histoire, c'est plus le concept d'équité et du juste retour aux choses. Que l'on à ce que l'on mérité au final ; celui qui comptait mal agir est au final celui qui souffre. Je trouve que cela nous offre un regard erroné de la vie. En vérité, ce ne sont pas « les méchants » qui sont punis, et les « gentils » qui sont récompensés. Il y a tellement de facteurs qui influent. Rien n'est blanc ou noir, tout est gris, d'une infinité de nuances. C'est en cela que je rejoins ton avis, sur le quel les apparences sont parfois trompeuses. Artémis qui était le victime n'est-elle pas devenue le bourreau ? »

La fillette eu un rire léger.

« - Mes pensées sont toujours très confuses la nuit, et plus nombreuses également. J'espère que tu ne t'y perd pas. »

Viola était impressionné, et pour l'impressionner, il en fallait beaucoup. La jeune fille pensait exactement comme elle, avec un raisonnement brillant et surprenant pour une première année. Gemma avait eguisée sa curiosité, loin de lui faire penser à une petite soeur, elle était sérieusement le genre de personne qu'elle aimerait fréquenté. Elle lui sourit franchement, et hocha la tête. Oui, elles pourraient vraiment bien s'entendre toutes les deux:
-Tu es maline, ca se voit. J'aime bien les gens dans ton genre, j'ai un livre sur les constellations et leurs mythes. Je pourrais te le prêter, je le connais par cœur.
La nuit était quasiment noir à présent et le parc plongé dans l'obscurité semblait cachés milles secrets. Elles pouvaient presque voir des ombres se mouvoir dans le noir. Un mouvement imperceptible lui fit baisser la tête. Elle se pencha encore plus, le buste quasiment entièrement de l'autre côté de la barrière et plissa les yeux l'ombre semblait s'être figé et disparu soudainement:
-Tu as vu ça ?

Au regard que portait sur elle son interlocutrice, Gemma pouvait lire de l'admiration. Elle alla jusqu'à la complimenter, ce qui fit fleurir un sourire radieux sur son visage. La nuit, elle était plus apte à montre ses sentiments, et elle ne craignait rien à dévoiler ceux-ci en cet instant.

De plus, elle était rassurée. Elle avait craint que l'autre sorcière avec qui elle devrait passer un certain moment ne soit hautaine avec elle au vu du comportement qu'elle avait eu à son arrivée, mais la petite serpentarde s'était trompée. Cela était une bonne chose, elle n'avait pas la moindre envie de faire redescendre une personne trop prétentieuse qui aurait profité de son jeune âge (par exemple) pour la rabaisser.

Sa camarade alla même jusqu'à proposer de lui prêter un livre, ce à quoi elle répondit avec enthousiasme. Lire, elle adorait ça. Dévorer tous les ouvrages qu'elle trouvait, comme si elle s'en nourrissait. Cela lui permettait d'échapper quelques instants à une réalité qu'elle ne pouvait pas toujours accepter.

Elle était distraite, réfléchissant comme à son habitude, quand une question de Viola la ramena à la tour d'astronomie.

"- Non, qu'il y a-t-il ?"

Avec attention, elle se mit elle aussi à regarder par le parc.

-C'est bizarre, j'aurais jurer avoir aperçu une ombre. J'ai dû halluciner, je ne sais pas.
Viola se passa la main dans les cheveux, elle racontait probablement n'importe quoi. Après tout que ferait un élève ou un professeur dehors à cette heure de la nuit. Mais elle restait perplexe, elle avait de bons yeux, même dans la nuit. L'ombre semblait être réentrée dans le château. Et vu l'endroit où elles étaient, elle devait être dans le grand hall à cet instant. Viola réfléchit un instant, elle n'était pas fatiguer et cela l'empêcherait de toute façon de dormir. Elle se tourna vers Gemma qui la fixait perplexe. Puis se dirigea vers les escaliers, et commença a descendre:
-c'est bizarre quand même, je vais aller jeter un coup d'œil, tu m'accompagnes ?
Elle n'attendit pas la réponse de la jeune fille et descendit avec agilité les marches de pierre.

Viola lui assura avoir cru voir une ombre. Comme elle parlait au passé, Gemma en conclut qu'elle n'était plus là, et qu'elle avait du observer le parc trop tard pour l'apercevoir. Sans justification réelle, elle la cru. Peut-être avait elle tout simplement envie que ce soit vrai.

Un mystère. Elle aimait, elle adorait, non, elle adulait cela. Tout chercher, tout découvrir, tout savoir. Mener diverses enquêtes, utiliser, manipuler. C'était ce qui l'amusait au plus au point.

Personne n'avait à être dehors à cette heure-ci théoriquement. Une idée vint à la brunette.

L'aînée commençait déjà à partir, ayant proposé à la plus jeune de l'accompagner. Mais celle-ci ne voulait pas y aller pour simplement s'assurer de ce que c'était.

"- Viola, attend ! On devrait s'amuser un peu ; imagine que ce soit un élève, on pourrait lui tendre un piège. Qu'est-ce que tu en dis ? Il faut juste qu'on réfléchisse à un plan avant d'y aller."

Un étrange sourire avait prit place sur le visage de la fillette.

Viola esquissa un sourire, tendre un piège à un élève, il n'y a rien qu'elle préférait plus dans la vie, à un élève ou un adulte d'ailleurs, n'importe qui tant que cela la faisait rire. Elle n'aimait rien plus que cela. Mais comment piéger discrètement quelqu'un, sans être vue. Elle n'avait qu'a ce glisser dans l'ombre comme elle le faisait d'habitude. Un sortilège de lévitation suffirait probablement. Mais remarque, elle venait de se souvenir d'un sort dont elle ne s'était encore jamais servie. Dommage d'ailleurs, parce que celui-ci lui avait toujours semblé plutôt drôle. Et puis la danse c'était toujours sympa voir:
-Dis-moi Gemma, dit-elle en descendant, tu connais des sorts comme wingardium leviosa, des sorts simples, mais efficaces. Je ne dois pas me faire prendre cette nuit, je suis préfète quand même, mais ça empêche pas de s'amuser de temps en temps.

Haussant un sourcil, Gemma regardait l'autre serpentarde. Bien sûr qu'elle connaissait ce genre de sorts. Mais si elle devait les effectuer, il fallait d'abord qu'on lui explique.

"- Qu'est-ce que tu comptes faire ?"

Ce n'est qu'à cet instant, et pas quand elle l'avait dit, qu'elle réalisa le sens des mots de Viola.

"- Tu viens de dire que tu étais préfète ? Parfait. Absolument parfait. Je pense que ça va vraiment être ... Distrayant. Est-ce que tu as un problème avec le chantage ? Parce qu'imaginons que l'on tombe sur quelqu'un d'assez crédule, on pourrait se servir de ta position pour lui faire faire ce que l'on veut, sous menace de le dénoncer. En étant un peu douées, on pourrait même se débrouiller pour se faire passer pour des gentilles, si on réussi à manipuler cet inconnu. Tu me suis ?"

L'excitation montait en elle. Si elle ne dormirait pas beaucoup, elle rentabiliserait bien sa nuit. Peut-être trouveraient-elles une personne suffisamment stupides pour gober tout ce qu'elles diraient ?

Aussi, elle était satisfaite de sa nouvelle acolyte. Elle semblait partager on goût pour la désobéissance, et se révéler de plus très pratique.

Enfaite, l'idée de Gemma était loin d'être bête. Elle pouvait parfaitement se servir de son statue pour le manipuler. Espérons juste que ce soit un élève au lieu d'un professeur. Sinon, c'est elles qui auront des problèmes. Elle avait juste à tendre un piège et elle pourrait se marrer un peu. Elle aimait beaucoup cette serpentarde qui aimait visiblement autant qu'elle taquiner les autres élèves de l'école et faires des promenades nocturnes la nuit, elle avait visiblement trouver son acolyte de bêtises. En plus de cela, elle faisait preuve d'une maturité et d'une intelligence rare pour une fille de son âge. Et c'est ce qu'elle appréciait le plus chez elle:
-Le chantage ? Et bien c'est vraiment très mal mais de temps en temps cela ne peut pas faire de mal, répondît elle avec un sourire en coin, si c'est un petit premier année crédule ce sera parfait. Après tout, s'il traîne dehors à cette heure de la nuit, c'est bien à moins de le punir non ? Je sens qu'on va rigoler. Bon tu viens ? Cette nuit s'annonce bien plus excitante que je ne l'imaginais !
En descendant les marches elle réfléchit, quelle bobard énorme pourrait-elle bien faire gober à leur future victime ? Cela s'annonçait distrayant...