La journée avait été plutôt calme pour Gemma, ce dont elle avait horreur. Rentrer dans un cycle, une routine, c'est tout ce qu'elle voulait éviter. Elle ne perdait pas sa soif d'aventure et d'indépendance, c'était des choses qu'elle avait toujours besoin de nourrir, tout autant que ces autres besoin vitaux, comme boire, manger ou respirer. Si elle ne se sentait pas vivante au moyen de l'adrénaline qui la parcourait parfois, elle étouffais. Et cette journée, décidément, avait été trop calme.

En se dirigeant vers sa salle commune, elle réfléchissait à ce qu'elle pourrait bien faire pour se divertir. Le principal problème résidait dans le fait qu'il faisait affreusement froid, surtout le soir et la nuit, en ce milieux d'hiver. Cela restreignait donc les possibilités de sorties.

Elle aurait pu retourner à la réserve, mais elle n'en avait nullement besoin. Vagabonder sans but dans le château pouvait être agréable, mais encore fallait-il que la température soit plus clémente. Elle n'avait donc pas la moindre idée de ce qu'elle ferait. C'était en songeant à cela qu'elle entra dans la salle commune. Comme souvent, elle ne fit pas attention à ce qu'il se passait autour d'elle, et c'est pour cela qu'elle ne remarqua pas la sorcière installée sur le canapé. Ni le fait qu'elle se soit précipitamment levée. Et encore moins le livre qu'elle avait laissé échapper, et qui se dirigeait dangereusement vers son visage. Jusqu'à ce qu'il la heurte violemment.

Il la toucha au niveau de la tempe, et le douleur se propagea sur le reste de son crâne. Fronçant les sourcils, la brunette pressa sa main dessus, comme pour éponger son ressentit. Elle avait mal, et ne comprenait pas ce qu'il s'était passé. Jetant un coup d’œil rapide à la pièce et aux différents éléments qu'elle contenait, elle comprit l'essentiel de ce qu'il s'était passé ; l'autre fille qui était lamentablement étalée par terre lui avait balancé un livre sans raison.

C'est alors qu'elle reconnut son visage. Alice Hamilton, qui avait la caractéristique d'être une née-moldue, chose plus que notable dans cette maison. Ce qui n'était pas étonnant en outre : Hermione Granger et Aube Ambrose, étaient celles qui lui avaient causées le plus d'ennuis à Poudlard, sans compter Judy Henriksen qui s'était révélée d'une pénibilité hors-norme. Peut-être que Serpentard et son père avait raison. Peut-être qu'ils étaient pas compatibles, pas fait pour vivre dans le même monde. Jamais ils ne lui apportaient quoi que ce soit de bon. La petite avait mal, elle était jeune, elle était seule. Elle avait souffert pour une cause en laquelle elle ne croyait plus vraiment, et elle était rancunière pour cela. Ils paieraient pour ce qu'ils lui avaient fait perdre. À son âge, les raccourcis étaient bien plus simples.

Tout cela, elle ne s'en rendait même pas comte. Pour le moment, elle voulait seulement arrêter la souffrance, ou se venger au moins de la responsable.

"- Tu te prends pour qui, là ? Siffla-t-elle agressivement.

Elle surplombait de toute sa hauteur l'autre sorcière qu'elle détestait déjà.

Paraissant de plus en plus stupide, Alice bougeait outrageusement et de manière particulièrement stupide. Sans but, sans sens, semblant tout simplement vouloir passer pour une idiote inutile. Gemma fit un geste pour la chasser, tout en l'écoutant lui répondre.

"- Écoute je… Je suis vraiment désolée!  Je… Je n’ai pas fait exprès, pas du tout! Est-c…. Est-ce que ça va? "

"- Bien sûr, à merveille, ironisa la brunette, Tu m'as juste lancer un livre sans raisons. Mais bon, être timbrée, ça doit être dans tes veines"

Ses mots lui avaient échappés, elle ne savait même pas ce qu'elle avait voulu dire. La douleur avait fait place à l'énervement, et elle ne faisait plus attention à rien. Tout ce qui comptait, c'était de garder une certaine prestance, ce à quoi elle arrivait assez bien. Son ton était acide, accusateur, désobligeant. Ce qu'elle jugeait amplement mérité. Néanmoins, elle n'arrivait plus à réfléchir, son esprit étant embrumé par la colère.

"- Bon, tu comptes rester plantée là à m'observer ?"

Elle avait honte qu'une personne rampant de la sorte représente aussi sa maison. Bien sûr, rien à voir avec son sang. Cela ne venait que de son attitude. Même si celle-ci venait de son éducation moldue. L'italienne plissa le nez, dédaigneuse.