Ludwig venait de finir les cours pour la journée. Une journée plus que difficile. Le froid de Décembre avait forcé le brun de porter un énorme pull bien chaud comme il les aimait. Un pull qui respectait l’uniforme de l’établissement, bien entendu. D’un noir proche du gris foncé, qui laissait apparaître sa cravate aux couleurs de la maison dont le plumage tournait autour d’un bleu assez sombre et d’une couleur bronzée qui se reconnaissait à une grande distance, dans un col en V. Ses manches étaient légèrement remontées pour arriver au niveau de ses coudes.

Le brun était épuisé, et avait la tête de ses étoiles. C’était sûrement après ce dernier cours assommant qu’était celui d’Astronomie. Comme beaucoup de matière assez pratiques et plutôt scientifiques, Ludwig adorait l’astronomie. Seulement, après une journée aussi chargée que cette dernière, il ne pouvait qu’être fatigué. Portant son matériel d’Astronomie dans ses deux mains, le dernier se dirigeait maintenant en direction de ses dortoirs.

Marche par marche, le brun n’espérait que d’arriver devant la porte menant à sa salle commune. Après quelques minutes, le brun soufflait avant de voir cette lourde porte en bois dont un heurtoir avec une tête d’aigle en bronze l’attendait. Une voix douce sortait maintenant de cette dernière dès que le brun s’avança vers celle-ci d’un pas lourd et lent.

- Elle suit tous les oiseaux, mais ne va pas au ciel, dit-il d’un ton mélodieux.

Ludwig soupira légèrement, il n’était vraiment pas d’humeur à réfléchir à une énigme suite à cette journée si compliquée. Au bout de quelques secondes, la voix douce reprit pour indiquer plus de détails sur l’énigme qu’elle proposait. Le serdaigle haussa un sourcil avant d’écouter attentivement la tête d’aigle.

- Elle flotte sur les océans, mais n’est jamais mouillée.

Ludwig eut alors comme une illumination après s’être légèrement creuser la tête pour trouver quelque chose à répondre. Tenant avec difficulté son matériel d’astronomie, il répondit avec une voix assurée et presque naturelle en entendant la suite de l’énigme. S’avançant d’un pas, il était presque sûr de sa réponse.

- Tout le monde sait que la lumière ne serait rien sans l’ombre.

- Très bonne réponse, acquiesçât la tête en forme d’aigle.

La porte s’ouvrit alors devant le brun dans un bruit de grincement avant de laisser place à une pièce de forme circulaire. Cette pièce vaste était accueillante et chaleureuse. On pouvait y voir de confortables sièges proches de tables massives, en bois de chêne sûrement, qui permettaient aux personnes de cette maison de se poser pour lire ou bien travailler sur divers sujets. Seulement, ce soir, l’humeur du Botaniste en herbe n’était point à cela.

Il trainait ses affaires, en direction du dortoir des garçons en soufflant doucement. Deux cernes s’étaient formés sous ses yeux dont le ton était proche d’un lapis lazuli brillant au jour, dont le reflet orangé rappelait le coucher du soleil qu’on pouvait voir par la fenêtre des tours de la salle commune, entre deux ou trois nuages. Passant la porte des dortoirs, il posa ses affaires dans un énorme soupir de soulagement sur un bureau à peine plus loin de son lit.

- Des journées comme ça c’est l’horreur…

Le brun fut légèrement surpris en entendant une voix qui venait de derrière-lui.  Il manqua de faire tomber son livre d’Astronomie au sol, lui qui rangeait ses affaires d’une façon précise. Continuant son activité, il détourna cependant son regard vers ce son si familier. Il l’avait déjà entendu, et plus d’une fois. Ce son, il le reconnaîtrait entre mille. C’était celui de la voix de sir Flint.

- Dis, tu as suivis quelque chose toi au cours ? Personnellement j’étais à deux doigts de m’endormir…

Il déposait maintenant son télescope avec une certaine précision et douceur de manière à ne point l’érafler. Il finit par prendre la parole suite aux propos de l’autre élève de Serdaigle d’un ton épuisé et plutôt amical. Souriant légèrement, malgré la fatigue, Ludwig se sentait assez bien et d’une humeur studieuse.

- Oui, bien sûr. Je ne perdrais jamais le fil d’un cours d’Astronomie. Pas avec nos buses à la fin de l’année.

Ayant maintenant fini de ranger ses affaires, le brun termina par retirer son pull délicatement, pour ne pas l’étirer ou le froisser, lui qui souffrait de la chaleur de la cheminée. Il faisait vraiment chaud ici. Posant le vêtement sur la chaise de son bureau, Ludwig se trouvait maintenant en chemise blanche. Puis, il finit par se tourner vers sir Flint, de manière à continuer la conversation.

Il se décida de se diriger vers les lits d’un pas lent, y arrivant en quelques secondes, avant de s’assoir doucement au bord du lit d’Alexei. Les lits de Poudlard étaient vraiment confortables quand on y repensait. Il se mit à bailler avant de reprendre, son regard étant toujours en la direction de l’autre Serdaigle.

- Je suppose que je vais encore devoir t’aider à rattraper les cours, grand dadais ?

Ludwig sourit un peu plus avant de poser sa main sur le matelas. Il eut un léger rictus, amusé. Le brun se mit à enlever par la suite sa cravate doucement. Il déposa cette dernière sur son lit avant de faire un geste semblable à celui d’un éventail, montrant que le brun avait chaud.

- Hé ! N’exagère pas, je t’ai pas demandé autant de fois de m’aider… Si ?

Il haussa son sourcil droit en regardant. Le sang-pur n’avait pas tort, c’était sûrement la première fois qu’il lui demandait de l’aider pour une matière comme l’astronomie. Mais il comprenait, c’est vrai que lui aussi avait eu du mal aujourd’hui à écrire la totalité de ses cours. La fatigue venait sûrement du fait de la période de l’année : Dans quelques jours, c’était le solstice et le soir venait de plus en plus rapidement.

- Il est vrai que c’est la première fois en Astronomie. Et cela m’étonne. Tu as toujours plus été du genre à me demander de l’aide en Botanique pendant ses quatre dernières années.

Le néerlandais sourit légèrement en voyant sir Flint retirant sa cravate à son tour. Pendant ce temps, il profita d’un petit moment de silence pour entrouvrir avec délicatesse et légèreté les boutons grisâtres de sa chemise de manière à laisser entrouvrir son col.

- Si tu as chaud, ouvre légèrement la fenêtre ça ira mieux après…

Il n’eut à peine le temps de répondre à l’autre garçon que ce dernier se dirigeait déjà vers les fenêtre du dortoir de manière à l’ouvrir. Il fut légèrement gêné par sa réaction. Frottant doucement sa main contre ses joues, il se demandait si le fait qu’il ne supportait pas trop la chaleur se voyait tellement.

- Non mais ne t’inquiètes pas, ça va.

Le vent passa dans la pièce comme une vague froide horriblement violente mais non pas désagréable. Le feu de la cheminée crépita un peu plus que d’habitude quand le brise survint pour danser avec ce dernier. Il se posa un peu plus confortablement sur le lit avec un air reconnaissant se lisant sur son visage.

- Hum.. Je te remercie, Alexei.

Contrairement au garçon des pays froids du Nord de l’Europe, l’Anglais semblait ne pas supporter le froid. Il eut un léger sourire en le voyant, frissonnant au gré du vent. Le voyant se diriger à toute vitesse vers son matelas confortable et douillé, il ne put s’empêcher de rire légèrement, déposant sa main contre ses deux lèvres chaudes et sèches.

- Ça ne te dérangerais pas alors de me filer un coup de main pour ce cours-là ?

Il s’attendait à cette demande, étrangement. Ses yeux reflétaient le feu de la cheminée d’une couleur orangée tournant vers le jaune tandis qu’il fixait le brun avait un air assez compréhensif et compatissant. Il s’étira, soupirant légèrement, avant de répondre d’un air assuré et enjoué.

- Bien sûr que non. C’est dans ma nature d’aider les autres, et ça me ferait plaisir si je pouvais me rendre utile.

Puis au bout de quelques secondes, un choc vint le taper dans la joue droite. Ludwig manqua de tomber en arrière, étant horriblement surpris de cette attaque surprise, lui qui n’avait pu  que fermer les yeux que deux secondes avant de se prendre le projectile en pleine tête.

- Grand dadais toi-même ! Mais par contre, on révisera demain, là je ne veux plus entendre parler de quoi que ce soit qui concerne les cours.

Il se remit correctement avant de se mettre correctement sur le lit de Alexei en tenant un oreiller dans ses deux mains. Il avait un air déterminé, en tenant son « arme », comme s’il était prêt à bondir sur ce dernier pour lancer l’assaut d’une bataille plus que violente ! Ou du moins, dans l’esprit de Ludwig.

- Hey, pas d’oreiller ! Tu ne veux pas commencer une guerre faite de plumes et de rembourrages, n’est-il pas ?

Le fixant dans les yeux, le brun ne remarqua pas que ce dernier tenait un coussin dans ses mains. Il sourit légèrement, ayant toujours un air assez combattif dans les yeux. Il était prêt à passer à l’assaut à tout moment. Prêt à bondir avec son coussin comme s’il était en plein duel avec une rapière. Seulement, sur le lit de son adversaire, le brun ne pouvait pas vraiment se mouvoir à sa guise.

- Moi, vouloir faire une bataille ? Jamais de la vie Monsieur d’Opal, je suis quelqu’un de respectable…  

Il était en train de baisser sa garde quand son camarade eut dit cette phrase. Mais il n’eut le temps de voir que son petit sourire, et son air sournois pour comprendre que celui-ci l’avait pris en traître comme un lâche de la maison à l’emblème dont un reptile aux écailles brillantes comme une émeraude. Des plumes s’envolèrent dans tous les sens avant que le brun se fasse de nouveau décoiffer par un énorme oreiller dont le blanc rappelait la neige qui tombait.

- .. En guarde, Engels verrader !


Il répliqua quelques secondes après avant de donner un énorme coup de coussin en direction de son visage. Venait de commencer une guérilla Anglo-Neerlandaise comme à l’époque des colons du 17° siècle ! Cependant, cette fois, ce n’était point pour dominer des routes commerciales, mais seulement pour la satisfaction personnelle de gagner ce combat.

Le duel durait maintenant depuis quelques minutes, et le chat du Sang-Pur s’était enfuie en courant depuis un moment déjà. Le visage du brun était rouge. Aussi rouge que les joues d’un jeune gryffondor après son premier baiser. Puis il vit le signe d’abandon de Flint. Avec un regard soulagé, et quelque peu misérécordieux, il s’écroula sur le lit de son ami dans un soupir de soulagement final. Quelques plumes s’envolèrent tandis que le Serdaigle tourna son regard aux teints de l’aigue marine, à cause de la luminosité de la cheminée, pour reprendre la parole.

- Alors, on abandonne sir Flint ? Hum.. Bien combattu, mais je pense que tu vas devoir me porter si tu veux que je bouge de là, je suis exténué.


- Bon bah on va s’amuser maintenant à tout nettoyer. Tu crois qu’il marche le sort de Flitwick pour ça ?

Après ces propos, le brun se mit à dévisageant la salle. C’est vrai qu’après cette guerre, la salle était plutôt. Comment dire ? Il n’y avait pas de mots pour décrire cet enfer blanc que les deux avaient formé.

- Je ne pense pas. Tu ne te souviens pas de tes cours de troisième année ? Je ne suis pas forcément très fort en sortilèges mais j’ai une grande mémoire, et si je ne me trompe pas, c’est Tergeo pour nettoyer quelque chose. Enfin, moi je n’en sais pas grand-chose, je te laisse faire, je ne suis pas le meilleur pour utiliser une baguette.