Glacés d’effroi

Serrant son écharpe et ajustant sa cape sur ses épaules, Marie entreprit de sortir du château. Elle dût patienter quelques instants pour que sa vision s’ajuste à la noirceur de l’extérieur. Elle en profita pour maudire la neige qui tombait et considéra retourner dans la salle commune des serdaigles et aller se coucher, après tout, elle brisait les règles et ce n’était qu’un stupide défi accepté sous le coup de la provocation. Cependant, sa fierté l’empêchait de retourner à la douce chaleur du château. Elle avait accepté et elle n’allait pas laisser le gryffondor s’en sortir gagnant. Elle allait lui prouver que les serdaigles ne sont pas que des rats de bibliothèque.  Il était vrai qu’elle n’avait jamais mis les pieds dans la forêt et que toutes ces histoires permettaient à son imagination de créer des créatures ou des scénarios plus horribles les uns que les autres, mais il était hors de question qu’elle ne recule maintenant. Pour quoi allait-elle passer.

En soupirant, elle finit par s’avancer dans la neige, ses pas provoquants un bruit régulier. Elle regarda par-dessus son épaule, s’assurant que personne ne l’avait vu sortir ou que quelqu’un la suivait. Elle espérait également que Finn tienne son côté et qu’il n’est pas alerté un professeur de sa sortie, mais elle avait le sentiment qu’en tant que rouge et or il serait bien présent et n’oserai pas la dénoncer. Les lions étaient bien plus gentils, et un peu plus tête-en-l’air, que les serpentards. Les arbres grossissaient à vue d’œil alors que le château derrière elle rapetissait puis, lorsqu’elle arriva finalement, elle finit par apercevoir le gryffondor qui l’attendait. Décidément, elle ira dans la forêt cette nuit. Plus aucuns moyens de reculer.

« Bonsoir ~ »

La serdaigle grinça légèrement des dents à la vue du sourire insolent de son camarade, mais elle décida de le laisser passer. S’il fallait qu’elle aille dans la forêt, aussi bien y entrer avec un allier plutôt qu’un ennemi. Elle lui rendit un sourire plus ou moins sincère.

« Bonsoir. J’espère que tu n’es pas trop fatigué, on risque de passer de belles longues heures dans cette forêt. »

Marie ignorait toujours combien de temps elle allait devoir rester dans la forêt, mais à ce point, plus vite entrée, plus vite sortie, non? Elle reprit sa marche vers l’entrée de la forêt et y fit quelques pas. Pour l’instant, les arbres étaient suffisamment espacés pour laisser rayonner la lune, mais en regardant droit devant, il était possible de voir les arbres beaucoup plus rapprochés et denses, ne laissant ainsi que peu de luminosité passer. Elle se retourna vers le gryffondor, ignorant s’il avait entreprit de la suivre directement ou s’il était toujours au même endroit et lui lança un sourire moqueur.

« Aller, vient! À moins que tu te dégonfles? »

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Glacés d’effroi

À la réplique du Gryffondor, Marie se contenta de secouer la tête et de poursuivre son chemin. Décidément, elle ne retrouvera pas son lit avant un bon moment.  Plus les deux élèves avançaient, plus la forêt était dense et plus un silence lourd et pesant régnait, ce qui rendait la Serdaigle assez mal-à-l’aise. Heureusement pour elle, Finn semblait beaucoup plus calme pour cette situation et il entreprenait même de détendre l’atmosphère. La première fois, Marie eut un sursaut, mais le rire de son compagnon d’aventure la rassura. Elle se contenta d’éviter la neige qui pourrait lui tombé dessus, parfois avec succès et parfois non, tout en se joignant au rire de son camarade. Elle se prit même à tenter de retourner l’action en bougeant les branches ici et là. Pour la bleue et bronze, cette atmosphère était beaucoup plus détendue et supportable, et elle pouvait se permettre d’apprécier cette petite balade nocturne. Après tout, rien de bien grave ou de bien dangereux ne semblait présent, ou du moins, réveillé. Un bruit dans les buissons fit sursauter la Serdaigle, qui attendît le rire du Gryffondor pour confirmer une taquinerie quelconque. Lorsque rien ne sortit de la bouche de Finn, elle tourna la tête vers lui.

« Rassure-moi, et dit moi que c’était toi. »

Cependant, la réponde ne fût pas du tout ce qu’elle voulait entendre. Ce n’était pas son camarade. Le bruit se fit entendre de nouveau et Marie prit un léger pas de recule en gardant sa vision sur le buisson. Il faisait beaucoup trop noir pour voir la créature, mais Marie se prépara tout de même en prenant sa baguette. Après un petit moment de silence, un sanglier sortie du buisson et ne manquant pas d’alerter sa présence en grommelant fortement. Marie laissa un petit soupir de soulagement s’échapper. Un sanglier, quoique relativement dangereux par moment, n’était pas du tout effrayant. La Serdaigle en avait croisé quelques-uns auparavant et à moins de les provoquer, les deux élèves ne risquaient rien. Elle pensa un moment. Ils pouvaient toujours essayer de passer discrètement et de continuer leur chemin comme si rien n’était. Cela fonctionnerait s’ils n’étaient pas sur le territoire de la créature. Ils pourraient toujours essayé de lui faire peur pour qu’il quitte et les laisse tranquille. Marie pourrait lancer un sort avec un effet sonore assez puissant, cela devrait suffire à l’effrayer. Si, le tout se devait d’échouer, la Serdaigle songea à se terrer derrière le Gryffondor et le laisser gérer. Elle opta pour amplifier sa voix et faire un son effrayant… ou parler plutôt fort. Pointant sa baguette vers elle et prononça « Sonorus », espérant que cela fonctionne. Elle inspira profondément.

« BOUH! »

Marie se tapa mentalement la tête. ‘bouh’. Comme si cela faisait peur à qui que ce soit. Elle espérait simplement que le tout est fonctionné comme prévue et qu’elle n’est pas empiré la situation.

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Glacés d’effroi

Évidemment, le sanglier ne semblait pas du tout impressionné par cette tentative. Il ne bougea pas d’un poil, gardant une position de marbre. De son coin d’œil, Marie aperçut le Gryffondor retenir des bouffées de rire. Elle se tourna vers lui, prête à le remettre à sa place, lorsqu’il explosa de rire. La Serdaigle, profondément atteinte dans son égo, oublia le sanglier et voulut commencer à hurler des bêtises à son compagnon de promenade, mais le puissant cri du Sanglier la devança et reprit son attention avec une efficacité étonnante.  Finn tentât, à travers son fou rire toujours présent, un sort, qui cette fois-ci, fit suffisamment peur à la créature qui partit avant même de savoir ce qui allait la toucher. Ceci n’aida en rien l’égo blessé de la jeune Serdaigle.

La menace partie, Marie tenta de pousser son compagnon de sorte qu’il tombe dans la neige, pour qu’il arrête, finalement, sa crise de rire. Certes, son bruit très fort n’avait pas réussi à faire bouger la bête, pourtant réputé de ne pas appréciée ces intensités, mais un petit jet de lumière et pouf! elle partait sans demander son reste. En plus, il fallait que le Gryffondor explose dans un fou rire apparemment incontrôlable.

« Ça va... Pas obligé d’en mourir non plus hein… Ça valait le coup d’essayer. »

L’avantage de cette situation complètement ridicule, c’est que Marie en avait complètement oublié sa peur de la forêt et avait même, pour quelques instants, oublié qu’elle se trouvait dans un endroit dit dangereux et interdit. Son égo et sa fierté étaient tellement blessés qu’elle décida de reprendre sa route. Elle ne pouvait plus supporter cette moquerie et s’il fallait qu’elle continue seule, elle le ferait.

Exactement 10 petits pas plus tard, son élan de courage et de colère tomba. Marie se retourna vers Finn. Elle voulait s’assurer que ce dernier la suivre, ou du moins, entreprenne le mouvement. Elle se rendue compte que bien qu’énervée, elle n’avait aucune envie de se retrouvée seule dans cette forêt. Pas qu’elle ne l’avouerait.

«Aller vient! Je crois que toute la forêt à comprit que c’était drôle. Maintenant, on continue. »

Cette fois-ci, la Serdaigle préféra attendre que Finn se mettre en marche avant de continuer. La présence du garçon lui était rassurante et seule, elle aurait déjà fait demi-tour pour retourner dans son lit, bien loin des sangliers.

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Glacés d’effroi

Finn, après s’être calmé de rire, finit par rejoindre la Serdaigle. Les deux élèves continuèrent leur route dans la forêt. Au grand désespoir de la jeune femme, les arbres et l’ambiance ne faisaient que s’alourdirent et laissaient son imagination se défouler. À chaque bruit, ou petit mouvement, la bleue et bronze ne pouvait s’empêcher d’imaginer le pire. Elle avait l’impression qu’une grosse bête dangereuse n’attendait que le bon moment pour foncer sur les deux jeunes gens qui avaient osés briser les règles.

Beaucoup trop stressée, Marie n’avait pas tenue compte du temps qui avançait. Elle avait d’ailleurs oubliée d’en être fière et n’était plus du tout froissée par le fou rire du Gryffondor. Elle n’en était pas particulièrement amicale, mais dans le fond de la forêt, elle pouvait laisser tomber sa fierté beaucoup plus rapidement que la normal. Surtout si les deux élèves devaient faire face à un nouveau danger. Lorsque le garçon s’excusa, la Serdaigle hocha simplement la tête. Elle n’avait rien à ajouter. Elle sourit même bêtement. En effet, avec un peu de recul, la situation ferait rire n’importe qui, et elle s’était probablement emportée beaucoup trop rapidement.

« T'as de la famille Allemande ? »

Marie resta sans voix le temps d’un moment. C’était bien la première fois que les deux échangeaient un discours plus civilisé ensemble. Ce n’était pas du tout négatif, simplement surprenant. Puis, vu l’atmosphère, les deux pourraient en tirer du positif. Elle ne doutait plus vraiment du courage, ou de la bêtise, de son compagnon, mais même cette situation devait le toucher, au moins un petit peu.

« Pas de soucis. Je comprends un peu la situation. Oui, mon père est allemand enfin, toute sa famille l’est. Et chez ma mère, c’est français. Et pourtant, je suis anglaise. Rigolo n’est-ce pas? »

En effet, la jeune Serdaigle était née en Angleterre et y avait vécu toute sa vie. Elle avait une nationalité différente de ses parents, mais ils ne tarderaient pas à devenir anglais, ou du moins, l’un deux. Au moins, elle avait un héritage différent. Ça la rendait quelque peu spéciale, dans un certain sens. Ce n’était pas très fréquent ce genre de situation, enfin elle l’espérait.

« O’Neil, c’est irlandais n’est-ce pas? Tu viens de là-bas? »

Marie trouvait spécial comment une ligne dessinée sur une carte faisait en sorte que l’on soit quelque chose ou une autre. C’était un concept bien étrange et rigolo lorsqu’on y pensait vraiment. Pas inutile, puisque ce même concept rendait Marie un petit plus spéciale, mais rigolo et étrange le décrivait bien. Cependant, alors qu’elle attendait une réponse du garçon, le sol sous leurs pieds se mit à trembler.  Par réflexe, la Serdaigle s’accrocha au bras du Gryffondor. Elle se tapera la tête pour le coup plus tard, mais la terreur l’avait complètement envahie.

Glacés d’effroi

Toujours agrippée fermement, le sol sous les deux élèves se déroba subitement, les entraînants dans une chute, qui sembla durer longtemps. Marie ne put retenir le cri de peur qui s’échappa et ferma les yeux en attendant le sol. Elle se fit égratigner par diverses branches et morceaux de terre gelés avant de tomber lourdement sur le sol, ou un peu plus sur Finn. Son souffle se coupa et la douleur parcourut son corps en entier. Elle garda les yeux fermés, le temps de récupérer sa respiration et d’analyser si elle n’avait rien de brisé. Le Gryffondor remua légèrement sous elle et Marie se laissa glisser sur le sol, question de dégager le garçon de son poids. Elle ouvrit finalement les yeux, pour s’apercevoir que tout ce qui l’entourait était plongé dans un noir total.

« Ca va...? »

La Serdaigle se rassit tranquillement, la tête en douleur, mais tout semblait fonctionner normalement. La chute laissera de jolies marques pour les semaines à venir.  Le souffle toujours un peu haletant, elle finit par répondre.

« Pas trop mal. Et de ton côté? »

Finn entreprit un lumos qui permit d’éclairer un peu l’endroit où ils se trouvaient. Marie aurait honnêtement préféré ne pas savoir. De gigantesques toiles blanches recouvraient la majorité des murs, s’éloignant dans les deux galeries présentes. Ce n’était pas du tout de bon augure. La Serdaigle aurait affronté cent autres sangliers plutôt que de se retrouver parmi ce qui semblait être une galerie et pas pour araignées régulière. Elle sortit sa baguette.

« Lumos »

Le jet de lumière s’ajouta à celui déjà présent de Finn. Ils ne pouvaient pas vraiment voir plus loin, mais la lumière était déjà un petit peu plus forte. Elle leva la tête et remarque que le trou se trouvait à une hauteur très élevée. Sortir par-là ne serait pas du tout chose aisée.

« Une idée de comment sortir...? »

Marie se mit à réfléchir. Elle n’avait aucune idée de comment ils allaient sortir de ce trou. Cependant, il était certain que les araignées avaient une autre sortie. Elles ne devaient pas restées cachées sous terre à l’année. Elle observa les deux galeries présentes. Les deux semblaient exactement identique, aucune différence. Elle remarqua le sang qui coulait le long de la joue et Finn et pointa approximativement sur sa propre joue d'où le sang provenait.

« Euhm, tu saignes de la joue, environ là. Pour ce qui est de sortir, à moins que tu connaisses un sort qui nous propulse là-haut sans nous tuer, le seul moyen que je vois c’est d’explorer et trouver la sortie. Les… araignées ne restent pas sous terre à l’année, il doit donc y avoir une sortie. »

La Serdaigle connaissait Ascencio, qui permettrait de les propulser en hauteur, cependant, rien n’était garanti qu’ils ne gagnent suffisamment en hauteur ou en largeur pour atterrir en toute sécurité hors du trou. Et elle n’était pas prête d’effectuer une seconde chute  de la sorte. Son corps ne survivrait pas. Elle observa l’entrée de la première galerie, espérant y trouver un indice qui indiquerait une sortie dans l’une ou dans l’autre direction. Le sol gelé et les toiles rendirent la tâche plutôt compliquée et elle ne put trouver quoique ce soit qui pourrait indiquer la présence d’une sortie. Elle se tourna vers Finn.

« Alors on a quelques options. On tente de se propulser hors du trou, on entre dans l’une ou l’autre des galeries et on tente de trouver une sortie ou on se sépare et on cherche chacun une galerie. Mais vu les créatures qui doivent vivre ici, je m’oppose directement à cette dernière option. »

Codage par Libella sur Graphiorum