Glacés d’effroi

Tout en continuant sa marche dans la neige, Marie pouvait sentir ses muscles se contractés et ses os envoyés des signaux de douleur de façon constante et continue. Elle tentait d’ignorer ces vagues, abordant un sourire, mais l’adrénaline qui l’avait habitée un peu plus tôt quittait son corps, laissant la fatigue s’installée, faisant sa présence se sentir de plus en plus forte. Elle espérait tenir jusqu’à son lit, faisant la petite conversation à Finn, espérant sincèrement que ce dernier se prête aujeu.

« Ouais ! J'suis de Limerick, une des plus grandes villes d'Irlande, mais j'doute que ça te parle. »

Le Gryffondor semblait très joyeux, aidant la lugubre atmosphère à s’éclipser. Ce n’était pas parfait, mais au moins, ça aidait un petit peu. Marie appréciait l’effort. Et le garçon avait bien raison. Limerick, ça ne lui disait rien du tout. Elle ne s’y connaissait pas très bien en géographie, surtout s’il fallait qu’elle rajoute le nom des villes et où elles se trouvaient. Un véritable chaos pour la tête de la Serdaigle.

« Par contre tu dois connaitre les Crécelles de Kenmare ?!  L'équipe de Quidditch !  Je te parie qu'elle remportera le prochain tournoi ! »

Là, à cet instant précis, les sens de Marie se réveillèrent en un sursaut. Ses oreilles avaient captées les mots magiques. Le Quidditch était une véritable passion et elle adorait les discussions et les débats animées qu’entourait le sport. Le sujet semblait également émerveiller Finn. Le sujet devait certainement le toucher positivement. Par contre, il avait tort. Très tort. Les Crécelles de Kelmar n’allaient pas gagner le prochain tournoi. Impossible.

« Bien sûr que je connais! Mais tu te trompes! Ce sont les Faucons de Falmouth qui gagneront! Et à coup certain. Il n’y a pas de doutes à avoir. »

La Serdaigle avait pris un ton enthousiasme et très convaincu. Elle y croyait dur comme fer. Marie prenait le Quidditch très au sérieux et son équipe favorite allait toujours être la gagnante. Elle allait le faire savoir, elle ne se trompait pas sur le sujet. Jamais.

Tout en continuant la marche, elle reconnut l’endroit précis où les deux élèves avaient affronté un sanglier. Un sentiment envahie la jeune femme. Elle le sentait monter jusqu’à ses joues qui rougirent un petit peu. Heureusement pour elle, son compagnon de marche ne fit aucuns commentaires ou remarques désobligeantes, et Marie se dit que, finalement, Finn n’était pas si désagréable. Du moins, pour le moment. Puis, alors que la bleue et bronze se détendait dans la forêt, un buisson, juste un petit peu plus loin, remua. Un peu trop pour que ce soit que le vent, alors absent. La Serdaigle l’observa longuement, avec méfiance. Elle ne souhaitait pas spécialement découvrir ce qui s’y cachait, mais elle n’osait pas passer devant et se retrouver de dos à un potentiel danger. Puis, ce fût un petit lapin qui en sortie, traversa rapidement devant eux et disparu de nouveau dans la noirceur de la forêt. Et Marie éclata de rire. Tout ce stress monté si rapidement, cette fatigue accumulée et cette montagne russe d’émotion, tout cela pour un lapin, la Serdaigle n’avait d’autres choix que d’en rire. Un rire franc et de soulagement.

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Glacés d’effroi

Marie dût prendre quelques instants pour calmer le rire qu’il l’avait habitée quelques instants plus tôt à cause d’une petite boule de poils inoffensive. Il était bien temps que les deux sortent de cette forêt. C’est la voix de Finn qui la ramena à la réalité et au moment présent.

« Les Faucons ?  C'est des brutes !  Ils peuvent bien écraser quelques misérables équipes anglaises, mais certainement pas la finesse des Crécerelles ! »

Des brutes? Le Gryffondor venait de sortir la pire excuse qui soit. Il est vrai que leur jeu était légèrement plus agressif que la moyenne et légèrement plus porté sur les contacts, mais ça n’enlevait rien. S’ils pouvaient jouer de la sorte, c’était qu’ils avaient le talent requis pour combiner force et agilité, chose que très peu d’équipe pouvait accomplir. Marie était potentiellement très aveuglée par son amour pour ses Faucons, mais elle était bien certaine d’avoir raison. Lui dire autrement, avec des arguments si peu… basés n’allait certainement pas la faire changer d’avis. Après, il était que ceux de la Serdaigle n’étaient pas plus hauts placés, mais ils suffisaient pour elle.

« Brutes? Parlons plutôt de leur très grande force et agilité. Ils ont tout pour faire mordre la poussière à ces Crécerelles! Leur farfadet ne pourra les sauver. »

Il fallait avouer qu’en termes d’arguments, la bleu et bronze n’était pas plus avancée que son compagnon de balade. Cependant, dans sa tête, les siens étaient beaucoup plus valides puisqu’ils étaient à l’avantage des Faucons. La logique n’existait pas dans ce monde de débat sportif. Seuls les vrais peuvent s’en sortir sans avoir de doutes.

« D'autant qu'un jour j'intégrerais l'équipe, et là... les Faucons pourront aller pleurer dans les jupettes de leurs mères ! »

Alors le Gryffondor semblait vouloir intégrer son équipe préférée. C’était à un niveau plutôt professionnel. Sans pour autant partager un rêve similaire, la Serdaigle voulut bien se prendre au jeu. C'était une jolie opportunité, de jouer dans la grosse ligue, mais ce n'était pas pour elle. Il fallait constamment s’entrainer et bien que les différents voyages promis ainsi que la gloire qui était de mise n’étaient pas des intérêts suffisant pour elle. Elle préférerait un métier plus calme qui lui permettrait de se mettre à la chasse aux secrets ou bien découvrir les différents passages secrets présents dans ce monde. Elle pourrait devenir une célèbre chercheuse.

« Eh bien, il faudra t’entraîner à esquiver les vicieux cognards des Faucons. Je peux toujours t’en donner un petit avant-goût l’un de ces jours. Après tout, la meilleure batteuse de toute l’histoire de Poudlard te propose son aide…Lorsque mon corps aura retrouvé ses pleines fonctionnalités. »

En effet, en tant que batteuse de son équipe, Marie connaissait quelques tactiques bien rigolotes et elle avait lu sur de nouvelles méthodes de bien renvoyer un cognard. Ça pourrait toujours l’aider et le Gryffondor allait être préparé à une certaine brutalité. Peut-être pas au niveau des Faucons, mais ça amuserait bien la Serdaigle.  Et bien qu’elle prétendait être la meilleure batteuse de l’histoire, elle savait fortement que ce n’était pas la vérité. Elle voulait gentiment se moquer avec le garçon.  Pour ce qui était de son corps, elle allait lui donner au minimum une semaine avant de se remettre et peut-être deux pour le rétablissement complet. Surtout ses mains qui la faisaient toujours souffrir.

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Glacés d’effroi

La forêt s’était beaucoup éclaircie au fils de la conversation des deux élèves et Marie ne put s’en voir qu’extrêmement heureuse. La fin du périple approchait et elle allait enfin pouvoir récupérer son lit tout chaud et tout douillet. Son corps en douleur ne manquait pas de luis rappeler qu’une bonne douche, ou bain pour ce cas plus grave, lui serait grandement nécessaire avant de s’allonger dans quoique ce soit. Tout de même, cette moindre densité annonçait la fin des horreurs, la fin du périple dangereux. Et les deux s’en étaient sorti en un seul morceau. Elle doutait fortement qu’une créature surgisse à ce point. Les deux élèves étaient trop près de la sortie, de la sureté que leur offraient les vastes étendues d’herbes qui encerclaient le château. La pensée fit sourire la Serdaigle. Elle put même apercevoir le soleil tenter de percer la noirceur, annonçant l’arrivée de l’aube. Elle allait tout de même devoir se dépêcher, question d’éviter les questionnements de ses camarades ou de croiser un professeur. Elle n’aurait aucunes explications valables à leur offrir. Surtout du pourquoi elle se trouvait si tôt un samedi matin hors du lit, avec l’apparence de quelqu’un qui aurait affronté un hippogriffe enragé.

« Mais avec plaisir...!  On verra si tu sais si bien viser !

Si elle savait viser. Bien évidemment. Pour qui la prenait-elle. Elle ne pouvait être batteuse sans savoir un minimum visé et bien sûr, le plus important de tous, prévoir et anticiper les possibles mouvements des joueurs qu’elle vise. Mine de rien, il fallait beaucoup s’entraîner à reconnaître les différentes tactiques des différentes équipes et être capable d’établir une sorte de répétition et ainsi être capable d’anticiper une trajectoire et l’intercepter avec un cognard bien placé.

« J’essayerai de ne pas trop t’amocher, promis. »

Marie ne pouvait rien promettre. Elle aimait engager un cognard pour qu’il fasse mal. Ou qu’il fasse tomber un joueur. Sinon, ce n’était pas aussi efficace.

Elle lança un nouveau regard vers l’avant. La sortie. Ils y étaient presque. Le retour s’était fait sans embrouilles et sans mauvaises rencontres. Simplement un petit lapin qui était surgit des buissons, créant une frayeur, mais aucunes blessures supplémentaires.  La Serdaigle s’était probablement emportée dans son élan de victoire, car la voix du Gryffondor la retint. Elle se retourna rapidement et croisa le regard bleu du garçon. Il lui rappelait étrangement celui de Kieran. Les deux frères avaient des yeux d’un bleu à la fois très similaires, mais très différents. Elle ne pouvait pas vraiment l’expliquer. Peut-être était-ce simplement le contexte. Entre une danse masquée et un retour de forêt interdite.

« C'est pas fameux... mais un peu mieux. »

La bleue revint subitement à réalité, hors de son questionnement. Elle avait espéré ne pas avoir trop fixé. L’action aurait été bien trop étrange et aurait très bien pu mettre le garçon mal-à-l’aise. Il lui avait retiré quelques saletés des cheveux et Marie en était bien contente. Elle lui sourit gentiment.

« Merci. N’oublie pas de nettoyer la plaie sur ta joue… éviter les infections et autres.  Et, j’irai voir à la bibliothèque pour un remède. Je te tiendrais au courant. Pour tes mains. »

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