Glacés d’effroi

Marie resserra son manteau autour d’elle. Les galeries n’étaient pas ce qu’il y avait de plus chaud, surtout en hiver au milieu de la nuit. Elle ajusta également son écharpe qui s’était déplacé lors de la chute et dont elle ne remarquait que maintenant l’inutilité de la chose. Elle était également soulagée que le garçon partage son idée de rester ensemble. Elle observa un moment l’entrée des deux galeries, espérant n’y déceler aucun mouvement ou  œil reflétant la lumière. Les toiles qui s’étaient détruites lors de l’effondrement rendaient le tout beaucoup plus lugubre alors qu’elles virevoltaient dans le vent.

Mobilicorpus. L’idée n’était pas trop mauvaise, mais cela impliquait que la Serdaigle devait placer son entière confiance dans les talents du garçon, et ce n’était pas du tout chose aisée. Cependant, ses choix étaient limités et celui de la surface rapide était son favori et s’ils pouvaient éviter d’explorer les tunnels, probablement remplit d’araignées géantes, elle préférait placer sa confiance dans l’élève. S’il ne la faisait pas tomber et s’aplatir comme une crêpe sur le sol, il pourrait potentiellement remonter les Gryffondors dans son estime. Elle finit par accepter et se prépara. Elle sentie rapidement son corps s’envoler et commencer son ascension.

Marie fut surprise par la sensation que cela apportait. Tout son corps était soudainement très léger, plus du tout contraint par la gravité. C’était comme voler, mais n’ayant aucun contrôle sur sa monté ou sa direction, elle était un peu prise au piège. Cependant, elle tenta tout de même de pousser les racines et tenter de se faire une petite place pour passer. Le seul petit hic, c’est que plus elle montait, plus les racines étaient nombreuses et difficiles à éviter. Arrivée à un certain point, il lui était impossible de continuer. Elle du prévenir Finn qui la fit redescendre sans problèmes. Marie était plutôt contente de cette expérience, malgré la terre et les bouts de toiles qui s'étaient entremêlé à ses longs cheveux. Elle n’était toujours pas sortie des galeries, mais elle avait pu connaître la sensation de voler, et ce sans balais. Le manque de contrôle était à corriger, mais pour le moment ce n’était pas trop grave.

« Les racines sont beaucoup trop grosses et entremêlées là-haut. Je crois, cependant, qu’avec un Incendio on pourra régler le problème. Et on devrait se dépêcher… Je ne crois pas que note bouquant soit passé inaperçu et si l’on veut éviter une rencontre avec les maîtres de l’endroit, on devrait faire le tout très vite. »

Elle pointa sa baguette vers le haut, visant plus ou moins l’endroit où les racines étaient trop épaisses. Elle espérait que malgré le stress, le froid et sa douleur à la tête ne l’empêcherait pas de réussir. Après tout, échouer pourrait les mettre en danger et c’était bien la dernière situation dans laquelle la Serdaigle souhaitait se trouver. Elle inspira et se concentra. Sortilège était sa meilleure matière à l’école, elle ne pouvait pas réellement échouer dans ce moment critique.

« Incendio !»

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Glacés d’effroi

Marie sentit la chaleur sortir de sa baguette et réchauffer la galerie dans laquelle se tenait les deux élèves. La puissance du sort était assez merveilleuse. Ce n’était pas son meilleur, mais il était dans ses plus jolis. Elle observa plus haut, après que ses yeux se soient réhabitués à la noirceur, et déjà, la sortie ne semblait plus si loin et inaccessible.  Cette fois-ci, elle devrait être capable de sortir et d’aider Finn en retour. La voix du Gryffondor la ramena.

« Impressionnant... tu fais ça souvent ? »

La Serdaigle se tourna face au garçon et sourit. Malgré le fait que le ton était un peu taquin, elle appréciait le compliment. Enfin, elle prit le compliment, qu’il y en ait un ou non, mais Finn semblait tout de même un peu impressionné, ce qui était parfait pour Marie. Après tout, c’est bien lui qui avait tout commencé avec ce défi, défi qu’elle trouvait toujours aussi idiot, mais au moins, son honneur et celle de sa maison étaient sains et saufs et avec un peu d’espoir, le Gryffondor en viendrait à respecter un peu plus les bleus et bronzes.

‘Ça m’arrive ici et là….mais seulement dans les galeries d’Acromantules.’

Suivant sa réponse, les deux élèves se mirent au travail et cette fois-ci, Marie parvint à atteindre l’entrée au haut de la galerie et se retrouva en un morceau à l’extérieur. L’air frais la surprit un petit peu, mais en ce moment, elle était plus que joyeuse de retrouver la froideur et l’air pur des fins fonds de la forêt. Cette joie dura à peu près trente petites secondes, avant que l’atmosphère écrasante, la noirceur quasi-totale et la situation de Finn lui reviennent en tête. Elle devait trouver une solution et vite. Aucuns doutes que cette chaleur, causée par le sort, ait attiré quelques araignées qui ne souhaitent que se réchauffer. En regardant autour d’elle, la Serdaigle remarqua le très peu d’option qu’elle avait. Le sol était recouvert d’une épaisse couche de neige et il était complètement gelé. Elle n’avait aucuns moyens de retourner au château et de récupérer quelque chose d’utile. Les arbres autour d’elle ne lui donnait que très eu envie de s’aventurer loin du trou et elle se retrouvait seule face au danger extérieur. La jeune femme se permit un instant de panique.

En respirant longuement et lentement, Marie parvint à retrouver un semblant de calme et entreprit de trouver une solution. Elle était une Serdaigle et les oiseaux étaient très intelligents et logiques. Normalement, elle pourrait trouver une solution. Elle le devait, question de ne pas avoir une mort sur la conscience. Elle s'aventura prudemment aux abords du trou pour s’assurer de la stabilité et éviter une seconde chute alors qu’elle tenterait de tirer Finn de là. Ensuite, elle s’aventura quelques pas dans la forêt et trouva une sorte de liane séchée qui pendait d’un arbre. Elle ne se rappelait pas avoir vu cette plante en cours de Botanique, mais elle croisa les doigts pour que celle-ci soit inoffensive et tira dessus de toutes ses forces. Elle tomba, assise dans la neige, mais avec dans les mains, une liane qui pourrait très bien lui servir de corde. Petit hic, Marie n’était certainement pas assez forte pour tirer le garçon du trou, mais en l’attachant à un arbre, Finn pourrait escalader le mur et elle, elle pourrait tirer et essayer de l’aider. Elle pourra toujours le récupérer à l’aide d’un mobilicorpus lorsqu’il sera plus haut.  Après s’être assuré que sa corde temporaire soit solidement attachée à un arbre et qu’elle ne se casse pas sous l’effet de son poids, elle approcha de nouveau du trou, espérant que Finn soit toujours en bonne santé ou du moins, en capacité de sortir.

‘Umh, Finn? Je lance une sorte de corde-liane par le trou. Essaye de voir si tu peux l’attraper et grimper sur le mur. Elle semble assez solide et je l’ai attaché à un arbre. En haut, c'est plutôt solide. Dans le pire des cas, lorsque tu sauras assez proche de la sortie je t’attrape avec un mobilicorpus. S’il te plaît, répond avant de monter, je surveille pour des créatures. Aussi, essaie de survivre hein. Je n'ai pas envie de t'avoir sur la conscience.’

Marie avait prononcé les derniers mots un peu comme une blague, mais le tout s'était perdu dans son ton angoissé. Elle espérait sincèrement retrouver la compagnie de Finn.

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Glacés d’effroi

Marie patientait en haut du trou. Elle avait gardé son lumos et éclairait tout ce qui se trouvait devant elle, espérant ne rien déceler dans les ténèbres l’entourant. À vrai dire, elle attendait  le retour de Finn près d’elle avec impatience.  Il n’était pas question qu’elle n’était pas assez forte ou quoique ce soit, mais une présence dans ces fins fonds de la forêt ne serait pas de tout refus. Et laisser le Gryffondor dans le fond du trou ne semblait pas être une idée à considérer. Il avait eu la gentillesse de la remonter, elle ferait de même.

« Dis surtout que t'as la trouille ! »

Oui. Elle avait la trouille. Elle se tenait seule dans le milieu de la forêt, elle n’avait pas la moindre idée de comment rentrer en un seul morceau, ses mains la faisaient souffrir, elle voyait plusieurs coupures se former et elle se doutait bien que cela ne venait pas du froid, et une créature attendait probablement le moment venue pour venir lui rendre une visite qui ne s’annonce pas du tout agréable. Cependant, elle ne l’admettrait pas à haute voix et surtout pas à ce garçon qui pensait déjà que les Serdaigles étaient des coincés.

« Non ! »

Marie aurait préféré se taire. Sa réponse n’était pas du tout convaincante. Sa voix tremblait et elle était devenue légèrement plus aigüe vers la fin de son exclamation.  La corde se mit à bouger et la Serdaigle devina que le garçon commençait son ascension. Elle avait plutôt espoir… jusqu’à ce qu’elle remarque la corde-liane frotter doucement contre le sol gelé. Un peu trop même. Et puis l’inévitable arriva. La corde se cassa et Finn subit une seconde chute. Marie s’approcha du trou et attendit un signe de vie.

« Finn? …  Ça va? »

Elle se surprit à se faire du véritable souci pour le garçon. Un souci qui n’était pas conduit par sa peur de se retrouver seule, mais qui venait bien des émotions, de cet endroit qui était hors de son control. Elle ne lui dirait pas, mais bien au fond, elle le savait.

Une petite lumière émana du fond du trou et Marie sentit le soulagement parcourir rapidement son corps. Il allait bien et elle allait pouvoir trouver quelque chose de plus solide. Elle se retourna, ayant complètement oublié de surveiller les alentours. Heureusement, rien ne s’était approché. La Serdaigle entreprit une seconde recherche dans la forêt et tomba sur une plante similaire à la première, seulement plus grosse, et qui semblait beaucoup plus solide. Elle observa ses mains meurtries… Sa logique lui dictait que ses blessures venaient bel et bien de cette première plante. Elle toucha lentement cette seconde liane et reconnue une douleur plus vive. Oui, elle était vénéneuse. Elle enfila l’un de ses gants et recommença l’expérience avec sa seconde main. Le poison ne semblait pas pénétrer le gant.  Elle enfila son second gant et entreprit une nouvelle fois de tirer sur la liane question d’en récupérer le maximum de longueur. Elle le rattacha à l’arbre et la relança dans le trou.

« C’est tout ce que j’ai! Celle-ci est plus grosse, donc plus solide. Cependant, elle est vénéneuse, je te conseille de porter tes gants, au risque de souffrir. Dès que je te vois, je te remonte au Mobilicorpus! Si tu es toujours en forme de retenter! »

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Glacés d’effroi

Marie attendait avec impatience le moment où elle pourrait sortir Finn à l’aide d’un sortilège. Elle observait attentivement la liane, s’assurant que celle-ci résiste au frottement et au poids du garçon. Ses mains lui faisaient très mal, mais elle ne doutait pas un instant que celles du grimpeur devaient être bien pire. Après ce qui sembla une éternité, la Serdaigle put enfin apercevoir le Gryffondor remonter lentement, mais surement. Elle lança le sort et l’aida à terminer les derniers mètres. Ce dernier se laissa tomber dans la neige et Marie ne put que profiter de ce moment pour enfouir ses mains meurtries dans le froid de la couche blanche qui recouvrait le sol.
La voix de Finn attrapa son attention et elle tourna la tête vers celui-ci, lui rendant son sourire.

« Pas de soucis… On peut dire que c’était un travail d’équipe… Tes mains ne sont pas trop mal en point? »

Elle resta au sol encore un moment, appréciant, pour la première fois depuis son arrivée, la tranquillité et le silence de la forêt.  Après être sortie d’un trou saine et sauve et après avoir aidé le Gryffondor suivant un excès de panique, le retour au calme était plus qu’agréable. Le sorcier à côté d’elle se leva.

« Restons pas là... avant que ça s'écroule encore. »

La Serdaigle ne put qu’acquiescer et retira ses mains de la neige. Elle aperçut brièvement la main tendue de Finn, mais ce dernier la retira rapidement. Croyant ainsi à une petite blague de sa propre vision, Marie ignora le geste et se releva pour emboîter le pas de son compagnon de sortie. Elle regarda leurs pas s’éloigner droit devant eux qui finissaient par disparaître dans le noir. Décidément, les deux avaient parcourus une longue route pour arriver jusqu’ici et le retour allait également être d’une durée indéterminée. Cependant, pour la jeune femme, quelque chose avait changé dans l’air. L’ambiance restait toujours lourde et oppressante, mais elle n’avait plus rien à prouver au Gryffondor. Sa fierté était entière et elle l’avait sortie d’une situation délicate. La Serdaigle se sentait beaucoup plus légère.

Marie ne compta pas les minutes qui passèrent, mais le retour se passait sans embûches. Du moins, pour le moment. Enfin, si rien du tout ne pouvait arriver, la Serdaigle en serait bien heureuse. Son corps entiers était en douleur et ses mains, toujours affectées par le venin de la plante, la dérangeait énormément. L’air frais n’aidait en rien. En effet, bien que très agréable à la sortie de la galerie souterraine, après une longue marche, elle était bien moins supportable. La jeune femme se pencha et attrapa une poignée de neige malgré le froid. C’est tout ce qu’elle avait trouvé pour soulager temporairement ses mains, et elle allait devoir trouver un remède seule… Madame Pomfresh allait certainement se douter de quelque chose si elle allait la visiter le lendemain. Heureusement pour elle, Marie avait une bonne idée de ce à quoi ressemblait la plante de près et pourrait facilement trouver des informations à la bibliothèque. Elle se rappela soudain, la conversation, du moins le début de, qu’elle et le garçon avait entretenu juste avant de tomber dans le trou. Tentant le terrain de nouveau, elle s’élança, avec un sourire.

« Alors comme ça, tu es irlandais? C’est juste qu’on se soit fait interrompre la dernière fois que j’ai demandé. »

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