Il était extrêmement tôt, Adélaïde venait à peine d'ouvrir la porte de sa boutique et de s'y engouffrer. La jeune femme avait ôté ses gants et les avait jetés avec négligence sur son bureau. La température était de plus en plus basse, s'en était affolant. C'était une occasion comme une autre de se parer de vêtements chauds, tout en restant le plus chic possible. Pour elle, s'était une sorte de défi qu'elle s'amusait à relever. Elle savait se contenter du froid, mais certains étaient bien moins capables de s'adapter. Et tant pis pour eux s'ils étaient trop faibles.

Elle alluma la lumière en un geste, celle qui filtrait par la devanture de l'échoppe n'étant pas suffisante. Son mouvement était représentatif d'une certaine habitude. C'était son quotidien que de venir à ce commerce, tous les matins à la même heure, et de le garder ouvert jusqu'au soir. Sa seule coupure résidait en sa pause repas, accompagnée des quelques sorties cigarettes qu'elle s'accordait. La routine commençait à la lasser, et elle hésitait à changer les horaires, même si cela reviendrait vite au même. En réfléchissant un peu, elle trouverait tout de même bien une solution.

Passant dans les allées, elle mit bien tout en ordre pour l'arrivée des clients. Cela ne lui prit que quelques minutes. Elle avait presque fini les préparatifs, ne restait qu'à sortir la lourde balance rangée sous la table de bois, et de retourner la pancarte pour inviter les passants à entrer. Elle se baissa pour attraper l'objet qui servait à peser les divers ingrédients. Entendant un bruit de pas sur le parquet, comme personne n'était censé entrer pour le moment, elle se releva précipitamment, se cognant au plateau épais. Après avoir juré, elle se recula pour se mettre debout. Quand elle vit qui se trouvait devant elle, elle eut une difficulté folle à cacher son étonnement, même si elle y parvint à merveille. On n'aurait pu percevoir son trouble.

"- Edmund ? Mais qu'est-ce que tu fais là ?"

Leurs retrouvailles promettaient d'êtres intéressantes ...

Edmund était devenu un magizooliste possédant une certaine renommée. Elle n'était pas encore énorme à l'heure actuelle, mais il ne ne doutait pas du fait qu'il allait l'augmenter rapidement. Les stages qu'il avait fait lui avait permis d'acquérir une solide expérience et des animaux magiques qu'il protégeait pour le moment. Certains même était blessé et pour cela il avait besoin d'une potion de soin et certains ingrédients pour d'autres animaux fantastiques. Cependant, pour faire cela il fallait tout d'abord qu'il sécurise la zone où il laisse les animaux. Et ce n'était qu'une fois fait qu'il demandait à son elfe de maison de sécurisé la maison et faire en sorte que les animaux ne sorte pas de leur zone.

S'habillant plus sobrement et avec une certaine classe grâce à un costard. Puis, fin prêt avec une petite retouche vite fait sur sa coiffure, il transplanait sur place pour se rendre au chemin de traverse. Cela ne mettait pas trop longtemps pour qu'il en vienne à se retrouver devant la boutique de baguette Ollivander. Rien que de voir cette boutique le faisait frémir. Et cela, car ce magasin lui rappelait bien des mauvais souvenir. Surtout celui de son enlèvement. Mais il n'était pas là pour acheter une baguette.

Ne voulant plus voir cette boutique, il marchait en se regardant autour de lui et trouvait celle qu'il recherchait et le fait qu'elle soit encore fermé ne le dérangeait pas plus que cela. Il lançait le sortilège alohomora pour l'ouvrir et passait la porte. Cela faisait du bruit et remarquant la commerçante, il souriait en la contemplant intensément avant qu'elle ne se retourne et vienne à se cogner contre un plateau. Cela le faisait tellement rire qu'il se plaçait une main devant sa bouche pour rire légèrement.

- Et bien, je dois dire que tu m'a offerte une belle vue. Et si je suis là, c'est pour acheter des potions et ingrédients pour mes animaux magiques ainsi que tenir ma promesse et te kidnapper pour t'épouser.

Elle n'arrivé pas à croire qu'Edmund se trouvait là, devant elle. Il n'avait presque pas changé, ses traits s'étaient peut-être légèrement endurcis avec le temps, mais c'était tout. Il aurait pu la prévenir, la préparer, et pas débarquer comme ça, à l'improviste. C'était tellement étrange. Elle avait l’impression d'être devant un inconnu qu'elle ne connaissait que trop bien.

"- Et bien, je dois dire que tu m'a offerte une belle vue. Et si je suis là, c'est pour acheter des potions et ingrédients pour mes animaux magiques ainsi que tenir ma promesse et te kidnapper pour t'épouser.

Trop interloquée par la suite de ses propos pour relever sa première réflexion, la jeune femme soupira. Elle ne savait plus quoi penser. N'avait-elle pas été suffisamment claire lorsqu'il était parti, quatre ans plus tôt ? Ce n'était pas le genre à se laisser larguer ou à accepter d'attendre qui que ce soit. Elle décidait, elle contrôlait, elle choisissait. Elle ne lui avait même pas posé d'ultimatum, elle avait accepté son départ sans problème, mais quand il lui avait fait mille promesses incongrues, elle l'avait immédiatement arrêté. Ce qu'il lui proposait, elle n'en voulait en aucune manière. C'était fini, elle avait insisté sur cela. Visiblement, pas assez pour que cela ne rentre en l'esprit du jeune homme.

- Pardon ? Me kidnapper et m'épouser ?

Elle eut un rire léger, plus surpris que moqueur.

- De une, jamais on ne me kidnappera si je n'y consent pas. Et je n'ai pas la moindre envie de m'enfuir avec toi. De deux, je ne voix pas comment tu pourrais m'épouser alors que je suis mariée. De trois, je ne veux pas quitter Edward pour toi, ou pour qui que ce soit. Je ne compte pas divorcer. Ma vie est très bien comme elle est."

Elle espérait qu'il la comprenait mieux ainsi. Ses mots pouvaient être durs, et elle paraissait imperturbable alors qu'elle était en réalité chamboulée par ce retour inattendu. Il fallait qu'elle reprenne contenance. Ce n'était rien, elle était bien capable de calmer. Prenant une discrète inspiration, elle assainit ses pensées. Voilà, tout allait bien. La situation état tout a fait normal ... Ou presque.

Pour qui la prenait-elle ? Elle n'était pas un jouet dont il pouvait se servir, prendre et jeter à loisir. C'était elle qui fixait les règles. Et si son visiteur l'avait oublié, elle le lui ferait bien vite se remémorer.[/b]

La réaction d'Adélaïde ne se faisait pas attendre et il se retenait de rire. Si elle pensait qu'il n'avait pas compris alors la blague marchait à merveille et il n'était pas question pour lui de s'arrêter sur un si bon chemin. Si bien qu'il gardait son visage habituel sans rire une seule fois. Chose qui était rare, mais pas autant qu'on pourrait le croire. Cela marchait vraiment bien en plus. Elle argumentait sur sa taquinerie au point qu'il n'avait pu s'empêcher de rire finalement.

Edmund était plié en deux au point qu'il pleurait presque de rire. Décidément, ses réactions étaient toujours aussi amusante à voir. Cela lui avait beaucoup manqué depuis qu'il était partie en stage et travailler dans d'autres pays. Il fallait bien qu'il l'a taquine sur quelque chose qu'il avait déjà compris qu'il n'aurait rien. Mais il aurait surement une chance de la chercher encore et encore. Sans pour autant vouloir être avec elle. Car après tout, il a connu mieux. Et il ne se faisait pas prier pour le lui dire.

- Bah ce n'est pas comme si j'en ai envie aussi. J'ai connu beaucoup mieux, sauf si je me trompe, mais dans ce cas tu me le prouvera.

Edmund rigolait intérieurement. Il ne pouvait s'empêcher de la taquiner chaque fois qu'il l'a voyait et le fait de ne pas l'avoir vu durant autant de temps, Edmund devait se rattraper. Si bien que maintenant, il regardait les rayons pour trouver les potions qu'il cherchait et les ingrédients. Après tout, ce lieu était idéal pour lui pour trouver ce qu'il lui fallait afin de soigner les animaux.

- Et puis divorcer, cela ne fait que des problèmes.

Le jeune homme se mit à rire, devant le visage renfermée de son hôte. Elle ne cherchait même pas à comprendre. Calme mais tendue, elle se contenta de l'observer. Attendant la suite, qui, elle le savait, ne saurait tarder. L'air moqueur d'Edmund ne lui plaisait pas. Ni la situation. Ni ce qu'ils se disaient. À peu près rien en fait. Elle avait horreur de ne pas avoir le contrôle, ou arrivait à distinguer quoi penser.

Quand elle ne savait vraiment quelle attitude adopter ou les sentiments qu'elle devait éprouver, elle s'énervait. C'était toujours plus simple que devoir réfléchir ou s'embarrasser d'émotions. Dans un premier temps, elle contenait tout de même ses humeurs, même si la phrase qu'il prononça les éprouva.

"- Bah ce n'est pas comme si j'en ai envie aussi. J'ai connu beaucoup mieux, sauf si je me trompe, mais dans ce cas tu me le prouvera.

Elle le fixa d'un regard assassin. S'il y a avait bien une chose qu'Adélaïde ne supportait pas, c'était d'être mise en compétition, parce qu'il n'y avait aucune compétition qui tienne. À quel moment avait-il pu penser qu'elle était comparable à une autre ? Et surtout, décréter cette autre meilleure ? C'était inimaginable.

- Oui, bien sûr, et je suis censée faire semblant de te croire ?

Le dédain était toujours une excellente défense. Elle avait suffisamment d'assurance pour s'en servir aisément, rabaissant qui elle le voulait sans problème. Certes, elle n'avait pas besoin de briller, mais elle se savait supérieure et il était inimaginable qu'on lui retire son trône.

Ignorant sa dernière réplique, elle reprit, sans aucune intention d'alléger l'atmosphère qu'elle alourdissait sciemment.

- Alors maintenant achète ce dont tu as besoin et sort de ma boutique."

Son visage fermé reflétait le sérieux de ses paroles. Avait-elle était vexée qu'il la laisse ainsi quelques années auparavant ? Certainement. Ce n'était pas parce que c'était techniquement elle qui l'avait quitté - ou plutôt refusé qu'ils ne restent ensembles - quelle avait apprécié rester ainsi sans nouvelles. Il était censé être son ami avant tout.

Edmund se moquait éperdument d'Adélaïde. La raison a cela était qu'elle était tellement plus charmante lorsqu'elle perdait le contrôle de ses émotions qu'il ne pouvait s'empêcher de jouer avec. Et bien qu'il savait qu'il ne serait jamais avec elle, rien ne disait que quelque chose ne pourrait pas se passer de nouveau. Après tout, ils étaient bien sorti ensemble en secret par le passé. Edmund continuait par ailleurs à regarder les rayons à la recherche des ingrédients et des potions dont il avait besoin pour son animal qui était ma au point.

La réaction d'Adélaïde au fait qu'il avait pu trouver quelqu'un de meilleur le faisait sourire. Cela était assez faux puisqu'il n'avait été avec personne depuis et qu'il n'avait pas eu le temps de se trouver une personne. Cependant, il ne pensait pas qu'elle aurait prit autant la mouche. Cela était hilarant à voir et à entendre. Mais à sa remarque en lui disant de partir, Edmund ne pouvait pas se retenir de sourire et allait la voir.

Quittant le rayon dans lequel il cherchait une potion et des ingrédients, il se mettait en face d'elle et la prenait dans ses bras en lui faisant une bise sur la joue.

- Désolé. Je ne savais pas trop comment te faire réagir et comment réagir. Tu n'as pas changer depuis le temps. Tu m'as bien manqué.

Edmund souriait de plus belle. Elle était d'autant bien plus charmante qu'avant et il ne pouvait pas dire qu'il n'y était plus sensible. Car bien qu'il aurait pu passer à autre chose, ses stages et le fait de s'être occupé de tant d'animaux fantastiques avait consumé pas mal de temps.

Son ancien ami sourit, ne semblant pas prendre mal ses réflexions. Ce qui, après tout, était bien naturel étant donné que la réaction de la brunette était justifiée. Qui pouvait se permettre de s'attaquer à elle ? Absolument personne qui soit sain d'esprit ou n’espère en sortir vainqueur. Et là, c'était Edmund qui se soumettait. Pour sa plus grande satisfaction, elle avait gagné leur duel tacite.

Le jeune homme vint jusqu'à elle et la prit dans ses bras, lui faisant la bise. Il adoptait enfin l’attitude qu'il aurait dû avoir depuis le début. Après tout, n'était-ce pas comme ça qu'on retrouvait une personne que l'on avait pas vu depuis trop longtemps ?

«  Désolé, s'excusa-t-il, Je ne savais pas trop comment te faire réagir et comment réagir. Tu n'as pas changer depuis le temps. Tu m'as bien manqué

Adélaïde se radoucit. Voilà qui était mieux. Elle préférait largement qu'on soit sincère avec elle. Elle même n'étant pas toujours des plus correctes (et c'était peu dire), elle comprenait, n'en tenant pas rigueur au jeune homme. Après tout, il n'avait rien fait d'atroce, rien de trop important pour qu'elle lui en veuille en tous cas.

Elle lui rendit son étreinte, avant de se dégager et de lui répondre.

- Et bien, tu dis enfin des choses censées !

Il n'aurait pas mieux pour le moment. Il avait quand même tenté de l'humilier, et la punition qu'il recevait pour cet affront restait très correcte. Si on comparait à ce qu'elle était capable de faire … Ce serait alors presque considéré comme une récompense.

- Alors, raconte-moi ! Comment était ce voyage ? Et, en tout ce temps, tu as bien dû me trouver une montagne de souvenirs plus intéressants les uns que les autres à me ramener? »

Bien sûr, elle n'y croyait en aucune manière, surtout si on considérait la manière dont elle l'avait quitté. Mais peut-importe, à son tour de le charrier un peu.

Il pouffait de rire. Décidément, il ne pouvait se passer de la voir. Et le fait d'avoir réussi cela pendant plusieurs années pour faire ce qu'il aimait lui prouvait sa détermination et sa force de conviction. D'autant que l'envie de revenir ne lui était pas venu une seule fois avant maintenant. Il voulait faire en sorte en premier lieu de soigner les animaux qu'il avait et pour cela, Edmund avait eu besoin d'un point d'ancrage. Et pour lui, ce lieu était chez lui en Angleterre.

- Si je dis des choses censées, dans ce cas... Edmund se mettait devant elle avec un genou à terre en souriant. Ohh Adelaïde épouse moi.

Edmund pouffait de rire et n'était pas tout à faire sérieux en le disant, il voulait tout simplement rire encore un peu avec elle. Cela faisait tellement longtemps. Si longtemps qu'il ne savait plus trop comment se tenir. Il était tout émoustillé. Il se redressait alors en reprenant son sérieux et lui souriait.

- J'ai beaucoup de choses à raconter oui. J'ai chez moi beaucoup d'animaux fantastiques blessés que je tente de soigner. Ce n'est pas simple, mais très lucratif.

Il sortait alors de sa poche intérieur de sa veste un joyau assez petit. Cela était le joyau d'un serpent cornu bébé. Il avait péri non-loin de lui en étant chassé par des sorciers en Amérique. Cela l'avait profondément blessé, surtout lorsque les chasseurs avaient retiré le joyau du front du serpent cornu. Il s'était battu d'arrache-pied contre eux et avait réussi à gagner, mais s'était épuisé. Quoi qu'il en soit, il la lui sortait et la lui tendait.

- J'ai ce joyau pour toi.

Edmund s’esclaffa. C'était agréable de le retrouver, de le retrouver vraiment. Le jeune homme se mit à genoux.

"- Si je dis des choses censées, dans ce cas… Ohh Adelaïde épouse moi. 

La jeune femme rit à son tour. Elle avait été sèche au début de leur entretien, mais était plus détendue désormais, ayant compris qu'il plaisantait. Son changement d'humeur pouvait paraître étrange, mais c'était compréhensible : il lui avait fallu un peu de temps pour se réaclimater à lui, ce qui s'était d'ailleurs fait assez vite. C'était une des caractéristiques de leur relation ; ils pouvaient ne pas se voir pendant extrêmement longtemps que cela ne changerait rien entre eux. Le fait qu'ils se soient quittés dans des circonstances particulières  pouvait expliquer pourquoi l'ambiance avait été étrange pendant un court instant.

Il reprit ensuite, plus sérieux :

- J'ai beaucoup de choses à raconter oui. J'ai chez moi beaucoup d'animaux fantastiques blessés que je tente de soigner. Ce n'est pas simple, mais très lucratif.

La miss Nott ne détestait pas les animaux, mais ne comprenait pas pour autant l'adoration qu'on pouvait leur vouer. C'était des bestioles, elles vivaient dans le même monde qu'eux et c'était tout. Enfin, si elle n'en était pas passionnée, elle aimait tout de même pouvoir découvrir et rencontrer de nouvelles espèces. Cela pouvait toujours être intéressant.

Le jeune homme sembla chercher quelque chose dans la poche intérieur de sa veste, et fini par en sortir une pierre précieuse d'une taille peu conséquente. Adélaïde se rapprocha légèrement pour pouvoir mieux le voir. C'était magnifique. Elle ne savait d'où elle venait et semblait peu commune. Il finit par la lui tendre.

- J'ai ce joyau pour toi.

Elle le saisit précautionneusement, l'observant plus en détail.

- Pour moi ? Et bien, tu devrais partir en voyage plus souvent ... Le taquina-t-elle.

Quand des personnes à qui elle ne tenait pas lui offraient divers présents, ça lui était bien égal. Elle le méritait, ils ne faisaient rien d'extraordinaire. Quand c'était ses proches, c'était différent, et cela la touchait. Se désintéressant de son cadeau, elle releva le visage pour regarder son ami.

- Merci."

On sentait toute sa sincérité dans sa voix.