Bal de la Saint-Valentin
Discussion bien stérile qui se déroulait ici dans la Grande Salle. Ted n’avait pas vraiment pensé que cette soirée se passerait de la sorte. Mais qu’avait-il imaginé de toute façon ? Pas grand-chose en réalité, puisqu’il savait pertinemment que Jane n’avait aucune réponse précise à lui fournir. Elle non plus ne semblait pas comprendre ce qu’il s’était passé dans la forêt interdite.
- Un sang-pur de ta salle commune serait peut-être mieux, non ? Mh..- elle fit mine de réfléchir – Kieran, pourquoi pas tiens ? Lâcha-t-elle sur le ton de la provocation. Il fronça les sourcils si bien que n’importe qui aurait pu trouver cela suspect. Ted appréciait Kieran à sa façon. Il jouait bien, il était prétentieux et son caractère n’était pas indésirable à ses yeux. Mais il pouvait être très dangereux, d’autant plus qu’il haïssait les nés moldus. Si il venait à savoir la nouvelle, les répercussions seraient désastreuses ; l’effet d’une bombe. Violente, brève et destructrice.
- Arrête de jouer à.. commença-t-il sans pouvoir terminer son approche. Un intrus, un rouquin, un abruti l’en avait empêché en tombant misérablement. C’est en posant le regard dessus qu’il comprit que son costume était bon à donner aux gryffondors. Et encore, même eux ne voudraient pas de ce torchon. La cravate habituellement verte était devenue jaunâtre, recouverte d’un liquide à la fois collant et horriblement froid. La chemise, quant à elle, affichait fièrement le rouge de Gryffondor. Un pur affront. Ted plongea la tête la première dans une colère profonde. Il était enragé et son corps n’obéissait plus à son cerveau. Quand un individu le touchait, il s’énervait déjà mais qu’un rouquin puisse se permettre de le salir, c’en était trop. Purement inadmissible. Saleté d’être abject. Mais il ne pouvait pas se permettre de déchaîner sa rage. A présent, Ted était préfet et les préfets ne sur-réagissent jamais. Il se contenta donc de hausser le ton et d’adopter une voix plus tonante qu’à son habitude :
- Par le caleçon de Merlin, tes parents ne t’ont-ils pas appris à marcher ?! J’ose espérer qu’ils sont morts, au moins tu pourras les rejoindre si tu ne dégages pas de là d’ici trentes secondes. Il détourna la tête rapidement pour fixer Calden. Et toi, pourquoi me colles-tu constamment ? Pourquoi as-tu tenté de me pervertir avec ton baiser ? Que ne comprends-tu pas dans “Je ne veux pas de toi” ? Tu es une sang de bourbe, une incapable, une serdaigle et une imbécile. Maintenant fous moi la paix.
Les mots étaient sortis avant même qu’il ne réfléchisse à leurs portées. Les mots étaient sortis de ses lèvres sous la forme de poison et ils avaient pour but de percuter la jeune femme à plein fouet. Les mots étaient sortis, trop bien sortis et désormais il était trop tard pour les changer, car ils flottaient dans les airs du bal sans qu’il ne puisse les récupérer. Il était si aveuglé par la haine qu’il ne constatait pas le terrible effet qu'il avait eu sur l'univers de Jane. Ted était si imbus de sa personne qu’il n’avait jamais daigné tourner la tête vers la jeune Serdaigle, ne l’avait jamais observé réellement. Il l’avait juste aperçu mais ne l’avait jamais estimé à sa juste valeur. Sang de bourbe.. Ses yeux n’avaient jamais percé la carapace de la Serdaigle, ni même l’avaient frôlé. Winchester était au point mort avec elle, perdu. Elle avançait, il reculait. Ce lien était compliqué, à la fois impossible et interminable. Cette fois il avait franchi la limite, ce fameux point de non retour ; et c’était mieux comme cela. Il le fallait. Sans argumenter ni même s’excuser - Fierté oblige - il s’en alla simplement d’un pas des plus discrets.
CODAGE PAR AMIANTE