Re: Libre - Un petit déjeuner agité... - Lun 4 Déc - 0:39
Le sortilège informulé de Reva fut suivi d’un choc sourd annonciateur de réussite. Le serpent venait de retomber à sa place : étendu sur le sol. Si elle avait pu, l’Assamaise aurait ri, ri de voir cette peste ainsi réduite au silence, tomber des cimes de sa victoire aux tréfonds de sa défaite. Ce genre de retournement de situation était particulièrement jouissif. En temps normal, la sixième année n’aurait pas autant goûté ce délice de la victoire, mais face à une adversaire méprisante et hautaine, le succès devenait un nectar divin. Si ses lèvres ne pouvaient exprimer ce sentiment, ses yeux le faisaient bien assez. Le regard brillant, Reva contemplait le plafond de sa victoire à défaut d’autre chose. Mais bientôt, son horizon fut bouché par une cascade blonde au milieu de laquelle se trouvait la tête de la petite Poufsouffle. La déroute de la Serpentarde l’avait libérée de sa cécité, et elle entreprit de rendre sa mobilité à Reva.
- Merci, dit-elle dans un souffle reconnaissant alors que l’Assamaise se redressait en position assise. Tu vas bien ?
Avant qu’une quelconque réponse ne puisse lui être donnée, la première année tournait la tête vers son assaillante étendue sur le sol à quelques pas.
- J’ai pris sa baguette… On fait quoi maintenant ?, poursuivit-elle.
Reva fronça légèrement les sourcils. Voler une baguette au milieu de tout ce monde ne mènerait à rien de bon : aussi coupable que puisse être la Serpentarde, elle obtiendrait gain de cause auprès des professeurs concernant le vol. Les duels tels que celui qui venait de se faire étaient proscrits, si l’aristocrate avait fait un usage illégitime de sa baguette en en initiant un, qu’une gagnante prenne son arme en trophée était tout aussi répréhensible. Qui plus est, dans n’importe quelle circonstance, si elle voulait s’attirer de gros ennuis, prendre la baguette d’un sorcier plus fort que soi et certainement rancunier était la meilleure façon pour la petite blonde de procéder.
- Conserver sa baguette est la dernière des choses que tu as envie de faire, répondit Reva, et comme pour appuyer ses propos, le serpent se redressait maladroitement pour mordre.
L’Assamaise ayant la vaincue en face d’elle, elle était aux premières loges pour remarquer qu’elle sortait de son immobilisation. Bien qu’elle fût grandement surprise, elle n’en montra rien. Il n’était au fond guère étonnant qu’une fille d’aristocrate ait de l’avance sur ses études, user de sa richesse et de son influence pour apporter l’excellence à sa progéniture était une méthode aussi vieille que l’espèce humaine. La voir en œuvre était cependant autre chose, et cette vociférante poupée de porcelaine qui venait réclamer son bien n’était sûrement pas à prendre à la légère. Arrachant sa baguette à la Poufsouffle, elle crachait comme un chat sauvage.
- Osez à nouveau me provoquer, osez ne serait-ce que tenter de lever la main sur moi et je peux vous promettre que je ne me rassasierais pas d'un simple sortilège pour vous régler vos comptes.
Et le serpent blessé dans son orgueil de s’en retourner d’un pas aussi digne que possible après avoir tiré cette flèche du Parthe. Il était inutile de répondre, couper court au dialogue après une pique assassine était étudié exprès pour conserver un semblant d’honneur dans la défaite en empêchant l’adversaire de répliquer. Qu’elle aille donc recoller les morceaux brisés de sa superbe, Reva ne la retiendrait pas.
- Ce n’était pas une menace en l’air, dit-elle une fois la Serpentarde partie à la première année, tout en faisant jouer ses épaules et étirant ses bras pour en chasser la torpeur. Ce qu’elle ne dit pas, c’est qu’elle fera certainement tout ce qu’elle peut pour te mener la vie impossible, que tu la provoques ou non. Tu n’as aucune chance face à elle et elle le sait, alors ne tente rien. En cas de problème, parles-en à un professeur.
En référer à un adulte responsable était évidemment la plus sage des choses à faire, bien que la sixième année elle-même ait rarement appliqué ce concept. La grande faiblesse de cette méthode restait la sournoiserie de l’adversaire, et les relations parentales que ces petits lâches d’aristocrates ne manquaient pas de faire planer comme une épée de Damoclès au-dessus de l’administration.
- Au besoin, appelle-moi, ajouta donc l’Assamaise en se relevant. Demande Reva Rajan auprès d’un Gryffondor et dis-lui de quoi il retourne, ça devrait me parvenir.
Invité
Re: Libre - Un petit déjeuner agité... - Mar 12 Déc - 12:32
CODAGE CADRE RP :
Charlie Rochester
Marie Avery, Reva Rajan et libre
Un petit déjeuner agité
La gryffondor fronça les sourcils. Charlie supposa alors qu'elle avait pu croire qu'elle souhaitait garder la baguette, comme un trophée. Comme pour confirmer sa pensée, elle déclara :
- Conserver sa baguette est la dernière des choses que tu as envie de faire.
-: Évidemment, répondit la jaune et noir précipitamment, je veux juste qu'elle ne puisse pas nous attaquer par derrière…
Charlie rougit. Elle nous voulait pas qu'on croit qu'elle ait des mauvaises intentions, alors que c'était loin d'être le cas.
La Poufsouffle remarqua soudain avec horreur son assaillante se relever, et défaire le sortilège par la simple force de sa pensée. Elle se sentait partagée entre la frayeur et l’admiration que lui inspirait cet acte inattendu.
Elle fondit sur elle, crachant presque sur son visage.
- Maintenant petite garce, tu vas immédiatement me rendre ce qui m'appartient, siffla-t-elle en lui arrachant sa baguette des mains.
Charlie ne pipa mot, jaugeant la jeune brune du regard, elle ne souhaitait pas plus s’enliser dans une situation difficile.
- Osez à nouveau me provoquer, osez ne serait-ce que tenter de lever la main sur moi et je peux vous promettre que je ne me rassasierais pas d'un simple sortilège pour vous régler vos comptes.
Après un dernier regard assassin, la Serpentarde tourna les talons et fila tout droit hors de la salle commune.
Charlie était surprise. Elle s’attendait à tout, sauf à ça. Sa main, serrée sur sa baguette magique, prête à contrer une nouvelle attaque, s’abaissa.
-Ce n’était pas une menace en l’air, lança la Gryffondor derrière elle. Ce qu’elle ne dit pas, c’est qu’elle fera certainement tout ce qu’elle peut pour te mener la vie impossible, que tu la provoques ou non. Tu n’as aucune chance face à elle et elle le sait, alors ne tente rien. En cas de problème, parles-en à un professeur.
La jeune sorcière pinca les lèvres. Elle allait peut être devoir apprendre à se défendre, ce n'était pas quelque chose qui l’enthousiasmer. Elle hocha lentement la tête en signe d’approbation.
- Au besoin, appelle-moi, ajouta donc la jeune fille en se relevant. Demande Reva Rajan auprès d’un Gryffondor et dis-lui de quoi il retourne, ça devrait me parvenir.
Elle acquiesça de nouveau, avec un sourire.
Merci beaucoup, Reva… Je m’appelle Charlie, elle ajouta en tendant sa main.
Elle se pencha vers le sol et attrapa son sac, le fit basculer sur son épaule, et pris la direction de son premier cour de la journée.
FIN DU RP
12/12/17
Invité
Re: Libre - Un petit déjeuner agité... - Sam 27 Jan - 20:40
Plus loin, à la table des Serdaigle, Everard n'en avait pas perdu une miette.
Collaborer, c'était la voie de la sagesse. Il n'y avait rien de honteux dans la délation. De tout temps il avait fallu la dévotion de personnes attentives et soucieuses de pointer du doigt les éléments les plus agités d'une communauté, d'un groupe ou d'une société. Pour Poudlard, c'était assurément la même chose.
A Orrisdale, tout le monde veillait sur tout le monde, que se soit pour le soutenir en cas de coup dur ou pour le remettre dans le droit chemin s'il agissait de manière à mettre en danger la communauté.
Dès le début de la rixe, de l'escarmouche, de l'accrochage, il avait sorti sa plume pour coucher sur parchemin le déroulement de la scène. Les acteurs, les circonstances, le pourquoi du comment, le comment du où. Le quand. Le tout consigné d'une main rapide et sûre qui avait évité tout pâté d'encre ou toute faute de syntaxe. Comme il comptait faire part de ce regrettable évènement à la figure d'autorité adéquate, cela lui ferait gagner un temps considérable en lui évitant de tout recopier au propre.
Ou est donc or ni car. Tout y est.
Il s'efforçait de rester le plus neutre possible. L'objectivité était le lit de la justice. Si le lit était droit, profond, bien fait, alors le flot de la justice s'écoulerait en toute tranquillité. Il était trop concentré pour remarquer sa fébrilité: sa main courait toute seule sur le parchemin tandis que ses yeux étaient fixés sur les trois protagonistes. '' L'accrochage s'est produit dans la Grande Salle, à l'heure du petit déjeuner. L'évènement déchencheur en est la maladresse d'une Poufsouffle. Totalement novice dans la maniement de pichet, son manque d'expertise surement agravé par une esprit totalement ailleurs, elle venait de renverser du jus de citrouille....''
Il porta sa plume contre ses lèvres, soucieux du sens du détail...
''...de renverser l'intégralité du jus de citrouille préalablement contenu dans son pichet suscité. Une Serpentarde uniquement motivée par le souci de conserver une Grande Salle propre et chaleureuse s'était alors penché pour ramasser quelques papiers trainant par là. C'est sur elle qu'elle reçu l'intégralité du jus.''
Comment tu aurais réagi, toi ? Hm. Tu n'aurais pas moufté, t'excusant presque de t'être fait tremper. Tout pour ne pas se faire remarquer, hm.
Il fit taire ses pensées. Sur le coup, par projection, il soutenait la Serpentard d'avoir réagit d'une manière dont lui même n'aurait jamais été capable. Everard était plus que fortiche pour faire taire ses pensées et s'auto-persuader.
Elle a surement et légitimement crû que c'était une mauvaise blague, un affront.
Il regarda son parchemin et y pointa sa baguette. D'un sort informulé il fit disparaitre les lignes serrées de son écriture en pattes de mouche. Il fallait tout reprendre.
Oui, de l'objectivité. De la rigueur. Surtout ne pas faire de projection. Ni de favoritisme. La Gryffondor et la Poufsouffle s'étaient rendues coupables de plusieurs délits. Faire usage de la magie sur une autre élève. Vol momentané de baguette. Faire usage de la force physique pour menacer. ''L'accrochage s'est produit dans la Grande Salle, à l'heure du petit déjeuner. L'évènement déclencheur en est la volonté d'une Poufsouffle de jouer un bien mauvais tour à une autre élève. Son choix se porta sur une Serpentarde qui, soucieuse de laisser la Grande Salle propre, avait l'attention détournée à cause des papiers trainant qu'elle était en train de ramasser. Attaquant en lâche, la Poufsouffle lui versa l'intégralité d'un pichet de jus de citrouille.' Voilà, c'est mieux. Plus fidèle.
'' Bouleversée par le rire méprisant de sa tortionnaire, la Serpentarde a alors sorti sa baguette, sous un réflexe bien naturel de celle qui sait qu'elle va devoir se défendre. Tout cela aurait bien pu se conclure sans l'intervention totalement irréfléchie d'une Gryffondor de sixième année, plus soucieuse de briller que d'apaiser les protagoniste. Recourant à la violence physique contre la Serpentarde, la Gryffondor repoussa toute les limite du fair-play.''
Il n'aimait pas les héros. Encore moins les héroïnes. Tout simplement parce que jeune il avait voulu en être un, sans jamais en trouver la force de caractère.
'' Je reste à votre disposition pour toute demande d'informations supplémentaire concernant cettre triste affaire. Il est certains que la Gryffondor, récidiviste dans l'âme, n'en restera pas à ce coup d'éclat. Quant à la Serpentard, victime en cette affaire, elle n'est en rien à blâmer.''
Non c'était bien comme ça. Les filles qui veulent jouer les malines ou les têtes-brûlées sont toujours les pires. Soufflant sur l'encre encore humide, il se prépara à quitter la Grande Salle, déjà soucieux de trouver le dépositaire de l'autorité le plus à même de prendre sa lettre au sérieux. En référer à un adulte. Toujours.
En passant les portes, il se sentait bien à vrai dire. Important, même. La toute petites voix au fond de lui qui lui criait qu'il agissait mal avait les plus grandes difficultés à se faire entendre.
Un rouage vital de l'École certains pourrait dire, qui, au service de l'ordre et de l'Institution, veillera toujours à ces que les petits malfrats récoltent ce qu'ils sèment.