Le prochain cours de Métamorphose ne pourra voir le jour seulement si j'arrive à trouver ce que je cherche. Et encore faudrait-il que je sache ce que je cherche vraiment. Inutile de sortir du domaine de Poudlard puisque j'ai besoin d'un objet de la vie courante et peu cher. J'ai pour habitude de donner de petits animaux ou objets du quotidien à mes élèves pour qu'ils s'exercent, mais il s'agit aujourd'hui d'une situation toute particulière puisque je leur prépare un cours sur le Sortilège de Duplication, ce pourquoi j'ai besoin de quelque chose qui ne provoquera aucune menace si celui-ci est grandement multiplié. La tâche que je pensais facile s'avère en fait plus compliquée qu'il n'y paraît, je trouve les Septièmes Années véritablement compliqués à enseigner. Cependant ma détermination habituelle ne m'a pas encore quittée, d'ailleurs elle n'est pas prête d'y arriver !

J'avais déjà fait un tour chez Sybille pour lui demander si elle n'avait pas quelque part dans ses nombreux tiroirs, parmi ses petits objets farfelus, quelque chose qui aurait les propriétés que je recherche, en vain. Elle faisait pourtant parti des personnes les plus enclines à posséder ce genre de choses, mais non. Le Professeur Trelawney avait jugé préférable de prédire le décès du Professeur Dumbledore, par des Centaures, avant la fin du mois de Mars, d'après elle.

Bien sûr, je ne croyais pas le moins du monde à ce que venait de me dire ma collègue. Non. J'étais surtout très en colère. Elle parlait là d'un très grand Sorcier mais aussi d'un ami proche. Il était très malvenu d'insinuer qu'un génie comme Dumbledore ne soit pas en mesure de se défendre face à quelques Centaures mécontents.

Alors que je me remets de mon accès de colère, je me trouve maintenant encore plus démunie qu'avant d'entrer chez Sybille. A chaque fois que je la vois, elle m'embrouille l'esprit...Perdue dans mes pensées, j'arpente le couloir du septième étage, jetant quelques coups d'oeils à droite à gauche de temps à autres, dans l'espoir peut-être de croiser un fantôme bien intentionné qui aurait pu m'aider...Mais non, rien ne se passe, le château semble désespérément vide.

Alors que je faisais des va-et-vient devant une tapisserie représentant des Trolls s'essayant à la danse classique, marmonnant qu'un peu de documentation sur le dit Sortilège ne me serait que bénéfique ; Devant moi, le mur de pierre s'écartait pour laisser place à une imposante porte en bois.

Mais c'est bien sûr ! La Salle sur Demande ! Suis-je bête ? J'avais presque oublié ce trésor pour quiconque a besoin d'aide. Bien que nous ne soyons que très peu à connaître son existence, elle semblait plus fréquentée qu'à l'habitude. Dumbledore m'avait même confié avoir songé à y cacher la Pierre Philosophale.

Je passais la porte, en prenant soin de refermer celle-ci derrière moi. J'étais à présent dans une sorte de Bibliothèque géante avec d'immenses étagères en bois, toutes pleines à craquer. Peut-être trouverais-je des conseils dans l'un de ces ouvrages… ?
En son centre, de grandes tables elles aussi envahies de vieux livres. Cependant les nombreux ouvrages ne semblaient pas parler uniquement des Sortilèges de Métamorphose, mais de divers sujets Magiques variés. Ne sachant pas par quoi commencer, je m'asseyais sur une chaise et entamais ma recherche parmi les volumes présents sur la table devant moi...

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Après plusieurs minutes de tri parmi la quantité astronomique de documentations en tous genres, je venais de dénicher un ouvrage des plus passionnants, dans lequel il n'était pas impossible que je trouve éventuellement un chapitre entier réservé à Gemino. Forcément, je dévorais les lignes de texte, en oubliant presque ce pourquoi je me trouvais là à lire ce bouquin.

Il faut dire que j'en avais lu, des livres, et en particulier sur la Métamorphose. Mais jamais aucun d'entre eux n'avais été aussi précis sur l'utilisation de tel ou tel Sort, ou bien expliquant aussi clairement comment apprendre ceux-ci rapidement. Certains Sortilèges plus complexes étaient parfois détaillés pendant un ou plusieurs chapitres. Il s'agissait là d'un vrai trésor pour quiconque s'intéresse de près ou de loin à ma matière.

Cependant une question me trottait dans la tête. Pourquoi n'était-il pas présent à la bibliothèque du château ? Bien sûr, je n'avais jamais pris la peine de vérifier. Non. En fait, ce livre paraissait tout-à-fait normal bien que plutôt rare. Mais je me demandais surtout ce pourquoi Poudlard m'avait envoyée ici plutôt qu'au quatrième étage. Certes je me trouvais trois étages trop haut, j'étais passée trois fois au bon endroit et j'avais pensé très fort à ce que je désirais mais n'étais-ce pas un peu curieux..?

Alors que j'étais perdue dans ma lecture et dans mes pensées, soudain, un grand bruit métallique se fit entendre du fond de la grande bibliothèque. Surprise par cette interruption, et étonnée de ne pas être seule je me retournais en direction du fond de la pièce, là où se trouvaient de grandes armoires avec quelques babioles sans aucune espèce d'importance.

Une jeune fille aux cheveux roux qui n'avait visiblement pas plus de onze ans se tenait devant moi toute timide, l'air honteux. J'ajustais mes lunettes sur mon nez et plissais des yeux pour mieux voir de qui il s'agissait. Sur sa robe de sorcière se dessinait le blason de Serdaigle et ses yeux turquoise me suppliaient presque de ne pas la manger ou la tuer. Il s'agissait très certainement de la jeune Marylou Fetchley, répartie en début d'année. Oh, bonsoir Miss Fetchley ! Quel bon vent vous amène ?  m'exclamais-je, la voix chantante dans un élan de bonne humeur.

A la vue de sa tête, elle devait penser qu'elle n'était pas autorisée à se trouver là – ce qui n'était pas vraiment faux par ailleurs, mais Poudlard n'ouvre la Salle Va-et-Vient seulement si elle le juge nécessaire, donc je n'avais plus vraiment mon mot à dire – ce pourquoi j'avais préféré engager la conversation le plus simplement du monde, après tout peut-être était-elle simplement perdue.

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La fillette avait replacé la tête baissée et les lèvres pincées la coupe qu'elle avait fait tomber à sa place initiale. Lorsqu'elle entendit ma voix, elle semblait déjà plus détendue mais une petite voix me faisait penser qu'elle me cachait quelque chose.

Ce genre de pré-sentiments j'en ai très souvent, d'ailleurs je n'ai jamais su à quoi cela était dû...Quoi qu'il en soit il se trouvait que je n'avais tort que très rarement. Ce pourquoi j'avais préféré la laisser cogiter, puis attendre sa réponse. Comme par miracle, une fois de plus j'avais eu raison. La jeune fille était à présent en train de me raconter timidement qu'elle venait à nouveau de se perdre, et dans un charabia quasi incompréhensible, qu'elle m'avait suivie pensant que je pourrais l'aider à retrouver son chemin.

La fillette marquait une pause, se rendant sûrement compte que je n'avais compris à son histoire qu'une poignée de mots pendant que j'esquissais un petit sourire tendre. En effet c'était quelque chose d'assez rare chez moi – comme le fait de sourire par ailleurs – mais ici la situation était assez particulière puisqu'une jeune Serdaigle venait de se perdre dans la Salle sur Demande et semblait vraiment paniquée, alors il était de mon devoir de la rassurer. D'autant plus que Poudlard allait devenir sa nouvelle maison maintenant alors il fallait qu'elle s'y sente à sa place. La Serdaigle poursuivit.
Je ne savais pas qu'il y avait des portes cachées dans les murs. Avant que vous n'arriviez, j'étais adossée là, et c'était juste un mur.

Une pointe d'hésitation marquait les traits de mon visage et j'espérais que la petite rouquine ne l'ait pas remarqué. Il était rare qu'un professeur révèle l'existence de ce genre de pièces qui – il fallait bien se l'avouer – n'était pas connue des premières années. La fillette ne m'avait pas laissé d'échappatoire alors je décidais de lui confier le peu que je connaissais sur la Pièce Va-et-Vient. En réalité, la Salle sur Demande ne s'ouvre que lorsqu'une personne en a réellement besoin. C'est comme ça qu'en faisant les cents pas elle m'est apparue.

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