Aucune sonnerie ne se fait entendre à Poudlard pour marquer la fin des cours, mais c'est avec un soulagement similaire aux jeunes Moldus de Grande-Bretagne que les apprentis sorciers remballent livres et fournitures lorsque les classes du jour se terminent.
Quelques mois auparavant, Rosalind aurait elle aussi ramassé avec entrain ses plumes et ses parchemins. Elle se serait tout naturellement mêlée à la foule joyeuse des élèves descendant les escaliers de la tour d'Astronomie. Pourtant, depuis la fin des vacances de Noël, et surtout depuis la mise en garde de son père concernant ses résultats moyens dans certaines matières, la fillette avait entrepris de redoubler d'efforts et s'était mise à étudier de manière consciencieuse. Pas pour l'amour des études, non, elle laissait ça aux Serdaigles qui passaient toute la journée le nez collé à leurs bouquins, seul moyen de donner un semblant d'intérêt à leur existence morne et polie. Si Rosalind prenait désormais son travail scolaire au sérieux, c'était principalement parce que Gallus et Arthéna (de toutes façons, cette dernière ne contredisait jamais son époux) l'avaient menacée de ne pas l'envoyer en Italie cet été comme le lui avait promis sa Grand-Mère. Son aïeule s'était d'ailleurs rangée du côté de ses parents argant qu'une Fawley se devait d'être brillante dans tout ce qu'elle entreprenait, et dans le cas de Rosalind, il s'agissait de ses études.
Elle avait donc pris l'habitude, plutôt à contrecoeur, c'est vrai, de rester quelques minutes dans la salle de classe quand c'était possible et de compulser quelques notes prises durant le cours. On peut noter ici le remarquable effort de volonté fourni par la fillette, surtout pour quelqu'un n'ayant jamais appris à fournir un effort quelconque. (NDLA: Regain de motivation très probablement temporaire, cela dit... N'est pas Hermione Granger qui veut!)
La salle d'Astronomie avait été désertée depuis quelques minutes déjà et, les sourcils froncés, Rosalind reproduisait avec application les trois étoiles composant la ceinture d'Orion. Finalement, l'Astronomie n'était pas aussi soporifique qu'il paraissait: les figures célestes étaient liées à des histoires, des légendes que la fillette découvrait avec ravissement. Elle s'apprêtait à relier les trois petits points d'un fin trait d'encre quand une ombre se dessina sur son parchemin, masquant le ciel étoilé qu'elle venait d'ébaucher.
Dernière édition par Rosalind Fawley le Mar 3 Avr - 15:42, édité 1 fois
Sang : Âge : 16 ansStatut : Élève Gringotts : Compte Compte Barjow & BeurkAnnée : Sixième Option #1 : Étude des Runes Anciennes Option #2 : Soins aux Créatures MagiquesBaguette : Baguette en bois d'If et ventricule de dragon Animal/ux de compagnie : Hibou Grand Duc & Serpents localisés dans son manoir Poste(s) : Capitaine et Batteur de l'équipe de Quidditch des Serpentard, Rédacteur-en-chef du Serpent Rusé, Stagiaire chez Barjow & Beurk, Préfet de Serpentard.. Occupé, trop occupé.
Re: Bonnie and Clyde (enfin... presque) - Chapitre 1 - Lun 13 Nov - 0:06
Ted & Kieran
It's an Irish Slang
Le regard dépourvu de la moindre âme, froid de Ted se posa sur la surface lisse du lac. Calme en apparence, si agité et tumultueux en profondeur. Winchester ne parvenait pas à réaliser. Le temps filait entre ses doigts ; simplement, nettement, autant que ses relations à Poudlard. Il avait beau être apprécié par les Serpentards, comment savoir qui était réellement sincère dans une cage à serpents ? Etait lui-même sincère ? Il y avait Kieran le sixième année, le potentiel homme de confiance. Qui d’autre ? Impossible de se fier à ses protégés qui étaient tout aussi fourbes que lui. Impossible de se fier aux autres maisons qui respiraient la trahison et le mauvais sang. Impossible de se fier à l’instinct des adultes. Comment se sortir d’une situation honteuse avec la tête haute en étant seul ? Car oui, Ted était honteux. Honteux d’avoir partagé un baiser avec une sang de bourbe, honteux d’avoir perdu le contrôle à de nombreuses reprises. Même en posant ses bras sur le muret de la fenêtre du septième étage, de vider son esprit et de réfléchir à comment s’en sortir, l’issue était condamnée. Le vert et argent se trouvait dans une impasse insurmontable, agaçante, énervante. C’est cela à quoi il pensait quand la petite Fawley croisa son regard. Il l’avait presque oublié après toutes ces péripéties. Que faisait-elle dans la tour d’astronomie ? Habituellement seuls les serdaigles trainassaient par ici en dehors des cours. Etrange pour une serpentard, notamment une première année.
Sans réelle conviction, il se contenta de la toiser quelques secondes. Heureusement pour lui, son corps carburait à la haine. Ainsi, il se retrouvait dans une pièce particulièrement sombre, qu’il ne portait pas dans son coeur. Winchester avait échoué bon nombre de fois ici ; aux contrôles mais aussi à la pratique. Loin d’être aligné aux astres, il s’agissait là d’une véritable guerre qu’il avait bien l’intention de remporter cette année. Il se le devait en vue des buses qui approchaient à grands pas.
- Fawley, dit-il d’un ton glacial. Il en profita pour s’approcher un peu plus de celle-ci. Il était hors de question qu’elle fuit ses responsabilités. Il poursuivit la discussion en baissant son timbre de voix. Tu te souviens de notre accord ? Ses traits étaient durs et horriblement menaçants. Tu sais, les écrits. Cette dernière phrase était totalement inaccessible aux oreilles des gens aux alentours.
Rosalind leva la tête de son parchemin pour se retrouver nez à nez avec Winchester. Ces yeux noirs étrangement inexpressifs que les cheveux roux de leur propriétaire ne parvenaient pas à réchauffer. La plume levée, la fillette s'était immobilisée. Elle avait l'impression de se trouver devant un prédateur qu'un rien suffirait à mettre en rogne, un simple geste maladroit et ce dernier vous déchiquetterait la gorge. Hypnotisée par le regard de son aîné, elle eut une sensation de déjà vu. Un malaise froid, comme une nausée. Quelque chose qui lui rappelait un autre temps, un autre lieu, mais... la sensation disparut.
- Fawley. Tu te souviens de notre accord ? Tu sais, les écrits.
Le Serpentard avait approché son visage du sien pour lui glisser ces mots, visiblement dans l'intention de l'intimider. Ce dont il n'avait nul besoin. Mais, curieusement, sa tentative manifeste de la garder sous sa coupe avait rassuré Rosalind. Le charme malsain était rompu. Vouloir écraser les autres de son pouvoir, c'était quelque chose que comprenait la petite fille; des situations, des gestes et des paroles auxquelles elle avait déjà assisté et qu'elle avait appris à décrypter.
- Oui, acquiesca-t-elle. C'est pour maintenant?
Sans attendre de réponse, elle se leva vivement et en deux temps, trois mouvements rangea ses fournitures dans son sac de cuir. C'était dans ce sac que, quelques temps auparavant, elle trimbalait partout le journal vierge volé dans la bibliothèque de son père. Mais la mésaventure avec Winchester lui avait servi de leçon: le journal était soigneusement caché dans son coffre désormais. Et elle s'était procuré un cadenas spécial qu'un Sortilège ne parviendrait pas à ouvrir.
Elle se dirigea vers la porte de la classe et se tourna vers le préfet. Une détermination farouche s'était peinte sur son visage.